Procès Oracle - Google : le juge chargé de l'affaire est développeur !
Le 2012-05-20 18:29:00, par Gordon Fowler, Expert éminent sénior
Cela ne changera certainement rien au fond de l’affaire (qui reste de savoir si une API peut être brevetée ou pas), mais l’annonce a eu son petit effet.
Le juge en charge du procès entre Oracle et Google a réussi sa surprise en reprenant David Boies, l’avocat d’Oracle, sur la question de l’utilisation de « rangeCheck ».
« J’ai, et je continue, à faire du développement dans d’autres langages. J’ai écrit par le passé un millier de fois des blocs de codes du niveau de rangeCheck. J’aurais pu le faire. Vous pourriez le faire vous-même », a ainsi lancé le juge à une salle estomaquée. « Vous ne pouvez pas sérieusement affirmer que copier cela a accéléré l'arrivée sur le marché d’Android. »
Avant de crucifier son interlocuteur : « vous êtes un des meilleurs avocats d’Amérique, comment pouvez-vous imaginer avancer ce genre d’argument ? ».
Un peu désarçonné, l’avocat d’Oracle souhaite « revenir à rangeCheck » sans visiblement comprendre ce que le juge venait de lui dire.
Cette réponse étrange n’a pas manqué de donner lieu à une deuxième volée de bois verts : « rangeCheck ! Tout ce que ça fait c’est de s’assurer que les nombres que vous rentrez sont bien dans une certaine fourchette pour leur appliquer un traitement spécifique. […] Un étudiant pourrait le faire ! ».
L’avocat avoue alors qu’il n’est pas expert en Java et qu’il n’arriverait pas à faire ce genre de chose en 6 mois.
William Alsup, juge dans l'affaire Oracle vs Google
Le juge n’a cependant pas réservé ses foudres qu’à Oracle. L’avocat de Google les a lui-aussi essuyées pour s’être levé sans son autorisation alors qu’il n’avait pas fini de parler. « Vous, je ne sais pas ce que vous avez aujourd’hui. Vous êtes complètement à côté de vos pompes. Asseyez-vous !».
Un partout, la balle au centre, donc. Quant à l'affaire, elle demandera encore de très nombreuses heures de documentation et de débats. Pas sûr que les avocats des deux parties, déjà qualifiés de puériles par ce juge, soient ravis de les passer sous la présidence d'un tel maître de cérémonie.
Source : Law.com, Groklaw
Le juge en charge du procès entre Oracle et Google a réussi sa surprise en reprenant David Boies, l’avocat d’Oracle, sur la question de l’utilisation de « rangeCheck ».
« J’ai, et je continue, à faire du développement dans d’autres langages. J’ai écrit par le passé un millier de fois des blocs de codes du niveau de rangeCheck. J’aurais pu le faire. Vous pourriez le faire vous-même », a ainsi lancé le juge à une salle estomaquée. « Vous ne pouvez pas sérieusement affirmer que copier cela a accéléré l'arrivée sur le marché d’Android. »
Avant de crucifier son interlocuteur : « vous êtes un des meilleurs avocats d’Amérique, comment pouvez-vous imaginer avancer ce genre d’argument ? ».
Un peu désarçonné, l’avocat d’Oracle souhaite « revenir à rangeCheck » sans visiblement comprendre ce que le juge venait de lui dire.
Cette réponse étrange n’a pas manqué de donner lieu à une deuxième volée de bois verts : « rangeCheck ! Tout ce que ça fait c’est de s’assurer que les nombres que vous rentrez sont bien dans une certaine fourchette pour leur appliquer un traitement spécifique. […] Un étudiant pourrait le faire ! ».
L’avocat avoue alors qu’il n’est pas expert en Java et qu’il n’arriverait pas à faire ce genre de chose en 6 mois.
Le juge n’a cependant pas réservé ses foudres qu’à Oracle. L’avocat de Google les a lui-aussi essuyées pour s’être levé sans son autorisation alors qu’il n’avait pas fini de parler. « Vous, je ne sais pas ce que vous avez aujourd’hui. Vous êtes complètement à côté de vos pompes. Asseyez-vous !».
Un partout, la balle au centre, donc. Quant à l'affaire, elle demandera encore de très nombreuses heures de documentation et de débats. Pas sûr que les avocats des deux parties, déjà qualifiés de puériles par ce juge, soient ravis de les passer sous la présidence d'un tel maître de cérémonie.
Source : Law.com, Groklaw
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_skipExpert éminentEt surtout qu'il puisse contredire un peu ces avocaillons qui profitent du manque de recul du jury dans le monde informatique pour avancer des trucs clairement bidons comme cette histoire de rangecheck.le 21/05/2012 à 9:16
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UtherExpert éminent séniorJustement non. Tu as mal compris ce que signifie API dans le contexte de ce procès. Comme je l'ai déjà expliqué précédemment dans le sujet.
Dans le cadre de ce procès, le terme API fait uniquement référence au nom et à l'organisation des éléments publics de la bibliothèques standard Java (pakages, classes, méthodes, constantes, ...) , pas de leur implémentation. Et tout ce qui fait l'importance de son enjeu pour le reste de l'industrie informatique est de savoir si l'on peut réclamer des droits d'auteur là dessus.
Google reconnaît que le nom des classes et méthodes de l'API Android est bien tiré de ceux de la bibliothèque Java, mais il considère, comme c'était habituellement admis dans le monde de l'informatique avant ce procès, que ça ne fait pas partie de la valeur réelle de la bibliothèque. Il s'estime dans son bon droit de les reprendre, car l'implémentation derrière est différente. Il s’appuie pour cela sur la notion de "fair-use" qui donne par exemple le droit de citer un livre sans avoir à craindre un procès pour plagiat.
Oracle, quant à lui, défend que le nom des éléments de la bibliothèque est tout aussi créatif que leur implémentation et constitue donc une infraction au copyright.le 21/05/2016 à 8:56 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa personne relate les faits, et les différents avis, dans un procès tu as forcément des témoignages contradictoires sinon c'est trop facile, après à toi de penser ce que tu veux et de donner ton avis je ne comprends pas ton problème...
A ma connaissance le "site" comme tu dis est le seul site francophone à avoir relaté cet évènement d'importance avec autant de détails ce qui à créé un énorme débat très intéressant au demeurant...le 21/05/2016 à 1:56 -
tomlevRédacteur/ModérateurJ'avais vu cette anecdote récemment. Ça fait plaisir de voir cette affaire jugée par quelqu'un qui sait de quoi il parlele 20/05/2012 à 19:36
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Traroth2Membre émériteLe juge met en doute l'un des principaux arguments d'Oracle, ce qui pourrait bien constituer un tournant du procès, mais il a dit à un avocat de Google de s'assoir, donc c'est un partout ?le 21/05/2012 à 10:17
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UtherExpert éminent séniorAu contraire, le problème est exactement le même : Mono est lui aussi une réimplémentation de .NET qui reprend l'API des bibliothèques standard pour pouvoir être compatible. Si il est reconnu que l'API d'une bibliothèque ne rentre pas dans le domaine du fair-use, ça veut dire que Mono était lui aussi hors la loi.
C'est juste que Microsoft n'a pas souhaité porter plainte contre Xaramin, car comme le reste de l'industrie jusqu'à maintenant, il n'estimait pas que l'API d'une bibliothèque rentrait dans le cadre du copyright et que Mono ne lui faisait pas de concurrence.le 21/05/2016 à 17:45 -
loufabRédacteur/Modérateurj'aime ce juge !le 20/05/2012 à 19:29
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UtherExpert éminent séniorSauf que justement, c'est bien le cœur du problème: on ne peut pas vraiment dire que Google ait pillé Oracle. Il a fourni une toute nouvelle implémentation de Java. Il a juste repris le minimum nécessaire pour être compatible : ce qu'on appelle l'API de la bibliothèque standard, a savoir le nom des classes, méthodes,...
Si reprendre l'API d'une bibliothèque peut être considéré comme une infraction au copyright, ça veut dire qu'une societe peux interdire de faire des bibliothèque directement compatibles et par extension que l'on peux interdire de faire une implémentation tierce d'un langage de programmation.le 20/05/2016 à 22:50 -
Pierre Louis ChevalierExpert éminent séniorLa formulation que tu as cité est justement à la forme interrogative, la question est posée, pour avoir des avis, on ne peux pas trouver mieux comme formulation objective que de poser des questions... Tu ne comprends vraiment rien de rien sur ce coup la... Le principe d'un bon débat c'est de présenter les deux points de vue, celui de Google et celui d'Oracle, et pas juste le point de vue qui te fait plaisir à toi, ça ça sera subjectif. Developpez à toujours été un hébergeur indépendant, pas un site militant ou partisan, donc c'est normal que plusieurs points de vues opposés soient présentés...
Developpez.com est un hébergeur, c'est un site participatif, et les articles sont fait par plus de 1700 contributeurs, d'ailleurs ce fil est maintenu par plusieurs auteurs différents qui eux même relatent les point de vues opposés d'intervenants différents... Au lieu de criquer va y rédige des articles : Rédiger une actualité sur Developpez.com.
C'est pas un "site" qui écrit des articles, un site c'est juste une machine qui fait tourner du code, ça écrit pas des article. Les articles sont fait par des êtres humains, comme toi, qui peuvent parfois bien formuler les choses selon ton point de vue subjectif, ou pas, mais au moins ces contributeurs ont le mérite de faire quelque chose d'utile, publier des articles pour le plaisir d'informer les lecteurs et de faire naitre des débats intéressants, ce qui est missions réussie ici avec plus de 160 commentaires...
C'est ta formulation qui est mauvaise, au lieu de ta très mauvaise formulation tu aurais pu écrire par exemple "la formulation du dernier texte de Michael Guilloux ne me parais pas optimum parce que .., il aurai pu écrire à la place .., ou encore pourquoi pas proposer à la suite ta version contradictoire et personnelle des faits, ça ça aurait été plus juste et plus utile plutôt que de critiquer stupidement et à tord un "serveur web"le 22/05/2016 à 22:05 -
tomlevRédacteur/ModérateurC'est juste une vérification de limite de nombre...
http://news.ycombinator.com/item?id=3940683
Parce que c'est lui qui l'avait écrit au départ !
They were both written by Joshua Bloch, while working at Google. The first was for TimSort, which he donated to Sun/OpenJDK. He then reused the rangeCheck code in Android.le 21/05/2012 à 21:03