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Facebook, Twitter et d'autres géants de la technologie vont cibler les manifestes des attaquants et milices d'extrême droite,
Via une base de données

Le , par Stan Adkens

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Un programme antiterroriste multiplateforme, qui regroupe les grandes entreprises technologiques, va commencer à élargir les types de contenus partagés par ses membres pour y inclure les documents relatifs à la suprématie blanche et aux milices d'extrême droite, en signalant les contenus à modérer sur les réseaux sociaux et plusieurs autres services en ligne. Créé il y a quatre ans, le "forum global de l’Internet contre le terrorisme" (GIFCT) vise à combattre l'utilisation par les groupes terroristes des sites de médias sociaux pour partager des idées et recruter des personnes pour leur cause. Sa base de données se concentrait auparavant sur les organisations extrémistes islamistes comme l'État islamique, Al-Qaïda et les talibans. La nouvelle a été rapportée pour la première fois par la Fondation Thomson Reuters lundi.

Une organisation de lutte contre le terrorisme lancée en 2017 par certaines des plus grandes entreprises technologiques américaines, Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, a décidé d’élargir considérablement les types de contenus extrémistes partagés entre les entreprises dans une base de données clé, dans le but de sévir contre le matériel provenant des suprémacistes blancs et des milices d'extrême droite.


La base de données gérée par GIFCT aide les entreprises membres à trouver les contenus terroristes ciblés pour les examiner ou les supprimer. Cette base de données comprenait initialement du matériel (vidéos et images des groupes terroristes) figurant sur une liste de groupes sanctionnés désignée par les Nations unies, ce qui signifie qu'elle se concentrait fortement sur les organisations extrémistes islamistes comme les Talibans, Al-Qaïda et l'État islamique, avec des exceptions autour d'incidents d'extrême droite spécifiques comme la fusillade de 2019 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

Comme le souligne GIFCT, l’organisation élargit la liste pour y inclure le matériel identifié par l'initiative Tech Against Terrorism de l’ONU et le partenariat international de renseignement Five Eyes. Cela signifie l'ajout de contenus provenant de groupes tels que les organisations néonazies, la milice Three Percenters et les Proud Boys, qui ont été désignés comme entité terroriste par le Canada en mai.

Des membres du groupe comme Twitter et YouTube partagent dans la base de données des hashs, des représentations numériques uniques des éléments vidéos et images originales qui ont été retirés de leurs services. D'autres plateformes les utilisent pour identifier le même contenu sur leurs propres sites afin de l’analyser ou de le supprimer.

Au cours des prochains mois, GIFCT ajoutera trois catégories de contenu : les PDF d'attaquants terroristes ou extrémistes violents, les publications terroristes qui utilisent des marques et des logos spécifiques, et les URL qui sont souvent partagées sur les réseaux sociaux, selon un porte-parole de l’organisation. Les plateformes qui peuvent accéder à la base de données – comme Reddit, Snapchat, LinkedIn de Microsoft, Facebook, Instagram, Twitter et Dropbox – l'utiliseront pour prendre des décisions de modération en fonction de leurs propres politiques.

Bien que le projet réduise la quantité de contenu extrémiste sur les plateformes traditionnelles, les groupes peuvent toujours publier des images et des discours violents sur de nombreux autres sites et parties de l'Internet. Le groupe technologique souhaite combattre un éventail plus large de menaces, a déclaré Nicholas Rasmussen, directeur exécutif du GIFCT, dans une interview.

« Toute personne qui examine le paysage du terrorisme ou de l'extrémisme doit se rendre compte qu'il existe d'autres aspects... qui exigent une attention particulière à l'heure actuelle », a déclaré Rasmussen, citant les menaces d'extrémisme violent d'extrême droite ou à motivation raciale.

Une expansion de la base de données qui fait craindre la "surcensure"

Bien que ce serait être de mauvaise foi que de déclarer que rien n’est fait par ces plateformes technologiques pour résorber ce phénomène, elles ont longtemps été critiquées pour leur incapacité à contrôler les contenus extrémistes violents. Dans le même temps, ces firmes sont confrontées à des problèmes de censure. La question de l'extrémisme national, y compris la suprématie blanche et les groupes de miliciens, est devenue plus urgente après l'émeute meurtrière du 6 janvier au Capitole. Le GIFCT a été créé sous la pression des gouvernements américain et européen après une série d'attentats meurtriers à Paris et à Bruxelles.

Dans une interview avec Protocol, la directrice de la programmation du GIFCT, Erin Saltman, a donné plus de détails sur ce qui est ajouté à la base, décrivant l'expansion comme "modeste". Saltman a expliqué que le groupe tente d'éviter le "scope creep" et n'inclura pas tout le contenu de groupes peu organisés comme le mouvement Boogaloo ou QAnon – bien que si un membre commet une attaque extrémiste violente, du matériel comme le manifeste d'un tueur pourrait être interdit. « On s'inquiète beaucoup de la surcensure, surtout lorsqu'il y a des liens aussi étroits avec la politique », a dit Saltman.

Rasmussen admet également qu’une trop large expansion pourrait conduire à une surmodération de contenus qui pourrait enfreindre les droits en ligne : « Un dépassement dans ce domaine vous emmène dans la direction de la violation des droits de quelqu'un sur Internet pour s'engager dans la libre expression », a-t-elle déclaré.

Le GIFCT a fait face à des critiques et à des préoccupations de la part de certains groupes de défense des droits de l'homme et des droits numériques concernant la censure centralisée ou trop large. Emma Llanso, directrice de Free Expression au Center for Democracy & Technology, a déclaré dans un communiqué :

« Cette expansion de la base de données de hachs du GIFCT ne fait qu'intensifier la nécessité pour le GIFCT d'améliorer la transparence et la responsabilité de ces ressources de blocage de contenu ». « Au fur et à mesure que la base de données s'étend, les risques de suppression par erreur ne font qu'augmenter », a-t-elle ajouté.

Le GIFCT élargit sa liste alors que les gouvernements nationaux s'intéressent de plus près au terrorisme d'extrême droite. Les États-Unis ne désignent pas les groupes terroristes nationaux de la même manière que les organisations étrangères, mais l'administration du président Joe Biden a poussé à la répression de l'extrémisme national, notamment après que des membres présumés des Three Percenters et des Proud Boys ont été accusés d'avoir participé à l'émeute au capitole américain.

Saltman note que les entreprises se méfient du GIFCT qui va au-delà des listes existantes de groupes terroristes, de peur que cela ne nuise à la crédibilité de la liste. « Même au niveau de l'ONU, vous n'avez pas pu avoir une définition convenue du terrorisme, bien qu'ils aient toujours des cadres et des listes de désignation. Nous constatons que les entreprises sont tenues de respecter les mêmes normes, voire plus, et qu'on leur demande d'aller au-delà de ce que les gouvernements sont en mesure de faire, ce qui les rend un peu méfiantes à l'idée d'être ce puissant garde-barrière », dit-elle.

Un commentateur suggère qu’il faut garder les manifestes extrémistes au vu et su de tous « pour éviter que les médias ne mentent à leur sujet ». Pour lui, cela évitera des rapports contradictoires. Il a écrit : « L'idée d'interdire à quelqu'un de regarder des œuvres spécifiques parce qu'elles sont "dangereuses" est une idéologie utilisée par les sectes et les fascistes pour commencer ».

« Les gens prétendront également que la lecture d'un manifeste peut inciter quelqu'un à répéter ses actes, mais je crois fermement que la magie n'existe pas dans ce monde, et qu'un manifeste n'a donc aucun pouvoir magique inhérent. En tant que tel, il va de soi que si quelqu'un lit un manifeste et tire sur un lieu, il était déjà mauvais au départ ». Et vous, qu’en pensez-vous ?

Source : Thomson Reuters Foundation

Et vous ?

Que pensez-vous de l’expansion de la base de données de GIFCT ?
Quels commentaires faites-vous de l’extension des contenus ciblés aux manifestes des attaquants et les milices d'extrême droite ?
Selon vous, faut-il supprimer rapidement les manifestes extrémistes en ligne ?

Voir aussi :

Les États-Unis ne signeront pas l'appel de Christchurch contre l'extrémisme en ligne, mais continueront à soutenir ses objectifs globaux
Google, Facebook, Twitter et Microsoft annoncent la création d'un forum global de l'Internet, dédié à la lutte contre le terrorisme
L'Australie envisagerait de bloquer les sites web hébergeant du contenu extrémiste lors d'attaques terroristes, et pourrait forcer les plateformes numériques à améliorer la sécurité de leurs services
L'émeute du Capitole est un cauchemar en matière de cybersécurité, le « pire des scénarios » pour la cybersécurité du gouvernement américain, selon un expert en sécurité

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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 27/07/2021 à 10:49
Citation Envoyé par Stan Adkens Voir le message
Une organisation de lutte contre le terrorisme lancée en 2017 par certaines des plus grandes entreprises technologiques américaines, Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, a décidé d’élargir considérablement les types de contenus extrémistes partagés entre les entreprises dans une base de données clé, dans le but de sévir contre le matériel provenant des suprémacistes blancs et des milices d'extrême droite.
C'est bizarre que ce soit ciblé, ils pourraient lutter contre toutes les formes d'extrémismes. (si il existait des "suprémacistes violets" ils ne seraient pas concerné par ces mesures)

Ça ressemble un peu à un prétexte pour censurer les idées qu'ils ne partagent pas, ils pourront ranger ce qu'ils voudront dans la catégorie "extrême-droite".
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Avatar de carmelmondin
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 27/07/2021 à 13:00
Tout le monde sait que les extrémistes sont seulement de droite ou sont des suprémacistes blancs.
Ils ne sont pas comme ces gentils antifas ou ces militants BLM ayant vandalisé ou ayant causé des dizaines de morts.
10  2 
Avatar de TotoParis
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 27/07/2021 à 13:55
Cet extrémisme sera-t'il concerné ?

https://www.midilibre.fr/2020/10/20/...ux-9152188.php
4  0 
Avatar de 23JFK
Membre expert https://www.developpez.com
Le 27/07/2021 à 15:12
Le fichage par opinion politique n'est-il pas interdit ?

Et quid du suprématisme blanc en Afrique Noire ?
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 31/07/2021 à 20:05
Bonjour,

Et vous, qu’en pensez-vous ?
On vient d'ouvrir une boite de pandore. C'est très dangereux.

Que pensez-vous de l’expansion de la base de données de GIFCT ?
La censure automatisé va accroite la "censure" de faux positif qui sont plus nombreux que ce qu'on ne le croit. Sous couvert de bienpensance on va minorer ce phénomène.

Quels commentaires faites-vous de l’extension des contenus ciblés aux manifestes des attaquants et les milices d'extrême droite ?
C'est la porte à s'attaquer à des contenus tout à fait légitime ... Son, image, vidéo , texte à vocation historique qu'on va faire passer "pour haineux" voir "terroriste" ... Un cinéaste, un historien, un modéliste pourront se retrouver catégoriser comme raciste, par le simple de fait parler de période de l'histoire bien précise ... Jolie avancée sociale

Par contre on peut laisser cavaler négationnisme en toute impunité ?

Selon vous, faut-il supprimer rapidement les manifestes extrémistes en ligne ?
Dans ce cas, pourquoi ne pas interdite "Mein Kampf" à la vente sur Amazon, La Fnac, Le furet du nord, cultura ??? On pourrait aussi dire que Amazon est raciste alors ?!
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