The Intercept, l’éditeur en ligne qui sert de plateforme de présentation des documents révélés sur la NSA, vient de publier un rapport top secret de l’agence. Le rapport suggère que, la direction générale des renseignements de l’état-major des forces armées de la Fédération de Russie (GRU), a réussi à pénétrer les systèmes d’un fournisseur américain lié au processus de vote de la dernière élection présidentielle américaine. Le GRU se serait ensuite servi des informations glanées dans le cadre de cette opération pour mettre sur pied des campagnes d’hameçonnage dirigées contre des fonctionnaires américains impliqués dans le processus des élections.
Le rapport, daté du 5 mai, semble être le plus détaillé de tous ceux qui ont abordé les activités de cyber espionnage russes liées à la dernière élection présidentielle. Le fait le plus marquant en son sein est la mention sans détour du GRU comme auteur de ces actes. Ceci contraste fortement avec les récentes déclarations du président russe, Vladimir Poutine, qui, en marge du dernier forum économique de Saint-Pétersbourg a dit : « les pirates informatiques peuvent être n’importe où. Ils peuvent être en Russie, en Asie, etc. Il se peut même qu’il y ait des pirates informatiques aux États-Unis, suffisamment habiles et expérimentés, qui essayent de faire porter le chapeau à la Russie. Pouvez-vous le concevoir ? Qui plus est, en plein milieu d’une bataille politique ? »
Le rapport, une compilation de constats de nature technique, ne tire cependant pas de conclusion quant à ce qui concerne l’impact de ces intrusions sur le résultat de la dernière élection qui a donné Donald Trump vainqueur. D’après l’analyse que l’éditeur en ligne The Intercept a faite de ce rapport, ce dernier, de par la nature de ses révélations apporte des détails d’un genre que l’administration Obama s’était gardée de révéler lorsqu’en janvier dernier, elle rendait publiques des informations sur les efforts déployés par le Kremlin pour décrédibiliser le processus électoral des États-Unis et attenter à l’éligibilité de la candidate démocrate à la dernière élection présidentielle, Hillary Clinton.
The Intercept n’a pas révélé l’identité de sa source, mais a comme qui dirait contribué à la faire identifier. Dans son besoin d’authentifier le document en sa possession, l’éditeur en ligne a contacté la NSA en date du 30 mai dernier. Celle-ci a alors engagé un audit interne, ce qui a permis de découvrir que le document a fuité par le biais d’un employé de Pluribus International, un sous-traitant de la NSA. L’employé qui répond au nom de Leigh Winner a, dans un entretien avec les agents du FBI (informés par la NSA) en date du 3 juin dernier, avoué avoir mis le document à la disposition de l’éditeur en ligne en parfaite connaissance de la sensibilité des informations qu’il contient et en faisant fi de l’interdiction qu’il avait de poser un tel acte.
Sources : The Intercept, Rapport, Déclaration du FBI
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Voir aussi :
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Cyberattaques russes contre les USA : des détails sur le mode opératoire divulgués, Obama annonce des représailles contre la Russie
NSA : un rapport top secret désigne directement le Kremlin
Comme responsable des cyberattaques menées avant la dernière élection des USA
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Le , par Patrick Ruiz
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