Valerie Sharpe, un expert en droit du travail basé dans la région de San Francisco, a confié au média Business Insider que contrairement ce que la majorité des gens pourraient penser, James Damore, l’ex-employé de Google qui a défrayé la chronique récemment à cause de ses opinions jugées « ;sexistes ;», a toutes les chances de remporter le procès qu’il a intenté à la firme de Mountain View. L’avocate en droit du travail a élaboré diverses théories décrivant différents scénarios possibles envisageables pendant le procès qui opposera James Damore à Google et reste assez optimiste quant aux chances de victoires du plaignant. Ce sont ses théories qui sont présentées dans cet article.
Pour rappel, James Damore a été licencié par Google à cause des propos isolés jugés sexistes qu’il aurait tenus. Il a publié un mémo controversé sur la diversité des genres dans lequel il a exprimé son point de vue selon lequel les disparités entre hommes et femmes que nous voyons dans le monde ne sont pas toutes le résultat d’un traitement discriminatoire. L’auteur du mémo controversé sur la diversité des genres s’est expliqué plus tard sur les raisons qui ont conduit à son licenciement.
Au moment de sa publication et de sa diffusion pendant le mois de juillet 2017, il n’y a eu aucune protestation ou accusation de misogynie en rapport avec le mémo. Mais tout a basculé lorsque le document a commencé à faire l’objet de vives critiques chez Google et dans le monde technologique plus large. Des personnes mécontentes et en colère ont envoyé des emails au service des ressources humaines de Google ainsi qu’aux supérieurs hiérarchiques de l’ancien ingénieur de l’entreprise technologique américaine pour exiger une censure, des représailles et des réparations. Pour couper court à la polémique, la firme a préféré renvoyer l’ingénieur incriminé.
Valerie Sharpe a rappelé que le cas de Damore ne traite pas d’un problème en rapport avec la liberté d’expression, la discrimination ou ses droits en tant qu’employé. Le motif de la plainte déposée par Damore est en rapport avec la violation de la loi américaine sur les relations de travail qui traite de la protection des déclarations faites par des militants des droits des travailleurs qui ont des questions en rapport avec les salaires et les conditions de travail. L’un des articles composant cette loi stipule que : « ;les employés ont le droit de s’auto-organiser, de joindre ou d’aider des organisations syndicales, de négocier collectivement par l’intermédiaire de représentants de leur choix et de s’engager dans d’autres activités concertées pour les besoins de la négociation collective, de l’entraide ou de la protection mutuelle. ;»
Elle pense que les avocats de l’entreprise s’emploieront probablement à prouver que toutes les mesures que Google a prises dans cette affaire visaient à maintenir la culture qu’elle a réussi à instaurer en son sein. Cette culture devrait être le garant d’un code de conduite interne qui s’oppose au harcèlement, aux intimidations, à la partialité ainsi qu’à toutes les autres formes de discrimination que Google considère comme inappropriées ou illégales.
Toutefois, Google pourrait avoir du mal à prouver que le comportement de James Damore allait à l’encontre du code de conduite de l’entreprise parce qu’il a utilisé des babillards installés par la société pour permettre aux employés de discuter de ce genre de problèmes. De plus, il a précisé à plusieurs reprises dans son manifeste qu’il est en faveur de la diversité et qu’il milite pour « ;accroître la représentation des femmes dans la technologie ;». James a même précisé qu’il a simplement une vision différente de la façon dont il faudrait s’y prendre pour atteindre cet idéal. Il se demandait aussi si les efforts actuels entrepris par Google pour favoriser les femmes et les minorités sont équitables. Par l’intermédiaire de son manifeste, il a déclaré qu’il aurait voulu « ;proposer des moyens d’aborder les différences biologiques entre les hommes et les femmes afin d’améliorer la représentation des femmes dans la technologie sans recourir à la discrimination. ;»
La société pourrait vraisemblablement argumenter que le manifeste de Damore était un exemple d’utilisation inappropriée des babillards de l’entreprise parce que son ex-employé s’en est servi pour publier une information « ;à caractère discriminatoire ;» qui violait les règlements internes de Google. Le message publié par James disait que « ;les causes biologiques... peuvent expliquer pourquoi nous ne voyons pas une représentation égale des femmes dans la technologie et le leadership. ;»
D’après l’avocate, Damore n’aurait pas besoin de démontrer la véracité des allégations auxquelles il a fait allusion dans son manifeste « ;sexiste ;». Il lui suffira de montrer que les démarches qu’il a menées et à cause desquelles il a été licencié étaient motivées par la volonté de faire avancer les conditions de travail au profit de l’intérêt général. Sharpe estime que « ;les réclamations possibles de Damore n’ont rien à voir avec le fait de savoir si les hommes blancs sont victimes de discrimination par rapport à leur salaire ou à leur évolution au sein d’une entreprise. ;» La question serait plutôt de savoir si Damore « ;a été renvoyé parce qu’il s’est plaint que les efforts entrepris par Google pour favoriser la diversité étaient injustes pour les hommes. ;»
Source : Business Insider
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Le , par Christian Olivier
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