Cette semaine, Anthony Levandowski, ancien responsable de la division véhicules autonomes d’Uber et ancien ingénieur clé du projet de véhicules autonomes porté par une filiale de Google, a demandé à être placé sous la protection de la loi sur les faillites, peu après qu’un tribunal ait confirmé qu’il doit payer 179 millions de dollars à Google pour mettre fin à une bataille juridique liée à son départ de Waymo, la filiale d’Alphabet en charge du projet de voiture autonome Google Car, pour Uber et au vol de technologies propriétaires.
Cet ingénieur est depuis presque 3 ans déjà au cœur d’un litige opposant Waymo à Uber, conflit qui a conduit Waymo à porter plainte contre le géant du VTC Uber pour vol de technologies propriétaires. Il a quitté Waymo pour créer une startup spécialisée dans les technologies de voitures autonomes, baptisée Otto, qui a été rachetée quelques mois plus tard par Uber. Dans le cadre de cette affaire, la firme de Mountain View a toujours soutenu qu’Uber avait comploté avec Levandowski pour voler les documents confidentiels de Waymo, ensuite lancer une startup qui sera rachetée ultérieurement par un concurrent de Waymo pour permettre à ce même concurrent (Uber en l’occurrence) de rattraper son retard sur le marché naissant des voitures autonomes. La filiale d’Alphabet a également accusé son ancien employé d’avoir tenté de débaucher ses anciens collègues alors qu’ils avaient un accord interdisant à Levandowski d’agir de la sorte.
En décembre dernier, un tribunal a finalement conclu qu’Anthony Levandowski et son collègue Lior Ron se sont livrés à une concurrence déloyale et ont violé leurs obligations légales en lançant une entreprise rivale et en faisant venir des employés de Google. Levandowski avait contesté la décision de cette Cour, mais récemment un tribunal du comté de San Francisco a confirmé la décision et la sentence initiale.
Ron, qui est toujours en poste chez Uber, avait versé à Google 9,7 millions de dollars le mois dernier pour mettre fin aux poursuites à son encontre et Waymo a confirmé ce mercredi qu’Uber avait payé la totalité de la somme que l’entreprise lui devait (environ 245 millions de dollars). Levandowski est donc actuellement le seul à qui Google réclame encore des compensations. Il a déposé une demande de faillite pour négocier ses dettes (l’argent que lui réclame Google) et dispose, selon sa déclaration, d’un actif estimé entre 50 et 100 millions de dollars, contre 100 à 500 millions de dollars de passif.
Néanmoins, Levandowski pourrait ne pas avoir à payer. Comme le note le New York Times, le contrat de travail de Levandowski avec Uber laisse entendre que ce serait à l’entreprise de supporter tout ou partie de cette indemnisation, chose que Uber compte contester. Par ailleurs, Anthony Levandowski risque toujours jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’une amende de 250 ;000 dollars au moins si les accusations de vol dont il fait l’objet étaient avérées.
Sources : Reuters, New York Times
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Anthony Levandowski, un ingénieur qui a travaillé pour Google et Uber, doit verser 179 millions de dollars à Google,
A récemment confirmé un tribunal américain
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Le , par Christian Olivier
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