La Commission européenne a annoncé jeudi une plateforme pour une identité numérique européenne qui sera accessible à tous les citoyens, résidents et entreprises de l'UE. Avec cette plateforme, les citoyens de l'Union européenne de s'identifier numériquement et de stocker des données d'identité et des documents officiels tels que des permis de conduire, des prescriptions médicales ou des diplômes. Les gouvernements de l'Union ont également introduit des certificats interopérables permettant aux personnes vaccinées, séronégatives ou guéries du virus de voyager à l'intérieur de l'Union européenne.
« L'identité numérique européenne nous permettra de faire dans n'importe quel État membre ce que nous faisons chez nous, sans coût supplémentaire et avec moins d'obstacles. Que ce soit pour louer un appartement ou ouvrir un compte bancaire en dehors de notre pays d'origine. Et de le faire d'une manière sûre et transparente. Nous pourrons ainsi décider de la quantité d'informations que nous souhaitons partager sur nous-mêmes, avec qui et dans quel but. Il s'agit d'une occasion unique de nous amener tous à expérimenter plus avant ce que signifie vivre en Europe, et être européen », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l'ère numérique.
Disponible pour tous ceux qui veulent l'utiliser : tout citoyen, résident et entreprise de l'Union européenne qui souhaite utiliser l'identité numérique européenne pourra le faire. Les utilisateurs auront le contrôle de leurs données : Les portefeuilles d'identité numérique européenne permettront aux personnes de choisir les aspects de leur identité, de leurs données et de leurs certificats qu'elles partagent avec des tiers, et de garder trace de ce partage. Le contrôle de l'utilisateur garantit que seules les informations qui doivent être partagées le seront.
Le commissaire chargé du marché intérieur, Thierry Breton, a déclaré pour sa part que : « les citoyens de l'UE attendent non seulement un niveau élevé de sécurité, mais aussi de commodité, qu'ils traitent avec les administrations nationales, par exemple pour soumettre une déclaration d'impôts, ou pour s'inscrire dans une université européenne où ils ont besoin d'une identification officielle. Les portefeuilles d'identité numérique européenne leur offrent une nouvelle possibilité de stocker et d'utiliser des données pour toutes sortes de services, de l'enregistrement à l'aéroport à la location d'une voiture. Il s'agit de donner un choix aux consommateurs, un choix européen. Nos entreprises européennes, grandes et petites, bénéficieront également de cette identité numérique, elles pourront proposer un large éventail de nouveaux services puisque la proposition offre une solution pour des services d'identification sûrs et fiables ».
Rappelons qu’en 2018 en France, un sénateur avait plaidé pour les cartes d'identité électroniques qu'il estimait alors être utiles pour offrir une meilleure protection contre l'usurpation d'identité. Dans une question écrite adressée au ministre de l'Intérieur, Cyril Pellevat avait interpellé le gouvernement au sujet de la carte d’identité électronique. Soutenant que les cartes d’identité numériques présentent beaucoup plus d’avantages comparativement aux cartes traditionnelles. De plus, la France possède sur son territoire plusieurs entreprises capables de subvenir aux exigences technologiques de ce programme.
Cependant, les dernières actualités ne pas montrer comme l’avait laissé entendre Cyril que « la France possède des champions nationaux, de grands groupes industriels ou des start-ups innovantes, qui proposent, à travers le monde, des solutions technologiques parmi les meilleures du marché ». En effet, le gouvernement français n’a pas hésité à choisir les compagnies américaines Google et Microsoft pour la protection des données sensibles. « Certaines des données les plus sensibles de l'État français et des entreprises peuvent être stockées en toute sécurité en utilisant la technologie cloud développée par Google et Microsoft, si elle est concédée à des entreprises françaises », avait déclaré le Gouvernement français le mois dernier.
La pandémie de Covid-19 a accéléré le processus d'intégration européenne. L'an dernier, les États membres se sont mis d'accord sur un programme commun de relance économique axé sur les investissements verts et numériques et soutenu par l'émission d'une dette commune. Les gouvernements de l'Union ont également chargé la Commission de se procurer les vaccins Covid-19 en leur nom et ont convenu de partager les doses disponibles en fonction de leur population. Ils ont également introduit des certificats interopérables permettant aux personnes vaccinées, séronégatives ou guéries du virus de voyager à l'intérieur du bloc.
En mars de cette année, Google a annoncé sa volonté de normaliser la prise en charge des clés numériques pour véhicules, permis de conduire, cartes d'identité nationales, autour d'un programme logiciel, appelé « Android Ready SE Alliance ». « Afin d'accélérer l'adoption de ces nouveaux cas d'utilisation d'Android, nous annonçons la formation de l'Android Ready SE Alliance. Les fournisseurs d’éléments sécurisés s'associent à Google pour créer un ensemble d'applets SE open source, validés et prêts à l'emploi », a annoncé Google sur son blog le 25 mars. « Aujourd'hui, nous lançons la version General Availability (GA) de StrongBox pour SE. Cet applet est qualifié et prêt à être utilisé par nos partenaires OEM (original Equipment manufacturer). Il est actuellement disponible auprès de Giesecke+Devrient, Kigen, NXP, STMicroelectronics et Thales », a précisé l’entreprise.
Grâce aux nouveaux portefeuilles d'identification semblable à celles utilisées dans les téléphones Android et Apple, les citoyens de l'UE pourront accéder à des services en ligne sans devoir utiliser des méthodes d'identification privées ou partager inutilement des données personnelles. Ils auront le plein contrôle des données qu'ils partagent, louer des voitures en dehors de leur pays d'origine, prouver leur âge, demander des prêts, ouvrir un compte bancaire, soumettre des déclarations fiscales ou s'inscrire dans une université.
Même si, la politique de numérisation suscite énormément de doutes dans la tête de bon nombre de citoyens de l’UE, qui sont pour la plupart des sceptiques inquiétés par la difficulté de s’identifier en ligne ainsi que la difficulté des états de l’UE de s’accorder sur certains sujets de données sensibles.
La crainte chez les Français est en partie motivée par le fait qu’à la fin du mois d’octobre 2017, le gouvernement français avait fait publier un décret pour donner le coup d’envoi à la création d’un fichier qui rassemblera les données personnelles et biométriques de la quasi-totalité des Français. Les craintes sont surtout liées à la première partie du projet lancée par le gouvernement qui est la création du TES (titres électroniques sécurisés), n’ont pas empêché le gouvernement de lancer les travaux de construction et de déploiement d’un parcours d’identification numérique après les assises de l’identité numérique tenue du 25 au 26 avril 2018.
Dans le cadre du projet de la Commission européenne a annoncé jeudi, la Commission souhaite publier une boîte à outils technique pouvant être utilisée pour l'introduction des portefeuilles d'ici à octobre 2022.
Source : Communiqué de presse
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Voir aussi :
Google veut normaliser la prise en charge des clés numériques pour véhicules, permis de conduire, cartes d'identité nationales, autour d'un programme logiciel, appelé « Android Ready SE Alliance »
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Le , par Bruno
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