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Uber et Lyft envisagent un modèle de type franchise en Californie,
Alors que la pression pour reclasser leurs chauffeurs indépendants comme des employés est croissante

Le , par Stan Adkens

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Un nouveau plan, qui serait en train d'être envisagé par les applications de covoiturage Uber et Lyft, pourrait ajouter une distance légale supplémentaire entre elles et les conducteurs qui ont souscrit à leurs services. Selon le New York Times, ces sociétés pourraient concéder leur technologie à des organisations plus petites exploitant des flottes de véhicules, de sorte que ces entreprises seraient responsables des conducteurs. Ce plan est envisagé alors que les responsables des deux sociétés ont menacé la semaine dernière de se retirer temporairement de la Californie si leurs efforts ne réussissent pas à contrecarrer l'application de la loi AB5.

Cette initiative intervient alors que Uber et Lyft sont confrontés à une pression croissante des législateurs californiens pour reclasser les conducteurs comme des employés à plein temps couverts par le droit du travail de l'État au lieu d’entrepreneurs indépendants. Selon le NYT qui cite trois personnes ayant connaissance des plans, l’option de l'octroi de licences de leurs marques aux exploitants de flottes de véhicules en Californie est sérieusement discutée par les deux entreprises. Le changement ressemblerait à une franchise exploitée de manière indépendante, permettant à Uber et Lyft de conserver une association sans lien de dépendance avec les conducteurs, de sorte que les sociétés n'auraient pas besoin de les employer et de payer leurs prestations.


Selon l’une des sources du NYT, Lyft a présenté le plan à son conseil d'administration. Uber, qui travaille déjà avec des opérateurs de flottes en Allemagne et en Espagne, connaît également le modèle commercial. Toutefois, les entreprises ne se sont pas engagées à mettre en place des plans de type franchise, ont déclaré, sous couvert d’anonymat, les personnes ayant eu connaissance des discussions, car les détails sont encore confidentiels. En effet, Uber et Lyft attendent d’abord de voir comment la situation juridique de la Californie concernant les chauffeurs, qu’ils ont traités jusqu’à présent comme des entrepreneurs indépendants, va évoluer, ont-ils dit.

Matt Kallman, un porte-parole d'Uber, a déclaré que le travail sur la création de flottes était « exploratoire » et que la société « n'était pas sûre qu'un modèle de flotte serait finalement viable en Californie ». Tandis qu’une porte-parole de Lyft, Julie Wood, a déclaré que la société avait examiné des modèles alternatifs, mais qu'elle favorisait une approche où les conducteurs « restent indépendants et peuvent travailler quand ils le souhaitent tout en bénéficiant de prestations de santé supplémentaires et d'une garantie de revenus ».

En accordant des licences des marques Uber et Lyft aux propriétaires de flottes de véhicules en Californie, les entreprises pourraient contourner la loi stricte de l'État, Assembly Bill 5, qui menace de bouleverser complètement leurs modèles d'entreprise. La loi, qui a été conçue pour accorder des avantages en matière d'emploi aux travailleurs de la "gig economy", pourrait obliger Uber et Lyft à classer les chauffeurs comme des employés s'il était démontré que les emplois des chauffeurs faisaient partie du cœur de métier des entreprises, entre autres critères. Bien que la loi soit entrée en vigueur en janvier, Uber et Lyft ne s'y sont pas conformés, arguant qu'il s'agit simplement de plateformes technologiques et non d'entreprises de transport.

Les deux entreprises, ainsi que d'autres applications de covoiturage, font pression pour que les électeurs californiens se prononcent sur une mesure qui sera soumise à leur vote en novembre. Cette mesure, qui bénéficie d'un financement important, créerait un fonds central d'avantages sociaux auquel les entreprises participantes verseraient des fonds pour les heures supplémentaires, les soins de santé et les congés. Elle permettrait également aux travailleurs de rester flexibles et de travailler en même temps pour des entreprises concurrentes, un point de friction majeur pour les travailleurs.

Mais les entreprises n'auront peut-être pas jusqu’à novembre pour régler les choses, car leur conflit avec l'État devrait s'intensifier cette semaine. À la suite d'un procès intenté par le procureur général de Californie en mai, un juge de l'État a ordonné aux entreprises, ce mois-ci, qu'elles devaient reclasser les chauffeurs en tant qu'employés jusqu’à jeudi.

En réponse, Uber et Lyft ont tous deux demandé un sursis de 10 jours pour faire appel. Cette demande a été rejetée, et maintenant les deux entreprises ont menacé de fermer en Californie dans les jours à venir. Le juge président, Ethan Schulman, a qualifié les actions des sociétés jusqu'à présent de « refus prolongé et effronté » de suivre la nouvelle loi.


« Lyft ne peut pas se conformer à l'injonction en un tour de main », a déclaré le président de Lyft, John Zimmer, lors d'une conférence téléphonique sur les bénéfices la semaine dernière. « Reclasser des dizaines de milliers de conducteurs indépendants serait un défi important en temps normal. Et dans le contexte actuel de pandémie, cela serait presque impossible ».

Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, a utilisé un raisonnement similaire dans sa menace. « Il est difficile de croire que nous serons capables de passer rapidement à un emploi à plein temps », a déclaré Khosrowshahi à MSNBC mercredi. « Je pense qu'Uber va fermer pendant un certain temps. Je pense que la grande question est qu'en novembre, avec Prop 22, nous avons une proposition qui met en avant ce que nous pensons être le meilleur des deux mondes ».

Uber et Lyft discutent depuis longtemps des options alternatives afin de se conformer à la loi

Uber a déjà apporté des modifications à sa plateforme de covoiturage, comme l'affichage des tarifs aux conducteurs et la possibilité de refuser des trajets sans encourir de pénalités, afin de renforcer leur statut d'entrepreneurs indépendants. Mais dans les coulisses, les responsables d'Uber et Lyft ont également commencé à discuter d’autres options pour leurs entreprises californiennes l'année dernière, ont déclaré à NYT les personnes ayant connaissance des plans.

Chez Uber, beaucoup des idées proposées ont été codées avec les noms des personnages du jeu vidéo Mario Bros, comme Luigi, ont déclaré les sources. Le Washington Post avait déjà fait un rapport en janvier sur le projet Luigi, qui comprenait les changements apportés à l'application d'Uber pour donner aux conducteurs un meilleur contrôle sur les tarifs, afin d’échapper à la loi AB5.

Une autre option que les équipes politiques des deux sociétés ont proposée est le modèle de type franchise. Selon la proposition, Uber et Lyft inviteraient d'autres entreprises à créer des flottes de véhicules de covoiturage en utilisant leurs plateformes. Cela pourrait renforcer les affirmations des entreprises selon lesquelles elles n'étaient que des sociétés technologiques qui construisaient des services de répartition sophistiqués et que la fourniture de transport était en dehors de leur activité principale, les protégeant ainsi des exigences de l'AB5.

Selon Kallman, l'effort chez Uber s'est inspiré des activités de la société en Allemagne et en Espagne, où les règles de transport l'ont déjà obligée à travailler avec des flottes. Lyft a basé son plan sur FedEx, qui franchise certains de ses itinéraires de livraison à des opérateurs locaux, ont déclaré à NYT les employés actuels et anciens de la société. Mais les sociétés ne collaboraient pas et ne partageaient pas d'informations sur leurs plans entre elles, selon les employés des deux sociétés.

Un modèle de type franchise pourrait être plus coûteux et moins fiable pour Uber et Lyft

Une entreprise de type franchise peut être difficile pour les deux sociétés. En effet, travailler avec un opérateur de flotte peut augmenter les coûts parce qu'il introduit un tiers qui doit être payé, ce qui peut obliger Uber et Lyft à augmenter les tarifs ou à réduire leurs frais de service, ont déclaré les employés. Les entreprises devraient également renoncer à un certain contrôle sur le comportement des conducteurs, ce qui les rendrait plus vulnérables à une atteinte à leur réputation si un conducteur harcelait un passager ou si une voiture était sale.

Un représentant de la société Uber a fait remarquer qu’un modèle de type franchise n'aurait pas les mêmes avantages pour les conducteurs ou les passagers - s’il fonctionnait même en Californie. « C'est similaire à la façon dont Uber Black fonctionnait il y a dix ans, avec des prix plus élevés et une fiabilité moindre », a déclaré le porte-parole. « Dans certains modèles, les conducteurs apportent leur propre voiture ; dans d'autres, les voitures appartiennent à la flotte ».

« Dans les deux cas, les conducteurs gagneraient probablement un salaire horaire prédéterminé pour le temps passé sur l'application - mais, en échange, les flottes devraient contrôler et faire respecter l'activité et l'efficacité des conducteurs, par exemple, en les mettant en équipe, en leur dictant où et quand ils doivent conduire, et en faisant respecter les critères d'acceptation des trajets. Nous ne sommes pas sûrs qu'un modèle de flotte soit viable à terme en Californie », a-t-il ajouté.

Un autre obstacle, selon le NYT, est que peu d'opérateurs de flottes en Californie sont assez importants pour absorber les activités d'Uber et Lyft, en partie parce que Uber et Lyft perturbaient auparavant les taxis et d'autres activités similaires. Pour l'instant, les entreprises misent avant tout sur la mesure du scrutin qui les exempterait de l'AB5, ont déclaré les employés et les analystes financiers.

Quels que soient les changements qu'Uber et Lyft apporteront à leurs entreprises pour se conformer à AB5, ils seront finalement coûteux, a déclaré Dan Ives, directeur général de Wedbush Securities. Il a estimé que cela coûterait à Uber 500 millions de dollars par an et à Lyft 200 millions de dollars par an. Ces deux entreprises sont déjà non rentables et ont perdu une grande partie de leur clientèle pendant la pandémie de coronavirus. « Cette législation pourrait vraiment être un frein », a déclaré Ives.

Si une possible suspension des opérations qui plane sur Uber et Lyft en Californie était celée jeudi, « nous pensons que Lyft & Uber seraient peu incités à remettre les choses en marche en Californie avant l'initiative de vote de la Prop 22 en novembre, lorsque les électeurs décideront du résultat, qui annulerait l'AB5 », ont déclaré les analystes de JPMorgan la semaine dernière.

Source : Le NYT

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ?
Le modèle type franchise qu’envisage Uber et Lyft pourrait-il fonctionner en Californie, selon vous ?
Ce type d’accord commercial les exemptera-t-il de l’AB5 ?

Voir aussi :

Un juge californien ordonne à Uber et Lyft de reclasser les conducteurs en tant qu'employés, alors que selon les sociétés, les chauffeurs préfèrent la flexibilité du travail en freelance
Suisse : la Suva estime qu'Uber doit payer des cotisations sociales pour ses chauffeurs, car ces derniers sont des salariés et non des « freelancers »
La plus haute juridiction française reclasse les chauffeurs d'Uber en tant qu'employés, car une relation de subordination est créée lors de leur connexion à la plateforme numérique de la société
Les régulateurs californiens affirment que les chauffeurs d'Uber et de Lyft sont des employés, en vertu d'une nouvelle loi californienne en faveur des travailleurs indépendants

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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 20/08/2020 à 16:12
Après, si on suit le modèle suisse, Uber n'a plus d'avantage concurrentiel salarial déloyal. C'est juste un autre moyen de prendre le taxi. Dans ce cadre, je n'ai plus de grief contre Uber. Si c'est une bête appli pour prendre le taxi, c'est juste un service comme un autre.

Là ou Uber (et sans doute Lyft, mais je connais moins) sont nuisibles, c'est quand ils baissent les prix en ne respectant pas les lois locales. Facile d'être moins cher quand on paye moins d'impôts. Facile, déloyal, et illégal. Ce qui n'en fait pas des entreprises rentables, d'ailleurs, Uber, en 2019, c'est 8.5 milliards de pertes. Passer au modèle suisse partout ferait perdre à Uber la perspective d'être un jour le grand monopole des taxis mondiaux, mais pourrait par contre en faire une entreprise rentable. Bien plus petite, un prestataire de service parmi d'autres, mais rentable. La conséquence serait des courses bien plus chères pour les clients - au tarif taxi, ultimement. La fin des courses subventionnées par les milliardaires asiatiques ou de la silicon valley.
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