Antitrust : Google répond à Bruxelles qui l'accuse d'abus de position dominante sur Android
Ses arguments sont-ils convaincants ?
Le 2016-04-21 21:04:45, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Hier, la Commission européenne a livré la conclusion préliminaire de son enquête selon laquelle Google a, en violation des règles de concurrence de l’UE, abusé de sa position dominante en imposant des restrictions aux fabricants d'appareils Android et aux opérateurs de réseaux mobiles.
Pour Bruxelles, en imposant certaines conditions aux constructeurs, Google limite leur liberté de choisir les meilleures applications à préinstaller. D’ailleurs la Commission estime que cette stratégie protège et renforce la position dominante de Google en matière de recherche générale sur l'internet et fausse la concurrence sur le marché des navigateurs mobiles.
Google n’a pas tardé à réagir. Par le biais de Kent Walker, avocat général de Google, l’entreprise a rappelé que « nous avons publié le système d’exploitation Android en 2007. Un système d’exploitation libre et open source, supportés par de nombreux partenaires constructeurs, le modèle n’était aucunement comme aucun autre avant lui. Le premier dispositif ne laissait pas envisager le succès futur d’Android ».
« Nous prenons ces inquiétudes très au sérieux. Mais nous estimons également que notre modèle économique permet de maintenir des coûts faibles et une grande flexibilité pour les constructeurs, tout en offrant aux utilisateurs un contrôle sans précédent sur leurs appareils mobiles » a-t-il indiqué. Mais quels sont les éléments qui constituent ce modèle ?
Ces arguments répondent-ils aux reproches formulés par la Commission européenne ?
Source : blog Android
Pour Bruxelles, en imposant certaines conditions aux constructeurs, Google limite leur liberté de choisir les meilleures applications à préinstaller. D’ailleurs la Commission estime que cette stratégie protège et renforce la position dominante de Google en matière de recherche générale sur l'internet et fausse la concurrence sur le marché des navigateurs mobiles.
Google n’a pas tardé à réagir. Par le biais de Kent Walker, avocat général de Google, l’entreprise a rappelé que « nous avons publié le système d’exploitation Android en 2007. Un système d’exploitation libre et open source, supportés par de nombreux partenaires constructeurs, le modèle n’était aucunement comme aucun autre avant lui. Le premier dispositif ne laissait pas envisager le succès futur d’Android ».
« Nous prenons ces inquiétudes très au sérieux. Mais nous estimons également que notre modèle économique permet de maintenir des coûts faibles et une grande flexibilité pour les constructeurs, tout en offrant aux utilisateurs un contrôle sans précédent sur leurs appareils mobiles » a-t-il indiqué. Mais quels sont les éléments qui constituent ce modèle ?
- Nos accords de partenariat sont entièrement issus d’un volontariat : tout le monde peut utiliser Android sans Google. Essayez et vous pourrez télécharger le système d'exploitation en entier gratuitement, modifiez-le comme bon vous semble et concevez votre téléphone. D’ailleurs de grandes entreprises comme Amazon le font déjà.
- Les constructeurs qui souhaitent participer à l'écosystème Android s’engagent à tester et certifier que leurs appareils prennent en charge les applications Android. Sans ce système, les applications ne fonctionneraient pas d'un appareil Android à l'autre. Imaginez la frustration qui en résulterait si une application téléchargée sur un téléphone Android ne fonctionne pas sur votre téléphone Android de remplacement du même constructeur.
- Tout constructeur peut alors décider d’installer la suite d'applications Google sur sa gamme d’appareils et être libre d’y ajouter d'autres applications. Par exemple, les téléphones d'aujourd'hui viennent avec de nombreuses applications préinstallées (de Microsoft, Facebook, Amazon, Google, des opérateurs mobiles, et plus encore).
- Bien sûr, tandis que l’utilisation d’Android est gratuite pour les constructeurs, il est coûteux de le développer, de l’améliorer, de le garder sécurisé et de le protéger contre les poursuites de brevets. Nous fournissons Android gratuitement, et compensons nos coûts grâce aux revenus que nous générons sur nos applications et services Google que nous distribuons via Android.
- De plus, il est simple et facile pour les utilisateurs de personnaliser leurs appareils et télécharger leurs propres applications — y compris les applications qui sont en concurrence directe avec les nôtres. La popularité des applications comme Spotify, WhatsApp, Angry Birds, Instagram, Snapchat et beaucoup d'autres montrent combien il est facile pour les consommateurs d'utiliser de nouvelles applications qu'ils aiment. Plus de 50 milliards d'applications ont été téléchargées sur Android.
Ces arguments répondent-ils aux reproches formulés par la Commission européenne ?
Source : blog Android
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imikadoRédacteurAujourd'hui quand on achète un pc sous Windows 10, on a plus la ballot screen permettant de choisir son navigateur...
Donc l'abus de position dominante...
Et je parle même pas du fameux "secure boot"...le 11/11/2016 à 17:25 -
seblutfrMembre confirméEncore une fois, ne pas confondre Position dominante et abus de position dominante.
Tu ne peux pas dire qu'"avoir du succès est devenu un crime", il n'est pas reproché à Google d'avoir une position dominante avec Android.
Il est reproché à Google d'abuser de cette position dominante pour tenter d'écraser la concurrence sur d'autres segments de marché où ils ne sont pas en position dominante (et ainsi fausser une concurrence qui, même elle était meilleure, ne pourrait pas exister parce que Google fausse la donne).
Il n'est donc pas interdit d'avoir du succès, mais d'en profiter pour éliminer la concurrence sur d'autres secteurs.
Pour forcer le trait, c'est un peu comme si Google voulait vendre des fringues, et que pour ça il retirait de Google Search les pages des autres marchands de fringues (ou plus exactement, qu'il mettait en tête ses propres résultats avant de reléguer les autres commerces en bas de page de résultat). On n'interdit pas à Google d'être champion des moteurs de recherche, mais d'abuser de ça pour écraser d'autres marchés.le 22/04/2016 à 9:58 -
michel.bosseauxMembre confirméSuis je le seul à penser que cela viole les lois antitrusts ? (européennes ou américaines d'ailleurs). La concurrence doit être libre et non faussée. Ici, Google s'arroge le droit de faire payer les concurrents et seuls les grandes boites (capable de payer cher) pourront bénéficier de la liberté de choix du consommateur.
Magnifique, non ?le 02/08/2019 à 19:36 -
RefuznikMembre éclairéinfo.com est un agrégateur bourré de trackers à fuir comme la peste.
Il faut désactiver individuellement des dizaines de trackers pour être tranquille (ou les bloquer avec un bloqueur).
ils ont l'air de faire dans le biz de la recherche sur d'autres sujets via la même IP :
- autosengine.com
- realtorfinds.com
- taxinfo.today
Etc...
Plus drole :
Info.com appartient à Infospace qui semble lui même n'être qu'une holding pour le groupe System1. Le RGPD n'existe nul part sur leur site, un DPO n'en parlons pas, une adresse en europe non plusle 10/01/2020 à 18:57 -
agrippMembre habituéDélicat ces réglementations à géométrie variable...
Le gros devront s'y conformer, le petits y échapperont. Je ne suis pas persuadé que le législateur agisse dans l'intérêt du consommateur. Je ne suis pas convaincu non plus que des règlements contraignants pour les entreprises numériques soient favorables à la "liberté de l'internaute". Je ne mets évidemment pas en cause la bonne foi des politiques, mais cela me fait penser à ce que Campanella faisait remarquer à propos du procès de Galilée : "on juge un mathématicien et ses propositions, mais parmi les juges il n'y a pas un seul mathématicien".le 31/10/2022 à 15:31 -
Haseo86Membre éclairé@NaSa : d'autres choses à traiter sans doute, plus importante dans ce domaine ça reste à voir. Pour ma part je trouve très important de lutter contre l'apparition d'amalgames du genre "Internet = Google", et je suis farouchement opposé à la plupart des arguments donnés par Google. En particulier sur la gratuité, il essaient de se poser pratiquement en victime, pourtant s'ils proposent Android gratuitement c'est bien parce qu'au final pouvoir imposer leur présence dans les esprits et les habitudes des utilisateurs est bien plus lucratif que la valeur marchande d'Android. C'est exactement le système Facebook ou Amazon, peu importe que la rentabilité du produit ou du service en lui-même ne soit pas bonne : en s'intégrant pratiquement comme un réflexe auprès des utilisateurs, il y a beaucoup, beaucoup plus de fric à se faire sur le long terme, et c'est moralement beaucoup plus discutable. Pour moi c'est bien contre ça que la Comission Européenne tente de se battre, et c'est à la fois une bonne chose et quelque chose d'important.le 22/04/2016 à 8:59
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En fait, tu remets en cause l’existence de l'ensemble des lois antitrust. Un exemple extrême : l'entreprise Silo vend des silos à grains. L'entreprise Blé détient 95 % des champs du pays Imaginaire. L'entreprise Blé dit à l'entreprise Silo : « Maintenant, je veux bien t'acheter tes silos à condition que tu n'en vendes plus à l'entreprise BléBis (qui détient 5 % des champs restants) ». Résultat, l'entreprise BléBis n'a plus de silos pour ses grains, puisque aucune entreprise n'accepte de lui en vendre. L'entreprise Blé n'a plus qu'à quintupler ses prix et à acheter des puits de pétrole pour diversifier ses activités.
Bien sûr que les affaires de Google regardent la CE. Google est soumis à la loi comme tout le monde.le 25/04/2016 à 9:38 -
Matthieu VergneExpert éminentAh, oui, c'est pas bête ça. On condamne, ça fait bien devant les utilisateurs, et quand l'accusé demande une rallonge pour faire sa défense, on la lui donne. Il en redemande? En voilà encore une. Même quand on dit que ce sera la dernière, en voilà une autre en cadeau.
Je vais arrêter là sinon je vais être méchant. {-_-}le 21/09/2016 à 12:30 -
JonyjackMembre avertile 14/11/2016 à 12:04
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sautaxFutur Membre du ClubGoogle ne peut pas rendre ses applications payantes parce qu'ils ont besoin de collecter nos informations personnelles... Et pour moi cette amende est bien méritée .le 19/07/2018 à 12:04