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Les décideurs de banques centrales ont sérieusement discuté des effets de l'IA sur l'emploi
Une Robocalypse est-elle à l'horizon ?

Le , par Coriolan

46PARTAGES

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Le sujet de la robotisation est devenu un sujet d’actualité, les avancées majeures en IA et le recours de plus en plus massif des entreprises de l’industrie manufacturière aux robots laissent présager un impact social négatif de ces technologies sur l’emploi, qu’il soit qualifié ou non. En effet, certains chercheurs pensent que l’IA pourrait faire disparaître une grande partie des emplois durant les deux prochaines décennies et accentuer davantage l’inégalité des revenus. D’un autre côté, les plus optimistes évoquent la création d’emplois dans d’autres domaines de sorte qu’au niveau global, les robots créent plus d’emplois qu’ils en détruisent.


Si la robotisation est encore un sujet de débat, les décideurs de banques centrales ont sérieusement discuté la question la semaine dernière. Pour résumer, ces banquiers sont loin d’adhérer à la vision dystopique qui stipule que les robots vont rendre un jour les humains superflus. Lors d’une réunion exclusive à Lisbonne, les grands décideurs de la politique monétaire ont sérieusement discuté le risque que pose l’intelligence artificielle et son potentiel à éliminer les emplois à une grande échelle qui pourrait éclipser les vagues de mutations technologiques antérieures.

« Il ne fait pas de doute que nous sommes dans l’ère où les gens posent des questions, “Est-ce que la Robopocalypse est proche ?” », a dit David Autor, professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology, devant une audience le samedi qui a inclus Mario Draghi, le président de la Banque Centrale européenne, et James Bullard, président de la Federal Reserve Bank of St. Louis, ainsi qu’une douzaine d’autres directeurs de banques centrales et des économistes.

Cette discussion a eu lieu alors que les économistes ont informé être plus optimistes qu’ils l’ont été il y a dix ans concernant le regain de croissance. Mario Draghi a profité de cette occasion pour signaler que la BCE va bientôt supprimer les mesures destinées à baisser les taux d’intérêt et renforcer l’économie.

« Tous les signes montrent désormais une reprise et une amélioration dans la zone euro », a annoncé Mario Draghi. Ses commentaires ont poussé l’euro à son plus haut niveau depuis un an, cependant, il s’est replié plus tard face à un dollar en rebond.

En dépit de cet optimisme, certains craignent qu’un nombre croissant d’emplois puissent être remplacés par des machines dotées d’intelligence artificielle, ce qui veut dire que cette croissance va finalement se passer d’employés.

Les décideurs et les économistes ont admis qu’ils n’ont pas prêté assez attention aux mutations technologiques récentes qui ont affecté négativement les emplois de certaines couches de la population. Ils ont reconnu aussi qu’ils n’ont pas adressé les préoccupations de ceux qui se sont sentis désavantagés. Ce dernier point surtout a nourri le sentiment de populisme politique qui a contribué au Brexit ainsi que l’élection du président Donald Trump.

« D’une manière générale, la croissance économique est une bonne chose », a dit Ben Bernanke, ancien président de la Réserve fédérale. « Mais comme l’ont montré les développements politiques récents, la croissance n’est pas toujours suffisante. »

Dans le passé, les avancées technologiques ont causé des perturbations temporaires, mais elles ont amélioré finalement le standard de vie en créant de nouvelles catégories d’emplois au passage. L’introduction de machines dans les fermes a remplacé les fermiers certes, mais ces derniers ont pu trouver de meilleurs emplois et aujourd’hui, leurs arrière-petits-enfants peuvent travailler dans l’industrie de jeux vidéo.

Mais aujourd’hui, la situation est bien différente, l’intelligence artificielle menace des emplois qu’on pensait jusque-là être sans danger face à l’automation, comme les assistants juridiques, les réviseurs d’entreprises et les gestionnaires de placements. De nombreuses personnes pourraient devenir obsolètes au même titre que les chevaux dans les fermes après l’invention du tracteur.

« On voit de plus en plus d’économistes qui disent que cette fois, la situation est différente », a dit Autor qui a présenté un document sur le sujet qu’il a rédigé avec Anna Salomons, professeur à l’école d’économie de l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas.

Les directeurs de banques centrales ont commencé à examiner l’effet de la technologie sur l’emploi parce qu’elle pourrait aider à résoudre plusieurs dilemmes économiques. Pourquoi la part des gains des employés continue de baisser alors que le niveau de chômage est à son niveau le plus bas et les profits des entreprises ont battu tous les records ? Et pourquoi la productivité (rapport de la production de biens ou de services à la quantité de facteurs de production ou intrants) est-elle restée neutre ?

« Le fait que nous organisons cette conférence ici à Sintra reflète notre intérêt pour cette discussion », a dit Benoit Coeurré, un membre du conseil d’administration de la BCE lors d’une interview, en référant au débat sur la « Robocalypse ».

L’un des intérêts de la BCE est de savoir pourquoi la croissance économique accrue n’a pas conduit à une hausse des salaires et des prix. La banque a supprimé toutes les barrières pour stimuler l’économie de la zone euro, en baissant notamment les taux d’intérêt et en augmentant la masse monétaire. Quatre ans de croissance ont contribué à la création de 6,4 millions d’emplois. Cependant, l’inflation reste au-dessous de l’objectif ciblé par la banque.

Parmi les explications avancées, il a été constaté que le travail est de plus en plus réalisé par des ordinateurs avancés, et en même temps, seule une partie des propriétaires de ces technologies concentrent les profits. Malgré ce constat, parmi les économistes présents dans la conférence à Sintra, beaucoup ont été sceptiques à l’idée que la Robocalypse est proche.

Depuis le début de l’âge industriel, presque toutes les innovations technologiques majeures ont conduit à des prédictions alarmantes qui stipulaient que les humains seraient remplacés de façon permanente par les machines.

Il est vrai que certains emplois ont disparu à jamais, mais l’efficience et l’efficacité des nouvelles méthodes de production ont permis de créer des biens bon marché et d’autres industries ont pu absorber l’excès de la main-d’œuvre. Rares sont les personnes qui voudront retourner vivre durant le XIXe siècle quand 40 % de la population travaillait dans des fermes.

« Ceux qui mettent en garde contre la Robocalypse sous-estiment le pouvoir des avancées scientifiques à entrainer d’autres avancées scientifiques », a dit Joel Mokyr, professeur à l’Université de Northwestern qui étudie l’histoire d’économie.

« Pensez ce que les ordinateurs sont en train de faire à notre capacité à découvrir la science », a dit Mokyr lors d’une discussion, il a notamment cité les ordinateurs capables de résoudre des équations qui ont déconcerté les mathématiciens pendant des décennies. Il y a peut-être une rupture que « nous ne pouvons même pas imaginer. »

Il y’a d’autres explications qui montrent pourquoi les salaires n’ont pas augmenté. Les entreprises au Japon, les États-Unis et en Europe préfèrent distribuer les bénéfices aux actionnaires au lieu d’investir dans de nouveaux bâtiments, équipements ou des produits innovants. Pourquoi ils choisissent cette direction est un autre débat à part.

Hal Varian, économiste en chef chez Google (sa technologie de voitures autonomes pourrait rendre un jour le travail des chauffeurs de taxi obsolète) a dit que la chute du coût de la technologie informatique « a éliminé de façon virtuelle les coûts fixes d’entrée au marché. » Les entreprises peuvent louer des solutions logicielles et informatiques sur Internet. D’autres facteurs comme l’entrée des femmes au marché du travail après la Seconde Guerre mondiale et le baby-boom expliquent également la stagnation des salaires.

Les perturbations qui ont découlé des avancées technologiques ont contribué au sentiment de pessimisme qui règne chez la classe moyenne et ouvrière dans tout le monde développé. En conséquence, « les Américains ont élu un président avec une vision dystopique de l’économie en novembre dernier », a dit Bernanke.

Autor a conclu qu’il est encore tôt d’établir que les robots vont remplacer les emplois, mais cela pourrait arriver dans le futur. « Je dis pas de Ropocalypse pour l’instant, » a dit Autor, « peut-être plus tard. »

Source : The Seattle Times

Et vous ?

Pensez-vous qu’à terme les robots et IA vont détruire plus d’emplois qu’ils en créent ?

Voir aussi :

USA : chaque nouveau robot supprime six emplois et réduit les salaires d'après une étude du bureau national de recherche économique
Les employés des pays en développement seront les plus affectés par la robotisation, les deux tiers des emplois sont menacés par les machines
Une entreprise chinoise remplace 90 % des employés d'une usine par des robots et voit sa production augmenter de 250 %

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Avatar de Chauve souris
Membre expert https://www.developpez.com
Le 05/07/2017 à 0:26
En fait la robotisation intelligente ne va pas supprimer tous les emplois humains mais uniquement ceux qu'elle pourra remplacer. Ça fait quand même beaucoup si on situe cela dans le quotidien des entreprises et des administrations. A la louche 80 à 90 % des emplois sont désormais obsolètes. Ce qui, en plus, ne va pas arranger le peu que nous avons en rapports humains. Fini le brin de causette avec le caissier de la banque et avec le pompiste. Au Paraguay où je vis les caissiers ont encore de l'avenir car les paraguayens sont timorés et payent tout en "efectivo". Ce qui explique bon nombre de cambriolages violents, d'arrachages de sacs à main en moto et de surinages "pour une poignée de dollars". Les pompistes, eux, perdurent. Et quand je disais à l'un d'eux que les pompes en France étaient toutes automatiques il était fort étonné et me demandait comment faisaient les gens qui n'avaient pas de cartes bancaires. Ma réponse était que tout le monde avait une carte bancaire.

Ça, c'est déjà le présent. A la Sécurité Sociale, même en trainant les pieds, on a supprimé 80 % du personnel (par non renouvellement des postes). J'imagine que cela doit être la même chose pour les services comme les impôts et autres.

Il ne restait plus en France que les boulots de bureautique et ceux-ci fondent comme un iceberg au Sahara.

Il va rester les petits boulots en bout de chaîne, difficilement robotisables, comme les approvisionneurs des rayons de supermarchés, payés en dessous du SMIC.

Ceci a le paradoxe d'être considéré comme catastrophique ! De quoi faire hurler de rire le moindre philosophe ! Quoi, le progrès technique, qui permet de s'émanciper du travail (dont l'étymologie, je le rappelle, vient d'un supplice à trois pieux) serait une calamité ? Alors que Paul Lafargue, dans "Le droit à la paresse, réfutation du droit au travail de 1848", écrit en prison en 1883, saluait le début du machinisme qui montrait la voie de l'émancipation, serait un mal, uniquement parce que le masochisme chrétien ne parvient pas à se défaire de l'assertion : "tu gagneras ton pain à la sueur de ton front". Donc pas de sueur, pas de pain.

Pourtant la solution est évidente : le revenu d'existence qui supprime à la fois les chômeurs et les sous-retraités en laissant libre la créativité humaine pour ceux qui n'ont pas le couteau de la survie sous la gorge tout en permettant à ceux qui - réellement - veulent "travailler plus pour gagner plus" sans que cela soit une sarkozade.

De ce fait il y aura toujours "du grain à moudre" pour faire tourner la machine économique qui, sans ces consommateurs fussent-ils basiques se ramasserait des dépôts de bilan en série.

Inutile de vous dire qu'on n'en prend pas le chemin. Macron n'est pas Keynes. Et il y longtemps que le fordisme est mort et enterré. Bernard Maris rapportait que les 100 premières sociétés financières avait un CA 1.000 fois supérieur aux cent premières sociétés industrielles. Et ce sont les premières qui poussent les secondes à la robotisation à outrance afin de dégager des "taux de rendements à deux chiffres" pour les actionnaires qui tiennent le capital des sociétés industrielles.

Dans les usin's y'a plus personne
Ça fait plus net quand midi sonne
Et qu' miss robot dans' la polka
Y'a des boulons électroniques
Qui s' viss'nt tout seuls c'est fantastique
Et qui vont pas au syndicat
Extrait de "La vie moderne" de Léo Ferré
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Avatar de svuthy
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 10/07/2017 à 14:31
Taxer la robotisation ou taxer les bénéfices des entreprises revient au même puisqu'il s'agit d'un prélèvement sur les bénéfices au final. Les fonds ainsi dégagés permettront de financer les besoins sociaux grandissants de notre Société. Il y a effectivement un gain de productivité énorme grâce à l'automatisation : exemple en Chine, une usine ayant remplacé 90% de son personnel par des robots a vu sa productivité augmenter de 200% !

Il y a augmentation de richesse avec moins de travail humain. Les entreprises feront plus de bénéfices, mais comme il y a en parallèle plus de chômeurs et de pauvres, les entreprises finiront par ne plus trouver de débouchés, c'est-à-dire trop peu de consommateurs solvables. C'est une logique qui condamne les entreprises elles-même à terme. Car notre économie prospère grâce à la consommation de masse, venant essentiellement de la classe moyenne. Sans cette consommation, l'économie s'asphyxie. Il est temps que la minorité de personnes détenant la quasi-totalité de la richesse mondiale y réfléchisse avant de se condamner elle-même à terme.

La solution serait de savoir pratiquer un capitalisme intelligent, qui a déjà existé dans le passé dans notre économie avant que les financiers ne prennent le contrôle de tout. Ainsi Henry Ford, le fondateur et constructeur automobile, avait augmenté de 30% le salaire de son personnel pour qu'il puisse s'acheter les voitures produites par ses propres usines, ce qui avait permis à Ford de prospérer encore plus. En France, pendant les 30 glorieuses entre 1945 et 1975, les entreprises augmentaient chaque année le salaire de leurs employés, ce qui boostait la consommation, l'économie, l'investissement et l'emploi à cette époque. Mais à partir de 1975, les financiers ont pris le contrôle des entreprises et ont décidé d'arrêter les augmentations salariales. Et là, les problèmes commencent et le mot "chômage" a commencé à entrer dans le vocabulaire de notre Société.

Maintenant nous avons ce facteur robotisation en plus qui rend encore plus urgent une meilleure répartition des richesses dans la Société. Il est temps que la minorité de privilégiés et les lobbies financiers laissent l'Etat prendre des mesures plus sociales en faveur de la majorité de la population au lieu de le bloquer : taxe robots (ou autres), taux progressifs d'imposition sur les grosses fortunes, politique anti-évasions fiscales, etc... pour faciliter les transferts sociaux.

Mais pour l'instant l'Etat français est sous contrôle des lobbies financiers avec des recettes anti-économiques et anti-sociales ; austérité, restriction budgétaire, Code du travail, c'est-à-dire la reprise de la politique qui a fait tomber Hollande, mais qui a été conçue par Macron qui n'est pas un économiste mais un trader de la finance. Ce n'est pas le changement du Code du Travail qui va apporter plus de richesse et d'emplois. Des études de l'OCDE depuis 2004 portant sur 30 années de flexibilité du travail en Europe ont montré qu'elle n'a jamais résolu le problème du chômage. La flexibilité apporte juste plus de précarité dans la Société tout en affichant des chiffres de chômage plus faibles mais qui cachent en réalité la paupérisation croissante. Les travailleurs pauvres sont beaucoup plus nombreux dans les pays adoptant la flexibilité : USA, Grande-Bretagne, Allemagne. Maintenant la robotisation accélère encore le processus de régression sociale si on ne revient pas à un capitalisme intelligent à la Henry Ford ou à celui des patrons visionnaires des 30 glorieuses, il faut d'une façon ou d'une autre profiter du progrès technique pour permettre à la majorité de la Société de mieux vivre. C'est une question de volonté politique...Mais c'est trop tard pour 2017, les élections sont terminées, il faut attendre encore 5 ans. Vivement qu'on change un jour la Constitution pour pouvoir révoquer un élu en cours de mandat si jamais les électeurs se sont trompés dans leur choix (en matière commerciale le consommateur qui s'est fait avoir peut se rétracter, pourquoi pas en politique où les conséquences sont encore plus lourdes ?).
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Avatar de Dwalin_7
Membre du Club https://www.developpez.com
Le 10/07/2017 à 17:18
On sort d'une élection présidentielle où on a abordé le sujet, mais seulement 6% des électeurs ont compris le message.

D'ici quelques années, si on veut travailler il faudra être plus utile qu'un robot. Même en tant que développeur je ne me trouve pas forcément à l'abri (déjà qu'il y a les indiens qui savent très bien faire ce que je fais (heureusement pour l'assistance à un utilisateur français je suis meilleur ^^), alors je suppose que quand on est chauffeur de bus, hôtesse de caisse, ou ouvrier sur une chaîne, on doit mal dormir la nuit.

Donc content de voir qu'on se pose ces questions en haut lieu, même si on a forcément pas les mêmes intérêts.

On peut craindre le pire : jusqu'ici l'augmentation de la population était nécessaire au développement, elle va devenir une gêne puisqu'il faudra entretenir tout un tas de gens sans valeur ajoutée (je force un peu le trait).
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Avatar de stalacta
Membre averti https://www.developpez.com
Le 10/07/2017 à 21:47
Ca commence légèrement à me saouler de voir les robots et l'IA accusés de détruire des emplois ! C'est justement pour ça qu'ils sont créés, pour libérer l'Homme du travail !

Alors soit on reste dans les vieux schémas des 30 glorieuses où on se dit qu'il faut que cela crée plus d'emplois que ça n'en détruit, et on se trompe parce que ce n'est plus le cas, soit on en profite pour revoir notre rapport au travail ! J'ai l'impression que le fait de travailler tant d'heures par semaines tant de jours dans l'année est une constante, et cela fait scandale dès qu'on y touche... Mais enfin si on a moins besoin de travailler pour produire la même chose, ce n'est pas justement ça qu'on appelle le progrès ? Doit-on toujours utiliser le gain de productivité pour produire du superflu, ou pourra-t-on enfin songer à répartir équitablement la production des machines entre les hommes afin de leur permettre de consacrer leur temps à des activités bénévoles, à voir leur famille, à se détendre... ?

Alors réduire le temps de travail, c'est pas un espèce de délire de hipster anticapitaliste, c'est tout simplement quelque chose qui s'impose logiquement ! En tous cas si on veut une société pas trop inégalitaire, qui ne va pas s'effondrer sous des problèmes environnementaux et qui met le bonheur avant le PIB.

Le problème est que le gain de productivité réalisé va aux propriétaires de ces machines, et que rien - ou en tous cas pas assez - n'est fait pour répartir cet argent entre les hommes. Et la concurrence internationale n'arrange malheureusement pas les choses, bien que je ne pense pas que l'idée de mondialisation soit fondamentalement mauvaise. C'est notre système financier monnaie/dette qui est à remettre en cause.

Le système monétaire est là pour servir les hommes, ce ne sont pas les hommes qui doivent servir le système ! Celui-ci a relativement bien fonctionné jusqu'à présent, mais aujourd'hui on a besoin d'un PIB qui augmente tous les ans sous peine de le voir s'effondrer... Enfin c'est un non-sens ! Ce n'est pas le progrès qui doit être arrêté, c'est le système qui doit être changé !
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Avatar de nchal
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 05/07/2017 à 15:20
Citation Envoyé par 10_GOTO_10 Voir le message
Intéressant, surtout lorsqu'on sait à quel point les prédictions des banques centrales sont fiables :

Prévisions de croissance par la BCE :

2015 : 1,5 prévus, 1,2 en fin de compte

2016 : 1,9 prévus, 1,1 en fin de compte

2017 : 2,1 prévus, 0,3 au premier trimestre

Alors franchement, les prévisions de la BCE, je m'en tape le coquillard.
Je te rappelle que les chiffres définitifs de croissance sont publiés 2 ans après l'année écoulé. Le premiers chiffres sont souvent en deçà de la croissance, donc avant de dénigrer le travail de spécialiste, informe toi...
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Avatar de jfduflot
Nouveau membre du Club https://www.developpez.com
Le 07/07/2017 à 11:42
Et pourquoi personne n'évoque la possibilité d'une décroissance douce de la population (par rapport à une décroissance violente due à guerre, famine, manque d'eau etc..) ?
On pourrait avoir une croissance individuelle dans une décroissance collective, avec des robots d'un côté, des individus libres de travailler ou pas de l'autre (comme bien décrit par chauve-souris).
Bien sur c'est pour le moment utopique, car qui dit moins d'habitant dit aussi moins de milliardaires...
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Avatar de svuthy
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 08/07/2017 à 14:08
Il y a 2 scénarios possibles résultant de l'automatisation croissante ::
- destruction d'emplois : les créations de nouveaux métiers n'arrivent pas à compenser la disparition des anciens.
- création d'emplois : la création de postes liés aux nouveaux métiers dépasse la destruction des anciens.

Ceux qui veulent trouver du travail ou en retrouver doivent suivre des formations spécifiques plus pointues et plus ou moins longues pour avoir la qualification exigée par les nouveaux métiers. Pendant ce laps de temps, il leur faut un revenu de subsistance pour vivre, s'ils n'ont plus droit à l'assurance-chômage ou s'ils n'avait jamais travaillé.

Et dans l'optique pessimiste du 1er scénario où l'emploi se raréfie, ce revenu de subsistance est plus que jamais vital. Il faut donc mettre en place ce système de revenu quelque soit le scénario.. Pour le financer, Bill Gates et Benoît Hamon suggèrent une taxation sur les robots,. qui seraient considérés comme une nouvelle catégorie de travailleurs devant payer aussi des charges sous la forme de cette taxe.
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Avatar de Chauve souris
Membre expert https://www.developpez.com
Le 09/07/2017 à 18:59
Je ne vois pas pourquoi un robot serait plus énergivore qu'un travailleur qui a roulé une heure avec sa bagnole entre son domicile et son lieu de travail.

Autre proposition : Taxer les robots. Pov'tit'bêtes ! Ça pénaliserait les entreprises modernes ou en passe de l'être. Non ! La seule chose à taxer ce sont les bénéfices.

Mais, si je suis hautement favorable au revenu d'existence qui, non seulement permet à des gens de vivre sans faire semblant de travailler dans un job inutile, mais aussi de les rendre disponibles pour des activités bénévoles mais qui sont susceptibles de créer de nouvelles richesses, cela n'est pas applicable dans la réalité actuelle de pays européens incapables de défendre leur territoire contre les actuelles invasions. Si un milliard d'envahisseurs du tiers-monde débarque en Europe pour toucher le revenu d'existence, je ne vous fais pas un plan comptable...
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Avatar de BufferBob
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 10/07/2017 à 11:01
bon mais admettons, scénario fou, la robotisation met sur le carreau la moitié de la population, pourtant on peut pas les laisser crever tous ces gens, encore moins prendre le risque qu'ils prennent les boules et révolutionnent la tête de ceux qui ont tout, donc il va falloir les prendre en charge, au minimum leur filer du pain et des jeux un revenu de base ou un salaire à vie ;p

ok mais qui paye pour le pain et les jeux ? l'état qui n'a guère plus de réel pouvoir et est devenu assujetti à la logique capitaliste par la force des choses (et des délocalisations) ? les entreprises ? les grands groupes devenus tout puissants peut-être ? encore faut-il qu'ils soient d'accord pour jouer le jeu, "désormais ce que vous gagnez ne va plus dans vos poches mais sert à alimenter la population, pas d'souci ?"

et si jamais elles ne jouent pas suffisamment le jeu, c'est à dire se débrouillent pour tenir les états et leurs législations par les noix comme elles le font déjà de nos jours, il ne restera finalement que ces fameuses banques centrales pour court-circuiter le manège et lâcher le pognon, puisque -sauf erreur- ces banques sont un peu le robinet originel

du coup qu'elles s'inquiètent de comment tout ça évolue... ça me parait assez cohérent finalement non ?
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Avatar de svuthy
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 10/07/2017 à 23:58
Le progrès technique évolue plus vite que la mentalité des humains dans la Société et l'organisation de la Société elle-même. Bref, le progrès technique évolue plus vite que le système dans lequel nous vivons. L'automatisation dans l'économie est en réalité une bonne chose pour libérer l'Homme en lui permettant d'avoir plus de temps libre pour vivre une vie familiale ou personnelle plus épanouie. Mais le système actuel avec ses vieux lobbies empêche la Société d'évoluer suffisamment vite pour s'adapter au progrès.

Pour l'instant, la logique de ce système est qu'il faut travailler pour pouvoir vivre. Et pour créer des emplois, il faut toujours plus de croissance et de consommation. Mais la robotisation est un facteur nouveau qui rendra de plus en plus caduque cette logique de fonctionnement vu que les gains de productivité induits par le progrès technique diminueront de plus en plus la part de travail humain dans l'économie.

Il faut effectivement inventer un nouveau système dans le Monde entier pour que les populations puissent vivre sans dépendre du travail. Ce nouveau système devra également veiller à ce que la croissance économique ne doit être là que pour accompagner la croissance démographique et non pour rechercher des profits illimités jusqu'à épuisement des ressources naturelles de la planète.

Mais est-ce que la plupart des dirigeants actuels de la planète et leurs lobbies financiers sont prêts à jouer le jeu ? Et est-ce que les populations auront assez d'esprit critique et de pouvoir démocratique pour faire contrepoids à leurs dirigeants quand ceux-ci se trompent ou prennent des décisions arbitraires erronées ?
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