Nous vous rapportions que le quotidien américain New York Times et britannique The Guardian ont publié des informations relatives à une campagne de manipulation orchestrée par l’entreprise Cambridge Analytica, une société spécialisée dans l’analyse de données (data mining). La source, un lanceur d’alerte canadien répondant au nom de Christopher Wylie a été employé au sein de cette entreprise qui est suspectée d’avoir exploité les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook à leur insu.
Ces données auraient permis d’effectuer un profilage des électeurs potentiels dans le cadre de la campagne victorieuse de Donald Trump outre-Atlantique, mais aussi du « Oui » au Brexit.
Le New York Times a alors expliqué que :
« L'entreprise avait obtenu un investissement de 15 millions de dollars de Robert Mercer, le riche donateur républicain, et courtisé son conseiller politique, Stephen K. Bannon, avec la promesse d'outils qui pourraient identifier la personnalité des électeurs américains et influencer leur comportement. Mais il n'avait pas les données pour faire fonctionner ces nouveaux produits.
« Ainsi, l'entreprise a recueilli des informations privées des profils Facebook de plus de 50 millions d'utilisateurs sans leur autorisation, selon d'anciens employés, associés et documents de Cambridge, ce qui en fait l'une des plus importantes fuites de données dans l'histoire du réseau social. La violation a permis à l'entreprise d'exploiter l'activité privée des médias sociaux d'un large éventail de l'électorat américain, en développant des techniques qui ont étayé son travail sur la campagne du président Trump en 2016. »
Si ce scandale a déjà donné lieu à des enquêtes sur les deux territoires, selon des sources, la Federal Trade Commission des États-Unis va entrer dans la partie. En effet, l’autorité va chercher à déterminer si Facebook a violé les termes d'un décret de consentement de 2011 concernant la transmission de données personnelles qui ont été transférées à Cambridge Analytica à l'insu des utilisateurs.
Selon les termes du règlement de 2011, Facebook a accepté d'obtenir le consentement de l'utilisateur avant d’effectuer certains changements dans les paramètres de confidentialité. Pour situer dans le contexte, Facebook avait été accusé d’avoir trompé ses utilisateurs en les forçant à partager plus d’informations personnelles qu’ils ne le voulaient. Cette plainte est survenue après que l'entreprise a modifié certains paramètres utilisateur sans en informer ses utilisateurs, selon une déclaration de la FTC à ce moment-là.
La FTC est la principale agence des États-Unis chargée de faire respecter l'adhésion des entreprises à leurs propres politiques de confidentialité et pourrait imposer des amendes de l’ordre des millions de dollars à l'entreprise si elle découvre que Facebook a enfreint un décret de consentement de 2011.
« La FTC devrait examiner attentivement cette situation afin de déterminer s'il y a une infraction au décret », a déclaré dans un communiqué Gene Kimmelman, un ancien avocat en chef de la division antitrust du ministère de la Justice. « La FTC devrait utiliser toute son énergie pour empêcher que cela ne se reproduise. »
« La FTC prend au sérieux les allégations selon lesquelles les données de millions de personnes ont été utilisées sans autorisation appropriée », a déclaré mardi Terrell McSweeny, de la FTC. Il a ajouté que « ces allégations mettent en évidence les droits limités des Américains sur leurs données. Les consommateurs ont besoin de protections plus fortes pour l'ère numérique, telles que des lois complètes sur la sécurité et la confidentialité des données, la transparence et la responsabilité des courtiers de données, ainsi que des droits sur un contrôle de leurs données. »
Source : Bloomberg
Après le congrès, c'est au tour de la FTC de lancer une enquête sur Facebook,
Sur la fuite massive de données utilisées pour un profilage
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Le , par Stéphane le calme
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