Rabi Sankar de la banque centrale de l'Inde est d'avis que les cryptomonnaies sont des systèmes de Ponzi et en suggère l'interdiction pure et simple. Sa sortie rejoint celle de la Réserve fédérale américaine. C’est une espèce de redite en termes de posture dans le lot des observateurs des cryptomonnaies. Elle divise cependant sur un certain nombre d’aspects. L’une des questions qui font surface est celle de l’utilisation du terme Ponzi. Ce dernier est-il adapté comme qualificatif du Dogecoin et des cryptomonnaies de façon générale ?
« Les cryptomonnaies ont été spécifiquement développées pour contourner le système financier réglementé et ne sont adossées à aucun flux monétaire sous-jacent. Nous avons également vu que les cryptomonnaies ne se prêtent pas à une définition en tant que monnaie, actif ou marchandise ; elles n'ont pas de flux de trésorerie sous-jacent ; elles n'ont pas de valeur intrinsèque ; qu'elles s'apparentent à des systèmes de Ponzi, et peuvent même être pires », précise-t-il.
Ces sorties se font dans un contexte de comparaisons entre le dollar (dont les banquiers font l’éloge de la stabilité) et le secteur relativement nouveau des monnaies cryptographiques. « La raison pour laquelle le dollar a une valeur est que le gouvernement américain a un monopole légal sur la production du dollar. Dans le monde des monnaies virtuelles et des cryptomonnaies, il existe des milliers de ces pièces de monnaie de type ordure. Des gens se sont littéralement fait escroquer pour des dizaines de milliards de dollars et la SEC s'est vue obligée de s’impliquer dans la répression de ce phénomène », indique le président de la Banque de la Réserve fédérale américaine.
Seulement, de Bitcoin à Dogecoin en passant par Ethereum, le constat est le même : le fait d’acheter tôt ne garantit pas de faire une plus-value au moment où l’investisseur sera désireux de procéder à une revente. Tout est une question de cotation à un instant t. Ainsi, un investisseur qui fait l’acquisition de l’euro contre des dollars à un moment où la cotation est faible peut en tirer une plus-value à un moment plus favorable de l’évolution des cours.
Le bitcoin a cours légalement au Salvador depuis la mi-parcours de l’année précédente. Le projet de loi du président Nayib Bukele du Salvador, afin de donner un cours légal au bitcoin dans son pays, a fait l’objet d’approbation le 9 juin par le Congrès du pays. Par 62 voix sur 84, le Salvador devient le premier pays à approuver une loi donnant cours légal au bitcoin. Cette dernière a pour objet la régularisation du bitcoin comme monnaie à cours légal, sans restriction avec pouvoir libératoire, illimité dans toute transaction. La valeur d’une monnaie repose sur la confiance qu’on lui accorde. Quel avenir pour le bitcoin et les autres cryptomonnaies si d’autres pays suivent l’exemple du Salvador ?
La sortie de Rabi Sankar intervient justement dans un contexte où le gouvernement indien envoie des signaux indiquant qu'il s'oriente vers la reconnaissance de l'actif virtuel numérique comme monnaie légale. La ministre des Finances du pays, Nirmala Sitharaman, a proposé de taxer les revenus issus du transfert de cryptomonnaies et de NFT dans le budget fédéral au début du mois.
Source : pièce jointe
Et vous ?
Le terme Ponzi est-il adapté comme qualificatif pour les monnaies cryptographiques ?
Que pensez-vous de la décision du Salvador d'adopter le bitcoin comme monnaie légale ? Est-ce un exemple à suivre ?
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Les cryptomonnaies sont pires que des schémas de ponzi, d'après la banque centrale de l'Inde
Dont l'avis en la matière rejoint celui de la réserve fédérale américaine et de plusieurs analystes
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Le , par Patrick Ruiz
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