La Chine prépare le 19e congrès du Parti communiste avec minutie. Il faut s’assurer que toutes les sources de fuites d’information soient maîtrisées. D’après Nadim Kobeissi, chercheur en sécurité relayé par le New York Times, l’application WhatsApp, l’un des bastions de la résistance au contrôle total du gouvernement chinois de par son chiffrement de bout en bout est tombé.
« WhatsApp est désormais complètement bloqué en Chine, même pour ce qui est des messages textes », a déclaré le chercheur qui travaille pour la startup parisienne Symbolic Software. « Le blocage des messages textes WhatsApp suggère que les autorités de censure chinoises ont développé des logiciels spécialisés pour interférer avec de tels messages, lesquels sont chiffrés avec une technologie utilisée par peu de services autres que WhatsApp », a-t-il ajouté.
D’après Nadim Kobeissi relayé cette fois par le magazine The Verge, le blocage des communications par messages texte est le résultat de la capacité du gouvernement chinois à détecter et bloquer le protocole NoiseSocket (cf. fichier PDF en pièces jointes pour les détails). « Je pense qu’il a fallu du temps à la muraille de Chine numérique pour s’adapter à ce nouveau protocole de manière à cibler les messages texte », a ajouté le chercheur.
« Si je ne peux avoir accès au contenu des messages diffusés via WhatsApp alors je peux carrément empêcher son usage sur mon territoire », pourrait-on attribuer au gouvernement chinois. Et c’est le cas de le dire puisque sans possibilités d’échanger sans messages texte, vidéos et images, l’application est rendue totalement inutilisable. L’usage d’un VPN demeure l’une des solutions les plus viables pour contourner ce problème. Mais sur le sol chinois, il ne faudrait pas s’y risquer puisqu’illégal. C’est connu, l’usage non autorisé des réseaux privés virtuels est interdit depuis janvier.
Fournisseurs d’accès Internet, centres de données et réseaux de diffusion de contenu ont pour obligation d’obtenir une autorisation du gouvernement pour créer ou louer des canaux de communication privés. Cette mesure précède une autre datant de juillet, laquelle intime à ces derniers de bloquer l’accès aux VPN personnels. Pour communiquer avec l’extérieur depuis la Chine, place aux solutions sous contrôle total de l’empire du Milieu, référence faite ici à WeChat, le « WhatsApp chinois ».
Un autre coup dur pour Facebook, le géant des réseaux sociaux, dont on sait qu’il est propriétaire de la célèbre application depuis 2014. Il y a en effet de quoi rappeler à Marc Zuckerberg la mise en touche du réseau social par les autorités chinoises en 2009 et, sa tentative malheureuse de retour sur le lucratif marché chinois avec une version procensure de ce dernier.
Qu’on se le dise, le contexte actuel de cyberespionnage peut inspirer de tels schémas comportementaux et chaque État y va de sa manière pour se prémunir de potentielles intrusions et attaques venues de l’extérieur. Il ne reste plus qu’à voir quel impact cette culture grandissante du « je reste chez moi » aura sur le réseau global.
Sources : New York Times, The Verge, NoiseSocket
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Voir aussi :
Les musulmans du Xinjang en Chine forcés par le gouvernement à installer l'application Jinwang, un spyware censé détecter des contenus terroristes
Chine : blocage total de WhatsApp
Pekin sait désormais bloquer les messages texte après les images et les vidéos
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Le , par Patrick Ruiz
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