
C’est dans le cadre de l’opération nommée Rubicon qu’il a été établi que jusqu’en 2018, la société Crypto AG appartenait secrètement à des agences d'espionnage américaines (CIA) et allemandes (BND). La société qui vendait donc des appareils et des logiciels de chiffrement à des dizaines de gouvernements, y aurait intégré des portes dérobées qui leur permettaient de lire tous les messages échangés par l’intermédiaire de ces logiciels. Tout ceci a été rendu public le mois dernier par les médias américains, allemands et suisses.
Pendant des décennies, Crypto aurait vendu ces appareils manipulés secrètement à plus de 100 pays parmi lesquels l’Iran, l'Inde, le Pakistan, la Libye, l'Égypte, le Chili et l'Argentine. Au regard de cette liste, la réaction du gouvernement suisse ne s’est pas fait attendre. C’est ainsi que dimanche dernier, le bureau du procureur général suisse a déclaré que le gouvernement suisse a déposé une plainte pénale concernant l'utilisation présumée par la CIA de la société Crypto AG pour espionner les communications secrètes de divers gouvernements.
La plainte a été déposée contre des personnes inconnues pour des infractions présumées à la loi régissant les contrôles à l'exportation. Le SECO, l'autorité responsable entre autres de l'octroi des licences pour les exportations de matériel de guerre, estime qu'il a été induit en erreur par la société Crypto AG lorsqu'elle a déposé des demandes d'exportation pour ses dispositifs de chiffrement manipulés. Le SECO affirme qu'il n'aurait pas approuvé les exportations s'il avait été au courant de la fraude à grande échelle.
Le bureau du procureur général examinera la plainte d'espionnage et les preuves avant de décider d'engager une procédure pénale. Jusque-là, on voit bien que la Suisse prend très au sérieux cette affaire et la pression monte pour que le Parlement lance sa propre enquête pour savoir qui, en Suisse, était au courant de ce qui se passait avec la société Crypto AG.
Source : Reuters
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