Stéphane Richard, PDG d'Orange
« Je suis contre l'exclusion de Huawei », a fermement affirmé Stéphane Richard. Cette déclaration semble être une réponse à Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur, qui avait dit que le déploiement de la 5G ne serait pas retardé si les équipementiers européens sont privilégiés. En effet, pour l'ex-responsable de France Télécom, « l'Europe, y compris l'Allemagne bien sûr, est sur la bonne voie. Nous ne sommes pas et ne serons pas en retard en Europe sur le déploiement de la 5G ». De plus, l'Europe devrait garder sa « souveraineté technologique » en pensant à disposer d'alternatives nationales dans des domaines stratégiques.
« J'espère que nous n'irons pas vers une exclusion de fait, qui ne serait pas dans l'intérêt de l'Europe. Je peux parfaitement admettre que l'on fasse jouer une préférence européenne [Ericsson et Nokia], d'autres privilégient leurs entreprises. Mais doit-on écarter Huawei ? C'est un pas que je ne franchis pas », réagit alors Stéphane Richard.
Cette déclaration intervient au moment où l'Europe doit décider d'intégrer ou non les équipements Huawei dans le lancement de nouveaux réseaux 5G. En effet, les États-Unis accusent les autorités chinoises d'utiliser les équipements du chinois afin d'espionner et d'empêcher les réseaux de télécommunications de fonctionner normalement. Récemment, l'administration Trump a d'ailleurs demandé au Vieux Continent d'exclure la firme chinoise dans ses réseaux 5G.
Le chinois a une avance technologique par rapport à ses concurrents dans la 5G, en plus du fait qu'Orange utilise les équipements ou services Huawei dans ses réseaux à l'international (mais pas en France), notamment en Roumanie. Pour certains, cette exclusion va donc mettre beaucoup de pression sur Ericsson et Nokia puisque leurs équipements et solutions sont plus chers et moins avancés que ceux de la firme.
Source : Reuters
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