
La plateforme d’hébergement de vidéos peut-elle être considérée comme un exemple en la matière ?
Le prix décerné par l’association américaine Freedom Forum Institute est destiné à des tiers reconnus comme défenseurs de la liberté d’expression. YouTube fait partie des sponsors de l’édition 2021 de cette récompense. Son CEO Susan Wojcicki figure dans la liste des personnalités honorées. N’est-ce pas déjà un bel exemple de liberté d’expression que de présenter sur sa propre plateforme un prix dont on est un sponsor ? Quid de l’état des lieux de la liberté d’expression sur la plateforme en général ?
Ce sont des développements qu’on ne saurait mettre sur la table sans évoquer la modération. Chez YouTube, elle tient sur quatre piliers : retrait des contenus jugés offensants, tri et mise à disposition de contenus faisant autorité, quel que soit le domaine, réduction des recommandations de contenus jugés « limites » aux utilisateurs de la plateforme, récompense des créateurs de contenus en s’appuyant sur des standards stricts. C’est sur la base de ceux-ci que la plateforme définit des « limites » quant aux contenus admissibles sur la plateforme.
C’est en application de ces piliers que les contenus à caractère éducatif en matière de piratage informatique se sont retrouvés censurés sur la plateforme au cours de l’année 2019. En matière de sécurité informatique, l’une des manières de se prémunir des attaques est de savoir comment les « bad guys » opèrent. En sus, il y a que la maîtrise de ces techniques fait en principe partie de l’arsenal des chercheurs en sécurité ou des étudiants dans ce domaine. C’est ce qui peut justifier la publication de contenus sur papier ou en ligne pour édifier le public à ce sujet. Pourtant, les internautes ont dû s’habituer pendant un moment à ce que les vidéos dans cette filière soient indisponibles. C’était le résultat d’une mise à jour des conditions d’utilisateur de la plateforme :
L'interdiction de YouTube sur la publication de vidéos de piratage semblait être inspirée de l'idée de longue date que tout ce qui est lié à ce terme est mauvais, mais il est impératif de rappeler qu'une utilisation légitime de toutes les connaissances sur le piratage informatique est possible. Par exemple : des connaissances en matière de fraude à la carte de crédit peuvent permettre à des tiers de développer des systèmes pour détecter et empêcher l’usage de cartes de crédit volées ; savoir sur quelles techniques un tiers malveillant s’appuie pour pénétrer les bases de données d’un site web et extirper des données confidentielles peut aider à la mise sur pied de procédures de test efficaces.
YouTube met à contribution un millier de personnes pour la modération. La plateforme s’appuie en sus sur des algorithmes auxquels il arrive qu’on laisse le soin de gérer des termes comme hacking ou piratage. Résultat : des contenus peuvent se retrouver sous le coup de la restriction sans avoir atterri sur la plateforme. Les logiciels de la firme de Mountain View s’appuieraient simplement sur les métadonnées des fichiers pour prendre des décisions.
La controverse en lien avec la modération sur la plateforme a pris un coup de neuf avec la pandémie de coronavirus. En fait, YouTube, selon ce que rapporte la BBC, interdit tout contenu lié au coronavirus qui contredit de façon directe les conseils de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, n'est-il pas vrai que l'OMS a donné de très mauvais conseils aux premières heures de la pandémie ? N'est-il pas vrai que Taïwan a ignoré les conseils de l'OMS et a appliqué avec succès une politique de confinement strict ? Le représentant de la Thaïlande n'a-t-il pas sévèrement critiqué l'OMS pour sa corroboration douteuse avec le gouvernement chinois ? Des contenus vidéo en lien avec chacun de ces questionnements ne sont-ils pas aussi susceptibles d’édifier le public ?
Source : freeexpressionawards
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