
selon de nouvelles preuves
Un article de Paul Hilder du média openDemocracy de ce 28 janvier parle à nouveau de la société britannique Cambridge Analytica (CA). Cette fois-ci, il s’agit d’une pile de cassettes découverte récemment qui montrerait qu'Alexander Nix, le PDG (aujourd’hui suspendu) de Cambridge Analytica se vante des répressions électorales causées par sa société. « L'enregistrement, jusqu'alors inconnu, révèle d'extraordinaires opérations noires sur trois continents, exploitant les faiblesses des démocraties largement laissées ouvertes par les gouvernements », lit-on dans les premières lignes de son article. L’affaire dite de Cambridge Analytica n’a pas fini de faire parler d’elle.
Que ce soit le rôle joué par la société dans le vote pro-Brexit en Grande-Bretagne ou le plus marquant, le vol et la manipulation de dizaines de millions de profils Facebook d’électeurs américains pour favoriser l’élection de Donald Trump, les actualités sur le sujet n’en finissent pas. Certains faits sont reconnus par la société et d’autres non. Selon Paul Hilder, les enregistrements révèlent qu'Alexander Nix et ses associés ont lancé Cambridge Analytica en 2013 dans le but de voler des élections ou d’exercer une domination sur les élections dans le monde. D’où proviennent ces cassettes ? Ces enregistrements que openDemocracy dit avoir publié ont été réalisés par Brittany Kaiser, une ancienne employée de Cambridge Analytica. Dans ces extraits, l’ancien PDG de CA formule une série de déclarations. Il aurait abordé dans ces enregistrements son art de corrompre les leaders de l’opposition, de faciliter le vol d’élections et de supprimer le taux de participation.
Un fait remarquable que révèlent ces enregistrements est que Nix se vante de manipuler ou d’influencer à sa guise les élections dans le monde. D’après Paul, Nix loue les capacités de la société britannique en matière de répression, de manipulation et de corruption des électeurs. Nix aurait mentionné dans ces enregistrements quelques un de ses principaux clients. Il cite le candidat à l’élection présidentielle républicaine, Ted Cruz, qu’il présente également comme un fasciste et fait la lumière sur l’arrivée de Trump au pouvoir à l’issue des présidentielles de 2016 aux USA. À ce sujet, Paul écrit que Nix apporte dans ces enregistrements un éclairage supplémentaire sur le lien de données, d’argent, et de pouvoir que Cambridge Analytica a déployé pour soutenir la candidature de Trump à la présidence.
Beaucoup d’autres faits sont révélés dans ces enregistrements notamment le rôle de SCL, la société mère de Cambridge Analytica à Trinité-et-Tobago, pour empêcher le vote de jeunes Afro-Caraïbes ou encore son ingérence dans les élections de 2015 au Nigéria. « Nix se vante d'orchestrer des opérations électorales à travers le monde. Il révèle comment, à Trinité-et-Tobago, Strategic Communications Laboratories a mis au point une campagne populaire extrêmement réussie visant à accroître l'apathie afin que les jeunes Afro-Caraïbes ne puissent pas voter. Au Nigéria, il a été prouvé que SCL avait utilisé des rassemblements de chefs religieux pour décourager le vote dans les districts clés. Nix fait également référence au Brexit, bien que Cambridge Analytica ait nié à plusieurs reprises sa participation à cette campagne », a écrit Paul à propos des informations rapportées par ces enregistrements.
Aujourd’hui encore, Nix nie ces allégations, bien qu'elles aient été confirmées par plusieurs sources. Ajoutés à tout ceci, ces enregistrements mettent en évidence l'affirmation d'une source principale de la campagne Trump selon laquelle la société disposerait de trois opérations principales de suppression des électeurs. Une révélation qui avait été faite à Bloomberg en octobre 2016, écrit-il. D’après Paul, toutes les informations sur le sujet, les enquêtes sur Trump et le Brexit et en particulier ces enregistrements mettent en lumière tout un système de conspirations contre la démocratie. Les principaux oligarques occidentaux tels que Steve Bannon (un associé de Alexander Nix) ou Mark Zuckerberg, ont fait beaucoup plus que les Russes pour élire Donald Trump, écrit-il.
Pourquoi se servir des outils d’analyse informatique pour essayer de contrôler les gouvernements ? L'urgence est claire, dit Paul Hilder, nous devons sécuriser et renouveler nos démocraties. Cela signifie que nous devons fermer toutes les échappatoires permettant le blanchiment d’argent et de données. Il faut, préconise-t-il, mettre en place des garanties strictes contre l’ingérence politique des milliardaires et des acteurs de la pègre (tant étrangers que nationaux).
Un autre conseil venant de lui est que nous devons également commencer à établir un contrat social autour de données qui respecte correctement les droits numériques des citoyens, en nous donnant la propriété individuelle et collective. « Si nous pouvons construire une nouvelle vague de technologies qui méritent davantage la confiance du public, nous jetterons les bases d'un Commonwealth du XXIe siècle. Un avenir dans lequel cette corne d'abondance technologique pourra enfin être exploitée pour le bien de tous. Nous avons besoin d'un New Deal pour l'ère Internet », a déclaré Paul.
Source : openDemocracy
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