
à l'occasion de sa rencontre avec l'industrie
Comme nous l'avions annoncé, Donald Trump a convoqué l'industrie du jeu vidéo pour discuter de la violence dans les jeux et le comportement agressif des joueurs, notamment les enfants. La réunion a bel et bien eu lieu jeudi, mais avec une liste de présence légère du côté de l'industrie du jeu vidéo. Strauss Zelnick, PDG de Take-Two Interactive Software (éditeur de Grand Theft Auto), et Robert Altman, PDG de ZeniMax Media (société mère de Bethesda Softworks, éditeur de The Elder Scrolls, Fallout et Doom), étaient les seuls éditeurs présents à la réunion. Ils étaient toutefois accompagnés par des représentants de l'Entertainment Software Association (le groupe chargé des relations publiques et de la défense des intérêts commerciaux de l'industrie) et l'Entertainment System Rating Board (ESRB) qui est responsable de la classification par âge des titres. Activision et Electronic Arts, les deux plus grands éditeurs de l'industrie, n'ont pas envoyé de représentants à la réunion.
À la réunion étaient également présents deux des critiques les plus virulents de l'industrie, y compris Dave Grossman, celui qui a inventé le terme « simulateurs de meurtre » qui fait référence aux jeux d'action. Dave Grossman est également auteur d’un essai accusateur intitulé « Assassination Generation: Video Games, Aggression, and the Psychology of Killing ».
Il est accompagné de Brent Bozell, un autre critique de longue date de l'industrie et responsable du Media Research Center. Melissa Henson, de l'association familiale conservatrice Parents Television Council, était également à la réunion. N'était présent aucun chercheur ayant étudié l'effet de la violence des jeux vidéo sur les joueurs, jeunes et plus âgés.
Avec un tel décor, on peut dès lors savoir à quoi s'attendre. Eh oui ! Donald Trump est venu pour défendre le lien qu'il a évoqué entre la violence dans les jeux vidéo et les tueries dans les écoles américaines et il a même publié la vidéo ci-dessous, une compilation d’extraits de scènes ultraviolentes de jeux vidéo.
« Ces scènes de jeu vidéo ont été trouvées sur YouTube. Elles contiennent de la violence extrême, du gore intense et des conduites criminelles. Leur contenu n’est pas adapté aux enfants ». C’est l'avertissement qui a accompagné la publication de la vidéo par la Maison-Blanche. Elles sont pour la plupart issues de blockbusters, comme les récents Call of Duty, Fallout ou Wolfenstein, tous classés « adultes » aux États-Unis, mais en vente libre.
Au cours de cette rencontre, « le président a relevé que certaines études indiquent qu’il existe une corrélation entre violence des jeux vidéo et violence réelle », relate un communiqué de la Maison-Blanche. « La conversation s’est centrée sur la question de savoir si les jeux vidéo violents, dont ceux qui simulent graphiquement le fait de tuer, désensibilisent notre communauté à la violence. »
« Nous avons eu l’opportunité de rencontrer le président et d’autres élus à la Maison-Blanche. Nous avons discuté des nombreuses études scientifiques qui montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre les jeux vidéo et la violence, du premier amendement qui protège les jeux vidéo et de comment le système de notation de notre industrie aide les parents à faire des choix informés », a, pour sa part, assuré l’Entertainment Software Association (ESA), principal lobby américain du jeu vidéo, dans un communiqué.

Donald Trump lors d’une réunion à la maison blanche, jeudi 8 mars 2018. Source : Le Monde
L'avenir nous dira ce que sera la suite de cette réunion. Vu la position de la Maison-Blanche, il ne serait pas surprenant que des mesures législatives se concrétisent. Donald Trump va-t-il interdire les jeux vidéo violents ? C'est moins évident. Ce qui l'est plus par contre, selon certains observateurs, c'est une issue favorable au lobby des armes qui milite contre le contrôle des armes à feu. Donald Trump avait en effet évoqué la possibilité d'autoriser le port d'armes pour certains enseignants et autres membres du personnel scolaire, pour dissuader une nouvelle fusillade en milieu scolaire.
Plusieurs observateurs voient donc dans la mise en cause des jeux vidéo par Donald Trump une manière de détourner le sujet de la question du contrôle des armes à feu, contre lequel lutte le puissant lobby de la National Riffle Association (NRA), dont le président américain est proche.
Sources : Le Monde, Fortune
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