Depuis 2015, la campagne nationale de pose du compteur Linky a suscité de nombreuses interrogations et protestations chez une partie de la population qui s’est donc organisée en conséquence. Les anti-Linky se sont donc fédérés autour de certaines personnes, certaines associations anti-ondes et surtout sur certaines pages et sites internet pour en faire un mouvement. La crainte qui caractérise ce mouvement semble s’étendre désormais aux anti-5G pour devenir « anti-Linky-5G ».
L'arrivée de la 5G en France inquiète alors que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) veut rassurer. Le Gouvernement a présenté sa feuille de route nationale le 16 juillet 2018. La couverture 5G des principales zones urbaines et des axes de transport est prévue à l'horizon 2025. Depuis fin 2018, des opérateurs mobiles effectuent des expérimentations dans plusieurs villes afin de tester le fonctionnement des nouvelles infrastructures ; certains de ces essais sont déjà terminés. La Figure ci-dessous présente le programme de déploiement tel que prévu par l’Arcep.
Les technologies du domaine des télécommunications, qui se sont largement développées depuis les dernières décennies, constituent la principale source d’exposition aux radiofréquences de la population générale ou en milieu de travail via des émetteurs fixes (antennes radio, télé, stations de base de téléphonie mobile, bornes Wi-Fi…) ou via des équipements mobiles (téléphones mobiles, tablettes...) associés à des évolutions des comportements des utilisateurs. De nombreux efforts de recherche ont été effectués pour caractériser l’exposition des populations aux technologies sans fil et étudier les éventuels effets associés.
Au-delà de 20 GHz et jusqu’à 300 GHz, les rayonnements radiofréquences appartiennent à la bande des ondes dites « millimétriques », par référence à l’ordre de grandeur des longueurs d’onde associées. Selon ANSES, les dispositifs utilisant ces fréquences les plus élevées des radiofréquences et qui pouvant occasionner aujourd’hui une exposition des personnes sont, pour l’essentiel, les portiques à ondes millimétriques (détecteurs de sûreté utilisés dans les aéroports notamment), qui utilisent des fréquences variant de 24 à 30 GHz (proches de la bande de fréquence autour de 26 GHz dans laquelle la 5G sera déployée) et certains faisceaux hertziens et radars dont les fréquences se situent aux alentours de 50 GHz.
L’ANSES a mené des travaux sur les effets des expositions à des fréquences supérieures à 20 GHz dans le cadre de deux expertises. La première portait sur l’exposition au scanner corporel à ondes millimétriques ProVision 100 utilisé dans les aéroports et émettant dans la bande de fréquence 24 – 30 GHz (Afsset 2010). La seconde portait sur l’exposition au scanner corporel à ondes millimétriques Eqo utilisé également dans les aéroports et qui repose sur l’utilisation de fréquences autour de 24 GHz (Anses 2012).
La profondeur de pénétration des ondes dans les tissus humains dépend des propriétés diélectriques de ces derniers, à savoir leur conductivité et leur permittivité relative, qui toutes deux varient en fonction de la fréquence des rayonnements impliqués. La profondeur de pénétration est plus importante dans les tissus ayant une faible teneur en eau tels que la graisse et l’os que dans ceux ayant une forte teneur en eau tels que le muscle ou la peau (Health Protection Agency 2012). Par ailleurs, les propriétés diélectriques varient en fonction de la fréquence des champs électromagnétiques auxquels les tissus sont exposés : la permittivité relative diminue lorsque la fréquence augmente, tandis que la conductivité augmente.
Rappelons que la conductivité d’un tissu biologique correspond à son aptitude à laisser les charges électriques se déplacer sous l’action d’un champ électrique. Elle est variable en fonction de la fréquence du champ. La permittivité d’un tissu biologique est une propriété physique qui décrit sa réponse à un champ électrique appliqué. D’une manière générale, la permittivité n’est pas une constante : elle varie suivant la fréquence du champ appliqué, la teneur en eau du tissu, sa température, et d’autres paramètres.
Étant donné les considérations biophysiques sur la pénétration des rayonnements électromagnétiques dans les tissus humains, et les travaux déjà réalisés par l’Anses dans le domaine de l’évaluation des risques liés à l’exposition aux radiofréquences, il paraît pertinent de considérer deux domaines d’études séparément : les risques liés aux fréquences utilisées dans le cadre des premiers déploiements de la technologie 5G en France, autour de 3,5 GHz d’une part, et les fréquences qui seront utilisées ultérieurement, autour de 26 GHz d’autre part.
Après le compteur Linky, l’inquiétude monte face à la 5G
Méfiance, hostilité, complotisme… tout y passe dans le mouvement Linky. Depuis 2015, le déploiement sur tout le territoire du compteur Linky a engendré un phénomène de contestation aux motivations quelques fois controversées. Arguments antiondes, anticapitalistes ou anti-État s'agrègent et se propagent.
Si pour certains analystes, Linky est devenu le bouc émissaire d'un mécontentement général, le mouvement quant à lui semble aujourd’hui s’étendre à la 5G. Les manifestations et pétitions se multiplient contre l'arrivée de la 5G. À l'image du compteur Linky, les inquiétudes concernent les conséquences qu'elle pourrait avoir sur la santé ou encore sur l'environnement.
On peut ainsi observer des gens qui se réunissent pour interpeller les maires et leur demander de refuser l'installation d'antennes-relais sur le territoire. L’année dernière par exemple, à l'appel des collectifs Liberté Bretagne environnement et Stop Linky du Poher, une quinzaine de protestataires se sont réunies devant la mairie À Carhaix pour demander le refus de la mairie à aux installations d’antennes-relais.
Même son de cloche du côté du Havre (Seine-Maritime) où une trentaine de manifestants se sont regroupés samedi, sur le parvis du centre commercial Coty. Ici, la multiplication inutile d'objets connectés exaspère. « Je souhaite que ma petite-fille vive dans une ville humaine. Pour le moment, on la déshumanise complètement », dénonce une manifestante.
Dans leur viseur les ondes émises par la 5G. « Les ondes de cette nouvelle technologie ont une très courte portée, alors on va mettre des antennes partout, jusque dans le mobilier urbain », craint Marie-Claude Maréchal, membre d'un collectif. Outre l'impact sanitaire, les anti- Linky-5G craignent aussi son impact environnemental avec l'abattage d'arbres. Tous s'accordent à demander l'arrêt du développement de la 5G sur le territoire tant que son réel impact n'aura pas été mesuré. « Nous ne sommes pas des cobayes, il faut faire le choix de la sécurité », estime un anti- Linky-5G.
Source : ANSES
Et vous ?
Quel est votre avis sur l'élargissement du mouvement anti-Linky à la 5G ?
Êtes-vous pour ou contre le déploiement de la 5G ? Dans quelles mesures ?
Que pensez-vous de la position de l’ANSES, qui semble rassurer la population sur les effets du déploiement ?
Voir aussi :
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France : les « anti-Linky » élargissent leurs craintes et deviennent désormais des « anti-Linky-5G »,
D'après le nouveau rapport de l'ANSES
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Le , par Bruno
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