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L'entreprise Uber aurait déjà été attaquée en justice au moins 433 fois depuis le début de 2017

Et la tendance ne semble pas faiblir

Le 2017-08-24 06:45:54, par Christian Olivier, Expert éminent sénior
Même s’il semble que la startup américaine Uber traverse des moments difficiles depuis plusieurs mois déjà avec ses démêlés judiciaires interminables, il était, jusqu’à présent, difficile de se faire une idée approximative du nombre d'actions en justice intentées contre l’entreprise depuis le début de l’année. Mais grâce aux données fournies par le média CourtHouse News, on estime désormais à 433 le nombre minimum de plaintes qui auraient déjà été déposées contre Uber depuis le début de l’année 2017. Il faut signaler que Courthouse News est un média américain spécialisé dans la couverture de litiges civils.


Les informations présentes dans la base de données du média américain permettent également d’avoir un aperçu des motifs variés qui ont justifié ces poursuites judiciaires multiples contre Uber. Parmi ces motifs, on peut citer : les réclamations de négligence, l’absence ou le manque de formation, le caractère exagéré des vérifications d’antécédents que la société prétend imposer à ses conducteurs, la survenue d’accidents ayant causé des blessures plus ou moins graves ou la mort. On retrouve aussi des recours collectifs lancés par des chauffeurs de l’entreprise pour protester contre leurs conditions de travail.

Il faut rappeler à ce sujet que l’ex-directeur général d’Uber, Travis Kalanick, a été contraint d’abandonner son poste par les administrateurs de la société après que plusieurs plaintes ont été déposées contre Uber. Sa réputation de dirigeant autoritaire avait éclaté au grand jour et ternit un peu plus l’image de l’entreprise technologique lorsqu’en février 2017, on le découvrait dans une vidéo en train de malmener oralement un chauffeur du groupe.

Récemment, un actionnaire important du groupe, Benchmark Capital, a même décidé de poursuivre Travis Kalanick devant les instances judiciaires pour présomption de fraude et réclamait son expulsion du conseil d’administration. Benchmark Capital lui reproche d’avoir trompé les administrateurs, d’avoir mis leurs investissements en danger et d’avoir obtenu des faveurs de l’entreprise qu’il ne mérite pas, notamment son siège dans le conseil d’administration.

Dans sa plainte déposée devant une cour du Delaware, Benchmark Capital a déclaré : « ;en 2016, Kalanick a frauduleusement obtenu le contrôle de trois nouveaux sièges au conseil d’administration d’Uber à travers des fausses déclarations et une dissimulation frauduleuse d’informations substantielles qui auraient amené Benchmark à rejeter la création de ces sièges. ;» « ;L’objectif final de Kalanick est de remplir le conseil d’administration d’Uber d’alliés fidèles dans un effort de soustraire ses agissements passés de tout examen attentif et de libérer sa voie à son éventuel retour au poste de directeur général, tout ceci au détriment des actionnaires d’Uber, de ses employés, chauffeurs et clients ;», conclut la plainte.

Peu de temps après l’annonce de l’action en justice initiée par Benchmark, des actionnaires fidèles à l’ex-directeur général d’Uber ont riposté en demandant au fonds d’investissement qui, il faut le rappeler, a été l’un des tout premiers groupes financiers à soutenir la création de cette entreprise de vendre tous ses titres et de se retirer de la société.

Cette semaine encore, une femme de la Californie du Sud, Katherine Conner, a intenté une action en justice contre la société. La plainte a été déposée devant la Cour supérieure du comté de Ventura. Katherine Conner aurait emprunté un taxi de la compagnie, mais chemin faisant, elle se serait rendu compte que le conducteur avait pris une direction différente en lui faisant croire qu’il empruntait un raccourci. Craignant pour sa sécurité et sa vie, elle a commencé à paniquer et à s’agiter dans la voiture en réclamant au conducteur de la laisser sortir du véhicule. Le chauffeur aurait accéléré de plus belle, puis l’aurait brusquement éjectée du véhicule dans un virage alors qu’ils roulaient à vive allure. Elle a dû se rendre par ses propres moyens dans un centre hospitalier pour se faire soigner. La « ;victime ;» réclame des dommages et intérêts punitifs à Uber sur neuf chefs d’accusation.

Source : CourtHouse News, Business Insider

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Voir aussi

USA : la Federal Trade Commission (FTC) enquête sur Uber ses pratiques de confidentialité et sa politique commerciale
Singapour : Uber a sciemment fait louer des voitures avec un système électrique défectueux à ses chauffeurs, au moins l'un de ces véhicules a pris feu
  Discussion forum
4 commentaires
  • Asmodan
    Membre actif
    Autant arrêter les frais et qu'ils mettent la clé sous la porte
  • TallyHo
    Membre éprouvé
    Envoyé par Vulcania
    Certes Uber a une politique d'entreprise immorale, mais qu'est ce qui oblige les chauffeurs à rester ?
    Avoir un client ou un fournisseur unique, c'est de la connerie. Passé ce constat, il faut aussi voir que tu n'as parfois pas le choix et c'est peut-être ce qui se passe pour pas mal de VTC, ils n'ont que la plateforme Uber qui est rentable pour eux donc ils s'y accrochent.

    Sinon j'ai quand même l'impression qu'il y a un vent contraire contre ce genre de plateformes en ce moment. Regarde Deliveroo qui subit la grogne interne aussi.
  • Saverok
    Expert éminent
    Envoyé par TallyHo
    Passé ce constat, il faut aussi voir que tu n'as parfois pas le choix et c'est peut-être ce qui se passe pour pas mal de VTC, ils n'ont que la plateforme Uber qui est rentable pour eux donc ils s'y accrochent.
    Je pensais que les chauffeurs râlaient car Uber n'étaient pas rentable pour eux, non ?
    Note : quand je dis rentable, cela signifie qu'ils peuvent se dégager un salaire + les frais + les cotisations
  • Vulcania
    Membre éclairé
    On retrouve aussi des recours collectifs lancés par des chauffeurs de l’entreprise pour protester contre leurs conditions de travail.
    Certes Uber a une politique d'entreprise immorale, mais qu'est ce qui oblige les chauffeurs à rester ? Le contrat entre eux est une sous traitance, ils savaient à quoi s'attendre, ils peuvent très bien refuser (et si tout le monde refusait de travailler pour une misère, Uber ne pourrait pas fonctionner).