L'étude a été menée par l’Institut des Politiques Technologiques et celle-ci est d’ailleurs, la première à tenter de quantifier la valeur de la confidentialité et des données en ligne. Pour mener à bien cette étude, l’Institut a examiné les habitudes des utilisateurs dans 6 pays : aux États-Unis, en Allemagne, au Mexique, au Brésil, en Colombie et en Argentine. Cette étude révèle que dépendamment des pays, certaines personnes accordent plus d’importance à certaines de leurs informations plutôt qu’à d’autres. C’est le cas des Allemands qui, par rapport aux Américains et aux Latinos, accordent plus d’importance au fait que leurs données doivent rester confidentielles. C’est pourquoi sur la figure qui suit, les Allemands sont ceux qui exigent les sommes d’argent les plus élevées pour permettre le partage de leurs informations personnelles.
Coût moyen (en dollars) par pays, demandé par les utilisateurs pour permettre le partage de leurs différents types de données
De manière générale, et ceci quel que soit le pays, il s’est avéré au cours de cette étude, que les utilisateurs accordent le plus d’importance à leurs informations financières ainsi qu’à leurs informations biométriques. En effet, l’enquête a révélé qu’en moyenne chaque utilisateur, pour permettre le partage de ses informations de solde bancaire avec des tiers, exige d’être payé à hauteur de 8,44 dollars par mois. Tandis que dans le même temps, 7,56 dollars par mois suffirait pour permettre le partage des informations sur ses empreintes digitales et 6,05 dollars par mois suffirait pour lire ses messages. Pour ce qui est des informations de localisation, bon nombre d’entre eux n’y accordent pas trop d’importance. C’est pourquoi 1,82 dollar par mois devrait suffire pour permettre le partage de ces données.
coût moyen (en dollars) demandé par les utilisateurs de manière générale pour permettre le partage de leurs différents types de données
L’étude a également révélé que les gens sont plus enclins à partager leurs coordonnées avec Facebook qu’avec leurs fournisseurs de services sans fils. C’est ainsi qu’il a pu être constaté qu’il suffirait à Facebook de payer à chaque utilisateur américain la somme de 3,5 dollars par mois, pour partager les coordonnées de ce dernier sans que cela ne lui pose problème. Les Allemands par contre sont un peu plus exigeants et n’accepteraient pas une somme en dessous de 8 dollars par mois pour permettre à Facebook de partager leurs coordonnées avec des tiers.
coût moyen (en dollars) par pays, demandé par les utilisateurs pour permettre le partage de leurs différents types de données par différentes plateformes
Pour Scott Wallsten, président et chercheur principal à l’institut ayant mené cette étude, a tenté d’expliquer ces différences dans la valeur que les gens accordent à la confidentialité de certaines de leurs données. Il a déclaré : « Les différences dans la valeur que les gens accordent à la confidentialité des différents types de données entre les pays suggèrent que les gens à certains endroits peuvent préférer des règles plus faibles tandis que les gens à d'autres endroits peuvent préférer des règles plus fortes ».
Jusqu’à présent, les régulateurs ont imposé de lourdes amendes aux entreprises à cause de la manière dont elles utilisaient les données des utilisateurs. Facebook en est un exemple et les législateurs américains travaillent sur une législation fédérale sur la confidentialité des données en ligne. La question est maintenant celle de savoir si cette législation sera efficace si ces entreprises se mettaient à payer les utilisateurs pour disposer de leurs données à leur guise.
Source : Rapport étude
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
À combien souhaiteriez-vous être rémunéré pour permettre à Facebook de partager vos coordonnées ?
Voir aussi :
Facebook fait face à un procès devant un tribunal fiscal au sujet d'un accord offshore avec l'Irlande, et risque payer un impôt supplémentaire de plus de 9 milliards USD s'il n'a pas gain de cause
Un cadre de Facebook déclare que la société était pour des raisons insoupçonnées responsable de l'élection de Trump en 2016 et qu'il ne faudrait pas qu'elle use de stratagèmes pour le stopper en 2020
Facebook reporte le déploiement de son service de rencontres (Facebook Dating) dans l'UE qui lui demande des gages de protection de la vie privée via le régulateur irlandais