
Avec plus de 100 milliards de dollars de capital, la SoftBank Vision Fund est le plus grand fonds d’investissement axé sur la technologie au monde. Masayoshi Son s’est comparé à Jésus-Christ en défendant sa stratégie d’investissement après avoir révélé que SoftBank avait enregistré une perte annuelle record de 13 milliards de dollars.
Le PDG de SoftBank Masayoshi Son fait face à des pertes embarrassantes dans son fonds soutenu par l’Arabie saoudite. Pour le PDG Masayoshi Son, c’est le signe que le projet du Vision Fund a mal tourné. Lorsque le fondateur de SoftBank Masayoshi Son a lancé la SoftBank Vision Fund avec plus de 100 milliards de dollars il y a plus d’une demi-décennie, l’économie était ensoleillée, les startups étaient arrosées d’argent et une nouvelle ère technologique se profilait.
À l’époque, il affirmait avoir un plan de 300 ans. La SoftBank, soutenue par des dizaines de milliards de dollars d’argent souverain provenant du Golfe, devait montrer la puissance énorme des entreprises technologiques, générant des rendements hors normes pour les investisseurs en misant sur des fondateurs capables de révolutionner la société.
Aujourd’hui, l’unité d’investissement technologique du conglomérat japonais a annoncé une perte importante de 32 milliards de dollars pour son exercice complet, alors que la hausse des taux d’intérêt, une guerre en Europe et un malaise économique général pesaient sur les bénéfices. Le projet ambitieux, presque ridicule, de Son n’est peut-être plus adapté à un monde qui revient à la raison.
Son, un PDG excentrique avec ses comparaisons fantaisistes, a reconnu depuis un moment à quel point l’économie est devenue difficile. Lorsque le ralentissement commençait, le patron de SoftBank avait déclaré l’année dernière qu’il passait en « mode défensif ». Son commentaire intervenait après un boom logiciel pandémique, qui avait entraîné des bénéfices records pour l’entreprise, mais qui était inversé.
En réalité, cela signifiait ralentir les dépenses. Les documents montrent que les investissements de la SoftBank se sont élevés à seulement 3,1 milliards de dollars pour l’année contre 44,3 milliards l’année précédente. Les investisseurs chez SoftBank ont également résisté à la tentation de parier gros sur des modes technologiques telles que le métaverse et Web3.
Rappelons que, alors que les fondateurs du web3 estiment qu'il s'agit d'une technologie qui va débloquer une nouvelle ère de créativité, l'inventeur du Web, Tim Berners-Lee, voudrait que l'on « ignore ». Dans un billet de blog publié le 4 novembre de l’année dernière, Molly White, Ingénieur logiciel senior qui s’intéresse à la cryptomonnaie et au web3, fait le tour de la question du web3 et livre son avis sur le sujet. « Nombreux sont ceux qui imaginent que la prochaine génération du web sera celle où nous rejetterons l'extraction et la capitalisation. Je suis l'un d'entre eux », écrit Molly White.
Pour Molly White, le web que nous connaissons aujourd'hui est bien loin de l’idéalisme de ses débuts. Parce que l'idéalisme des débuts du web était convaincant. Il s'agissait d'une nouvelle technologie qui permettrait à chacun, quels que soient ses moyens, d'accéder aux connaissances du monde entier du bout des doigts. Elle offrirait un accès égal à des choses comme la gouvernance et la participation à leurs communautés. Les frontières n'auraient plus d'importance. La vérité rendrait les gens libres.
SoftBank symbolise la démesure technologique
À l'époque de l'argent bon marché, l'entreprise japonaise en est venue à symboliser tous les excès que le marché s'efforce aujourd'hui d'éliminer. Dans les documents qu'elle a déposés, SoftBank a indiqué que ses pertes étaient imputables à des baisses de prix dans toute une série d'entreprises de son portefeuille.
La société de livraison rapide DoorDash et la société chinoise de reconnaissance faciale SenseTime sont deux de ses nombreux paris publics qui ont connu des baisses. Ses participations privées n'ont pas été épargnées non plus, les entreprises non cotées de la SoftBank Vision Fund ayant contribué à une perte d'évaluation globale non réalisée de 18,8 milliards, selon les documents déposés.
Bien que SoftBank note que 94 % des entreprises privées de son portefeuille disposent de suffisamment de liquidités pour survivre l'année prochaine, plusieurs d'entre elles, comme la société de ressources humaines Remote, procèdent à des licenciements. Le Vision Fund lui-même a également licencié un peu moins d'un tiers de son personnel.
SoftBank Group, la société holding, se débarrasse d'une grande partie de ses autres participations de valeur pour compenser les lourdes pertes du Vision Fund. Il s'agit notamment d'une participation précieuse dans la société chinoise Alibaba, qui a fait de Son un milliardaire lors du boom de l'Internet, et d'une introduction en bourse de la société de puces Arm.
Masayoshi Son n’a pas renoncé à la spéculation. Lors d’une conférence de presse ce mois-ci, le directeur financier de SoftBank, Yoshimitsu Goto, a admis qu’il « ne pouvait pas décrire » l’excitation de Masayoshi Son pour les nouvelles possibilités offertes par l’intelligence artificielle, la tendance du moment dans le secteur de la technologie.
Son a raison de s’intéresser à l’IA. L’ère de la technologie ChatGPT créée par l’OpenAI ne fait que débuter. Le patron de SoftBank devra retenir les leçons de ses déboires et prendre des décisions judicieuses s’il veut conserver sa vision sur 300 ans.
Masayoshi Son aurait raison de s’intéresser à l’IA
Au cours de la fin de l'année 2022 et de l'année 2023, des dizaines de nouveaux sites Web et de chatbots d'IA ont été mis en ligne, car les Big Tech ont essayé de prendre pied sur le marché et ont conduit à une augmentation sans précédent de l'omniprésence des outils d'IA.
Avec l’arrivée de la technologie ChatGPT créée par l’OpenAI, Masayoshi n’a pas renoncé à ses spéculations. Lors d’une conférence de presse ce mois-ci, le directeur financier de SoftBank, Yoshimitsu Goto, a admis qu’il « ne pouvait pas décrire » l’excitation de Masayoshi Son pour les nouvelles possibilités offertes par l’intelligence artificielle, la tendance du moment dans le secteur de la technologie.
En 2016, SoftBank a décrit ARM comme son bien le plus précieux, le PDG de SoftBank, Masayoshi Son, le décrivant comme « le centre du centre de SoftBank ». À l'ère du coronavirus, SoftBank a été durement touchée par les évaluations de Uber et WeWork, ainsi que par la faillite de OneWeb, et elle est maintenant prête à vendre ARM pour lever des fonds. Bloomberg a interrogé des personnes proches du dossier, restées sous anonymat, et a établi un rapport sur qui était intéressé par l’offre ou pas. Ce rapport met en évidence les positions d’Apple et de Nvidia.
Sofbank n’est pas la seule banque des entrepreneurs de la Tech à être lourdement touché. La Silicon Valley Bank (SVB), connue également comme étant la banque des entrepreneurs de la Tech, s’est effondrée et a fait parler d'elle après que d'anciens et actuels employés ont suggéré que son engagement en faveur du travail à distance avait pu contribuer à son effondrement.
La banque était connue pour sa culture flexible et son engagement en faveur du travail à distance, qui était considéré comme un risque en raison de problèmes informatiques et de préoccupations en matière de productivité. Toutefois, les économistes affirment que l'effondrement de la banque a été causé par un manque de prise en compte des risques liés à un environnement de taux d'intérêt élevés et à une clientèle concentrée sur les technologies.
Source : Yahoo
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