
À l’approche de l’élection présidentielle, tous les candidats ont d’ores et déjà présenté leurs programmes et les mesures qu’ils comptent prendre pour encadrer le numérique et la technologie. Après François Fillon, Benoit Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, voici le programme qu’a présenté Marine Le Pen pour la thématique du numérique.
Marine Le Pen
Dans ses 144 engagements présidentiels, la candidate du Front national a cité huit propositions en rapport avec le numérique et la technologie.
Protection des données personnelles
La candidate veut forcer les géants du net à stocker les données sur des serveurs installés en France. Pour arriver à cette fin, elle veut créer « une charte à valeur constitutionnelle qui inclura la protection des données personnelles des Français ».
Libertés numériques
Marine Le Pen veut inscrire la liberté d’expression et les « libertés numériques » en tant que libertés fondamentales protégées par la Constitution. La candidate souhaite également « renforcer la lutte contre le cyberdjihadisme et la pédocriminalité » sans préciser par quels moyens concrets.
Supprimer la HADOPI
Marine Le Pen veut en finir avec la HADOPI ; comme son rival de gauche Jean-Luc Mélenchon, elle prévoit de supprimer cette autorité et ouvrir « le chantier de la licence globale ». Le but étant de permettre les échanges des œuvres sur Internet en contrepartie d’une taxe payée par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ou d’autres acteurs de la chaîne.
Fracture numérique
En France, la fracture numérique ne cesse de grandir (25 % des internautes français ont un débit inférieur à 4 Mb/s). Pour cette raison, la plupart des candidats ont mis l’accent sur la nécessité de se remettre de cette situation. Marine Le Pen ne déroge pas à la règle puisque ’elle prévoit de « soutenir l’effort d’investissement en structures », particulièrement dans le monde rural, un projet dans lequel elle inclut le « très haut débit » et la « couverture téléphonique ».
Simplification par le numérique
La candidate du Front national veut « développer le mécénat populaire par la création d’une plateforme numérique dédiée ». Elle souhaite également lutter contre la fraude par le biais de la « création d’une carte vitale biométrique fusionnée avec le titre d’identité ». Elle propose aussi un investissement dans les « nouveaux outils numériques » pour la Sécurité sociale afin de réaliser des économies sur le long terme.
Ubérisation et robotisation
L’émergence de nouvelles formes de travail et l’ubérisation de l’économie nous poussent à repenser les modes de production. Marine Le Pen souhaite mettre en place un secrétariat d’État « dédié aux mutations économiques » et dépendant du ministère des Finances. Il aura pour mission « d’anticiper les évolutions des formes de travail liées aux nouvelles technologies » et « établir une nouvelle régulation pour préserver une concurrence loyale. »
Startups et innovation française
Les startups occupent une place importante dans le programme de la candidate ; pour favoriser un environnement propice aux jeunes pousses, Marine Le Pen veut « recentrer le Crédit Impôt Recherche vers les PME et les startups, diriger une part de l’assurance-vie (2 %) vers le capital-risque et les startups et inciter les grands groupes à créer leur propre fonds dans les entreprises innovantes. » La candidate compte également « soutenir les startups françaises pour moderniser le système de santé », sans pour autant indiquer comment ce processus aurait lieu.
Pour empêcher que les startups et les entreprises innovantes ne quittent la France, la candidate veut interdire la cession de toute société française dotée d’une subvention publique à une société étrangère pendant dix ans. Marine Le Pen veut aussi encourager la recherche et l’innovation en adoptant plusieurs mesures économiques : renforcer la « déductibilité fiscale des dons » et augmenter de 30 % le budget public de la recherche.
Faire face à l’évasion fiscale
Marine Le Pen promet « de lutter efficacement contre l’évasion fiscale […] en s’attaquant aux paradis fiscaux et en créant une taxe sur l’activité réalisée en France par les grands groupes et les profits qui auraient été détournés. » Sans pointer du doigt des entreprises spécifiques, elle propose de « priver d’accès aux marchés publics les multinationales qui pratiquent l’évitement fiscal et refusent de régulariser leur situation ». Là, on se rend compte qu’elle fait allusion aux géants du net notamment les GAFAM qui ont été critiqués par la plupart des candidats.
Source : Programme de Marine Le Pen
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