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Faire du bénévolat serait négatif pour trouver un emploi dans l'informatique

D'après un testing mené par l'Université d'Evry Val d'Essonne

Le 2011-09-15 13:09:57, par Gordon Fowler, Expert éminent sénior
Malgré les compétences qu'il peut apporter, le bénévolat ne serait pas vraiment un atout auprès des recruteurs. Pire, dans l'informatique, il serait même un désavantage.

C'est ce qui ressort en tout cas d'une étude réalisée par Pascal Petit, chercheur de l’Université d’Evry Val d’Essonne, et de quatre de ses confrères à la demande d'un collectif d'associations.

Le « testing » a été mené dans deux secteurs : la banque et l'IT. Résultat, « dans la banque, on ne trouve aucun effet, c’est vraiment neutre », explique le chercheur au magazine Viva. « Alors que l’effet est un peu négatif dans l’informatique ».

L'explication tiendrait au fait que les recruteurs voient surtout l'implication associative comme une activité extra-professionnelle chronophage, en contradiction avec la forte disponibilité demandée par les entreprises.

Une membre du bureau national de l’Association Nationale des DRH va plus loin. Le bénévolat ne serait utile que pour les domaines liés à la solidarité. Et nulle part ailleurs.

« Il y a la crainte que, si un employé fait du bénévolat, cela va lui prendre du temps et il ne sera pas aussi investi dans son job qu’un autre. Or dans le monde du travail, on recherche des gens extrêmement disponibles », confirme-t-elle au mensuel.

Une franchise qui bat en brèche les discours habituels des Ressources Humaines qui affirment que toute expérience dans l'organisation d'évènement ou dans la gestion d'équipe est bonne à prendre.

« Il y a vraiment un gros écart entre le discours et la façon dont les entreprises valorisent le bénévolat lorsqu’elles sont face à des CV », confirme Pascal Petit.

Face à cette situation, plusieurs acteurs majeurs du monde associatif, dont le Comité Olympique Français, la Croix-Rouge, 30 Millions d'Amis ou les Scouts de France, ont décidé de réagir en créant une « Déclaration des Recruteurs » pour faire évoluer les mentalités.

A l'opposé, Viva note que certaines entreprises ont compris les bienfaits du bénévolat pour leurs employés, notamment en ce qui concerne l'épanouissement personnel qui peut les rendre plus productifs et plus efficaces.

En attendant, la question se pose donc pour les développeurs de savoir s'ils doivent ou non faire figurer ces expériences associatives sur leur CV.

« L’éducation en France est très élitiste et très tournée vers le savoir », regrette la directrice d'une association liée à l'éducation qui est impliquée dans la Déclaration des Recruteurs. « On regarde toujours d’un œil dédaigneux les expériences annexes », conclut-elle.

Pour mémoire, 2011 est l'année européenne du volontariat.

Source : Viva Magazine

Et vous ?

Etes-vous impliqué(e) dans une association ou faites vous du bénévolat ?
Comment le valorisez-vous professionnellement (et le valorisez-vous) ?
Avez-vous constaté que cette expérience était un atout ou un inconvénient lors de vos éventuels entretiens d'embauche ?
Si vous étiez recruteur (ou si vous l'êtes), comment considéreriez vous le bénévolat : comme un atout ou comme un risque ?
  Discussion forum
43 commentaires
  • fregolo52
    Expert confirmé
    Le bénévolat nuit à la productivité !! Franchement, exemple, je ne vois pas comment le bénévolat dans un club de foot pour les gamins peut être néfaste.

    Se changer les idées en faisant autre chose que penser à son boulot est contre productif ? Mouais, on ne vit pas dans le même monde que certains.
  • HerQuLe
    Membre émérite
    Mouais... il faut voir ce qu'on appelle du bénévolat aussi...

    Dans l'informatique, le bénévolat c'est aussi la contribution à des projets opensource, et ça ça ne fait pas spécialement fuir les recruteurs, bien que cela soit chronophage également...
  • Hellwing
    Membre chevronné
    Envoyé par Daranc
    [...] Alors pour un CV mettez ce qui peut intéresser un employeur et laisser tomber les digression de politiciens.
    Évidemment, qu'il faut mettre ce qui est susceptible d'intéresser l'employeur, mais :

    1. Quand on sort à peine des études, montrer qu'on s'investit dans quelque chose permet de remplir son CV et de susciter l'intérêt de l'employeur. Un CV visuellement peu rempli a moins de chances d'être attirant.

    2. Quand on a déjà une bonne expérience, on a de toute façon autre chose à mettre dans une seule page que du bénévolat. A moins d'être vraiment important dans le domaine où exerce l'employeur, l'activité bénévole ne mérite pas d'être mentionnée au détriment d'une expérience professionnelle enrichissante.

    3. Dans tous les cas, il faut mettre dans un CV les informations qui concernent l'emploi pour lequel on postule, tout le monde le sait. Donc à moins qu'on ait un tuyau à propos des intérêts personnels du DRH ou du patron, le côté "personnel" d'un CV prend de moins en moins d'importance au fil des ans.

    Enfin ça c'est pour les entreprises françaises, ailleurs la vision des choses ne doit pas être la même.
  • Envoyé par fregolo52
    Le bénévolat nuit à la productivité !! Franchement, exemple, je ne vois pas comment le bénévolat dans un club de foot pour les gamins peut être néfaste.

    Se changer les idées en faisant autre chose que penser à son boulot est contre productif ? Mouais, on ne vit pas dans le même monde que certains.
    Euh, pardon ? Visiblement tu ne fréquentes pas trop le monde associatif.
    Vu le temps que ça prend justement et le nombre d'adhérents qui vont râler contre toi, quoique tu fasses, ça devient le boulot qui change les idées...
  • keitaro_bzh
    Membre éclairé
    Il faudrait préciser le poste. Si c'est pour un poste de responsable informatique, mettre qu'on exerce par exemple le boulot d'entraineur d'une équipe de jeune, cela peut s'avérer un avantage, car cela fait voir la personnalité du candidat dans le domaine du management (même si sur el papier, on ne sait ce qu'li vaut en tant qu'entraineur).

    Si l'excuse du temps passé pour le volontariat est mise en avant, cela montre donc la stupidité des recruteurs qui imaginent que les salariés sont à 200% pour leurs tafs (les 100% supplémentaires correspondent aux vacances et aux we).

    Pour ma part, quand je suis au boulot, je le fais à fond, mais que je quitte celui-ci, il est très rare (ça arrive compte tenu de la taille de notre structure) que je me mette à bosser... J'ai une autre activité "non bénévole" qu'est le volontariat chez les pompiers et cela me permet de me vider l'esprit et de me sentir utile d'une autre façon.
  • GanYoshi
    Membre chevronné
    Envoyé par 7gyY9w1ZY6ySRgPeaefZ
    Si les RH en France avaient un peu plus de conscience professionnelle et s'impliquaient davantage, on aurait pas non plus les analyses graphologiques ou astrologiques...
    Exactement, je met toujours mon age au lieu de sa date de naissance pour éviter ce genre de connerie.

    Je distingue deux types bénévolat :

    1. Bénévolat humanitaire
    Dans un CV il faut mettre en avant ses compétences et non pas son caractère altruiste, donc toutes les causes purement humanitaire, on les passe à la trappe.
    De plus il ne faut pas oublier que ces causes humanitaires sont très connotés politiquement !

    Donc on oublie de mentionner la pose de panneaux solaire en Affrique, ou la distribution de soupe identitaire...

    1. "Bénévolat" en rapport avec l'informatique
    On peut le mettre à condition de mettre en avant l'apport de compétence et l'intérêt pour l'entreprise.
    Par exemple vous ne participez pas bénévolement au développement de Maven, mais vous profitez de ce projet pour perfectionner votre expertise Maven.
    Vous n'aidez pas à l'organisation du JUG de votre ville, vous profitez de cette association pour vous enrichir du contact avec d'autres développeur et ainsi monter en compétence.
    De plus la participation au JUGs vous permet de vous former sur votre temps personnel.

    -----------

    Bref, mettez vous dans la peau de quelqu'un qui veux vous exploiter bien à fond, et servez lui ce qu'il veut entendre.
    Une fois que vous serrez embaucher, il n'y aura alors aucun problème pour revoir votre discours, la "barrière" n'étant qu'à l'entrée.

    PS : je ne discute pas des mentalités dans les autres pays, ni du bienfondé de l'avis de nos recruteurs parce que j'estime que l'adaptation est plus utile que l'indignation morale ou idéologique.
  • zeyr2mejetrem
    Membre chevronné
    A l'inverse, si on est un fumier absolument maléfique, ça aide ?

    - "Quels sont vos hobbies ?"
    - "J'adore tabasser des petits chatons à coup de batte de baseball"
    - "Vous commencez Lundi"

    Sérieusement, cela doit dépendre du niveau d'implication dans le bénévolat (ce n'est pas la même chose si on est membre ou président d'une association, par exemple).

    De plus on pourrait dire que cela peut aussi être un moyen d'éviter les boîtes où la culture d'entreprise est pourrie.
  • Derf59
    Membre actif
    C'est plutôt la "mentalité" des recruteurs en France qu'il faudrait changer.

    En France, la mentalité c'est :
    - regarder/rechercher dans ton CV ce qui pourrait t'être négatif

    Chez les anglos/saxons :
    - c'est regarder/rechercher ce qui peut être positif

    Si on suit le raisonnement des francais sur le bénévolat, n'importe quel passe-temps (collection, sport, ...) est chronophage.
  • bubulemaster
    Membre éclairé
    [mode troll]
    Et le bénévolat en entreprise (heures sup non payées, voir même boulot sous payé) c'est du bénévolat contre productif ?
    A moins que ça soit du social...
    [/mode troll]

    Je sais elle est facile celle là
  • zeyr2mejetrem
    Membre chevronné
    Envoyé par stryder
    Les employeurs français sont vraiment des crétins finis a la pisse...
    Merci pour ce propos délicat et empli de poésie qui, j'en suis sûr, égayera de ses notes fleuries le week-end à venir.