
« Nous espérons lancer le premier essai de pose de puces cérébrales sur l’homme cette année »
Elon Musk a fait sensation lors de la dernière édition du salon Vivatech à Paris. Des gens se sont battus pour entrer et assister à sa conférence au cours de laquelle il a fait une annonce en lien avec sa startup Neuralink qui travaille sur des puces à insérer dans le crâne : « Nous espérons lancer le premier essai de pose de puces cérébrales sur l’homme cette année. » L’annonce fait suite à l’obtention du feu vert de la FDA pour tester ses implants cérébraux sur les humains. Les développements en cours divisent l’opinion sur la question de savoir si l’utilité desdits dispositifs permet de contrebalancer la potentielle dangerosité de la pose dans le cerveau.
En effet, ces dispositifs peuvent s’avérer utiles pour des personnes paralysées qui pourront retrouver de la mobilité. Les cas rapportés sur des patients humains sont ceux mis en avant par la startup australienne Synchron en avance sur Neuralink pour ce qui est des tests sur les humains. La manœuvre était destinée à aider ces patients atteints de sclérose latérale amyotrophique à écrire par la pensée. Ces derniers n'ont pas subi d'effets secondaires et ont pu effectuer des tâches telles que l'envoi de messages WhatsApp et des achats en ligne.
C’est le côté invasif de la technologie proposée par Neuralink qui ne laisse pas les observateurs indifférents. En effet, elle nécessite d’ouvrir le crâne du sujet afin d’insérer une puce. L’approche serait à l’origine de la mort de 1500 animaux dans le cadre de tests menés par Neuralink.
Synchron pour sa part propose une insertion dans le cerveau sans coupure du crâne. Un médecin pratique une incision dans le cou du patient et introduit l'endoprothèse via un cathéter dans la veine jugulaire, dans un vaisseau sanguin situé dans le cortex moteur. Lorsque le cathéter est retiré, l'endoprothèse - un fil métallique cylindrique et creux - s'ouvre et commence à fusionner avec les bords extérieurs du vaisseau. Le processus ne prend que quelques minutes, d’après les explications des intervenants.
Une deuxième intervention permet ensuite de relier l'endoprothèse par un fil à un dispositif informatique implanté dans la poitrine du patient. Pour ce faire, le chirurgien doit créer un tunnel pour le fil et une poche pour le dispositif sous la peau du patient, un peu comme pour un stimulateur cardiaque. L'endoprothèse lit les signaux émis par les neurones dans le cerveau et le dispositif informatique amplifie ces signaux et les envoie à un ordinateur ou à un smartphone via Bluetooth.
Cette technologie est beaucoup moins invasive que la technologie de pointe actuelle, connue sous le nom de réseau d’Utah. Celle-ci nécessite que les médecins coupent le cuir chevelu et forent dans le crâne pour placer des aiguilles rigides dans le cerveau. Ces aiguilles sont ensuite reliées à un dispositif de la taille d'un citron placé sur la tête de la personne.
Le réseau d’Uttah a néanmoins permis à des patients souffrant de graves handicaps de faire des choses remarquables, comme commander à des bras robotisés de leur apporter un verre d'eau. Mais ils n'utilisent généralement ces appareils que sous la supervision d'un hôpital, et le cerveau a tendance à former un tissu cicatriciel autour de l'appareil, ce qui dégrade les signaux recueillis par l'électronique au fil du temps.
Les têtes derrière la technologie proposée par Synchron se concentrent davantage sur la façon dont le corps humain réagit à l'implant et sur la clarté des signaux cérébraux que sur les fonctions qu'une personne peut exécuter avec le dispositif.
Placé dans le cortex moteur, le stentrode utilise 16 électrodes pour surveiller l'activité cérébrale et enregistrer le déclenchement des neurones lorsqu'une personne pense. L'intensité du signal s'améliore avec le temps, à mesure que le dispositif s'enfonce dans le vaisseau sanguin et se rapproche des neurones. Un logiciel est utilisé pour analyser les schémas des données cérébrales et les faire correspondre à l'objectif que la personne tente d'atteindre.
La puissance de calcul limitée de l'endoprothèse signifie que le dispositif ne peut pas traduire des phrases entières. Le patient porteur de l'implant doit plutôt choisir des lettres une par une sur un écran, et la technologie convertit ces pensées en commandes.
Néanmoins, les médecins et les chercheurs pensent que la technologie de Synchron pourrait conduire à des avancées majeures dans la manière dont les personnes souffrant de handicaps graves vivent leur vie quotidienne. « L'un des secrets cachés des technologies d'implants cérébraux testées au cours des deux dernières décennies est qu'elles n'ont jamais, une seule fois, permis une utilisation indépendante à domicile », explique un intervenant. Contrairement aux personnes équipées de réseaux d'Utah, les patients australiens de Synchron utilisent les appareils chez eux.
L'approche non invasive de la société présente quelques inconvénients. L'endoprothèse étant placée dans un vaisseau sanguin, ses électrodes ne sont pas aussi proches des neurones que les implants développés par Neuralink, ce qui rend son signal moins clair.
Source : vidéo Vivatech
Et vous ?



Voir aussi :




Vous avez lu gratuitement 6 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.