L’ANFR a rendu ses conclusions publiques le 10 avril 2020 et il apparaît que pour les fréquences dans la bande 3400-3800 MHz, c’est-à-dire celle qui sera utilisée lorsque la 5G fera ses débuts dans l’Hexagone, les mesures observées sont très inférieures aux seuils qui ont été fixés par la loi. En moyenne, le niveau d’exposition atteint 0,06 volt par mètre (V/m) sur les 43 sites qui ont été examinés par l’ANFR. Le pic le plus haut a été mesuré à 0,36 V/m.
Des résultats rassurants
L'étude de l'ANFR se focalise sur les expérimentations permises via des antennes 5G à faisceaux orientables dans la bande 3,5 GHz. Notons que la bande 3 400-3 800 MHz est ce que l'on appelle la « bande cœur » de la technologie mobile de cinquième génération. Elle est censée offrir un compromis idéal entre la couverture et le débit, grâce à ses propriétaires physiques et à la quantité de fréquences disponibles. Sa portée est moindre que la bande 700 Mhz, elle pénètre plus difficilement dans les bâtiments, mais elle est plus élevée dans les débits.
Les mesures après allumage ont dans un premier temps été réalisées sans trafic, puisqu'au moment où ces dernières ont été effectuées, les sites n'étaient pas ouverts aux abonnés. Après allumage et sans trafic, les experts de l'ANFR ont mesuré le niveau moyen d'exposition dans la bande 5G à 0,06 V/m, avec un niveau maximal de 0,36 V/m. La limite réglementaire de cette bande de fréquences étant fixée à 61 V/m, nous sommes donc très en dessous de la valeur légale.
Des mesures en dessous des limites, même à pleine puissance
Fait encore plus intéressant, des mesures ont ensuite été réalisées sur 6 sites avec du trafic continu de données « dans un faisceau bloqué dans une direction donnée et lors d'un téléchargement d'un fichier de 1 Go », explique l'agence. On note incontestablement une importante variation du niveau d'exposition en fonction de l'intensité de l'usage.
Par exemple, sur le site de Mérignac (Gironde), l'expérimentation menée par Bouygues Telecom en partenariat avec l'équipementier Huawei a permis de mesurer un niveau d'exposition à 0,1-0,2 V/m sans trafic, à 1,1 V/m lors de l'envoi du fameux fichier de 1 Go dans une direction donnée, et à 9 V/m lorsque l'antenne émet en continu et à pleine charge dans une direction donnée. Pour ce dernier cas, c'est évidemment plus élevé, mais on reste encore bien en deçà de la limite réglementaire.
L'antenne était installée à une hauteur de 8 mètres, sur un support en forme d'arbre. « Des réflexions sur le sol entraînent des combinaisons constructives et destructives du champ qui expliquent le niveau de champ de seulement 4 V/m à 120 mètres de l'antenne et le niveau de champ de 8,5 V/m à 90 m de l'antenne », nous détaille l'ANFR. Le fichier de 1 Go a mis 15 secondes à être téléchargé, avec un niveau de champ mesuré à 1,1 V/m. Celui de 500 Mo, 7 secondes, et celui de 10 Go, 150 secondes (2 minutes 30 secondes).
« Ces données permettent à l’ANFR de proposer un nouvel indicateur qui traduit l’exposition moyenne créée en présence de trafic par des relais 5G à faisceaux orientables. Cet indicateur permettra notamment de modéliser l’effet des relais 5G sur l’exposition du public et de produire des cartes prévisionnelles. Les hypothèses avancées pour définir cet indicateur seront confrontées aux mesures de l’exposition réalisées sur le terrain, lorsque les réseaux 5G seront en exploitation commerciale. L’indicateur sera ainsi affiné à partir des configurations réelles de trafic », précise le rapport.
Source : Rapport ANFR
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