Dans la vie, il y a ce qu’on est véritablement et ce qu’on parait devant les autres. Pour certaines personnes, ces deux aspects de la personnalité se rejoignent, surtout pour celles qui jouent à fond la carte de la franchise. Mais pour d’autres personnes dont la fin justifie les moyens, l’on ne devrait pas se gêner en utilisant tous les moyens à sa disposition pour atteindre son objectif, même si cela implique de faire croire aux autres ce que l’on n’est pas en réalité.
Pourquoi se faire passer pour un bon programmeur ;?
Sten Sootla qui se présente comme un passionné d’apprentissage automatique fait partie de cette catégorie de personnes qui ont fait le choix de feindre d’être de bons programmeurs plutôt que de travailler à le devenir réellement. Si vous vous posez la question de savoir pourquoi utiliser son énergie pour se faire une réputation vide de contenu alors que l’on peut utiliser cette énergie pour travailler effectivement afin de devenir un bon programmeur, Sootla répond que si pour certains, cela ne gêne pas de travailler dur et honnêtement afin de mériter la reconnaissance de bon programmeur, pour lui, il ne peut pas perdre la meilleure décennie de sa vie à travailler alors qu’il peut atteindre le même objectif avec moins d’efforts. D’autres personnes ajoutent également qu’il faut considérer cette manière de faire comme un raccourci clavier. Étant donné qu’utiliser les raccourcis clavier ne dérange personne, alors se faire passer pour un bon programmeur même si l’on n’a pas les capacités devrait être plutôt encouragé surtout pour ceux qui souhaitent être perçus comme de bons programmeurs même s’ils n’en ont pas l’étoffe.
Outils recommandés par Sootla pour duper sa victime ;?
Aussi pour aider ceux qui souhaitent se faire passer pour de bons programmeurs alors qu’ils ne le sont pas, Sootla livre son secret en déclarant que ce qui compte, « ;ce n’est pas ce que vous savez ;», mais plutôt « ;ce que vous montrez ;». Comme l’illusionniste, il explique que l’on doit être capable de faire preuve d’imagination et jouer le plus élaboré des scénarios, ce qui suppose que l’élément cible est la perception du public. Et pour convaincre son public ou son interlocuteur, il va falloir mettre en place une scène complexe, car cela empêche le public de se rendre compte de votre manque de profondeur, souligne le maître de l’illusion. Il ajoute que dans les films, les programmes sont écrits en empilant les blocs 3D les uns sur les autres ou en caressant des hologrammes. Bien que cela relève du fantasme, Sootla précise qu’il est possible de s’en rapprocher dans la vie réelle. Pour se faire, le passionné d’apprentissage automatique préconise de s’armer de trois outils.
Le premier outil mis en avant par Sootla est Vim. Vim est un éditeur de texte inspiré de vi (un éditeur de texte très répandu sur les systèmes d’exploitation de type Unix) et hautement configurable. Il se différencie de la plupart des autres éditeurs par son fonctionnement modal, ce qui signifie que pour effectuer une tâche particulière, il faut ouvrir un mode de l’éditeur. De base, Vim intègre six modes auxquels s’ajoutent cinq modes supplémentaires. Cette implémentation particulière de Vim le rend assez difficile à dompter pour les débutants. Il est tellement difficile à utiliser que des millions de développeurs qui l’ont installé et ouvert ont dû effectuer des recherches sur la toile avant de trouver le moyen de le fermer. Ainsi pour Sootla, « ;le simple fait que vous ayez l’audace de l’utiliser augmente votre statut ;» face aux personnes qui vous regardent ou qui vous écoutent.
Le second outil recommandé par Sootla pour se faire passer pour un bon programmeur est tmux. C’est un multiplexeur de terminaux libre en mode texte. En fait, il permet d’utiliser plusieurs terminaux virtuels dans une seule fenêtre de terminal ou une session sur un terminal distant. Dans le scénario de Sootla, cet outil servira à noyer le sens du spectateur en ouvrant plusieurs terminaux à la fois afin de faire croire que l’on travaille en même temps sur plusieurs sujets et éviter une analyse profonde sur le contenu des objets ouverts. Ainsi, vous pouvez par exemple écrire du code dans un volet, exécuter des commandes de terminal dans un autre et avoir des plug-ins totalement inutiles — comme un spectrogramme audio et une horloge surdimensionnée — ouverts dans le reste, comme le montre l’image ci-dessous.
Le troisième outil suggéré par Sootla est Bash. Bash est un shell Unix ou plus simplement un interpréteur de lignes de commande de type script. Il peut être utilisé en mode interactif (Bash attend les commandes saisies par un utilisateur puis renvoie le résultat de ces commandes et se place à nouveau en situation d’attente) ou en mode batch (il interprète un fichier texte contenant les commandes à exécuter). En utilisant Bash, vous déclarez implicitement à ceux qui vous entourent que vous êtes un expert qui n’a pas besoin d’application avec une interface graphique pour travailler.
Mise en œuvre du plan d’action
Une fois ces trois éléments mis en place, le rideau peut maintenant être levé. Toutefois, il est bon de rappeler que pendant que vous jouez votre rôle de bon programmeur, il est strictement interdit de se servir de la souris. Utiliser la souris revient à faire preuve d’amateurisme et donc d’incompétence, soutient Sootla. Bien évidemment, si vous avez à ouvrir un navigateur, cela serait très difficile de parcourir la fenêtre sans la souris. Pour contourner ce problème, Sootla suggère d’installer Vimium, une extension de Chrome et Firefox qui permet de naviguer sur le web sans utiliser de souris. En outre, même lorsque vous aurez à ouvrir un navigateur, veiller à garder votre terminal ouvert juste à côté, recommande Sootla. La supercherie doit continuer même dans le navigateur. Les onglets ouverts doivent afficher des sites comme arXiv et Stack Overflow afin de traduire le fait que vous êtes à cheval dans la programmation entre la théorie et la pratique.
Avec l’ensemble de la scène, le spectacle peut commencer. Devant ceux que vous souhaitez vous faire passer pour un bon programmeur, vous vous éloignez de votre écran si c’est un PC fixe, en posant par exemple les jambes sur une table et le clavier sur les genoux afin de faire croire que vous maîtrisez votre sujet. Si c’est un portable, vous pouvez par exemple vous étendre dans un fauteuil afin de montrer que vous êtes très à l’aise dans votre sujet. Une fois l’ordinateur allumé, vous devez garder à l’esprit que vous entrez dans une opération de séduction. « ;Une bonne performance se mesure à la confusion et à la consternation qu’elle suscite ;». Vous devez donc effectuer des saisies rapides avec des transitions compliquées, insiste Sootla. « ;Dans Vim, vous passez d’une ligne à l’autre, d’une fonction à l’autre, si rapidement que les observateurs n’enregistrent presque rien. Et juste au moment où leurs yeux commencent à s’ajuster, comme s’ils étaient sur le point de comprendre vos conneries […] vous passez à un autre volet de tmux et leurs difficultés commencent à nouveau ;». Après avoir effectué plusieurs acrobaties entre Vim, tmux et Bash, si la scène est bien jouée, « ;cela balaie littéralement le public ;» qui « ;ne peut s’empêcher de se laisser fondre à terre et saliver ;», déclare Sootla.
Témoignage de Sootla sur l’efficacité de cette méthode
Bien que certains peuvent voir d’un mauvais œil ou même remettre en cause l’efficacité d’une telle pratique, Sootla déclare qu’en suivant les étapes qu’il vient de décrire, il a réussi à tromper des hommes d’affaires qui lui ont demandé de devenir leur cofondateur technique. Il déclare avoir également dupé des ingénieurs qui ont sollicité ses conseils sur l’intelligence artificielle en général. Enfin, il clame que son comportement fut tellement fidèle à la réalité que le ministère de la Justice a sollicité une fois son avis sur la création d’une interface graphique utilisant Visual Basic pour suivre l’adresse IP d’un tueur en série.
Vu l’efficacité d’une telle approche, pensez-vous qu’il est possible de faire mieux que Sootla ;? Quel scénario avez-vous déjà mis en œuvre pour vous faire passer pour un bon programmeur ;?
Source : Blog Sten Sootla
Et vous ?
Avez-vous déjà utilisé des astuces pour faire croire que vous êtes un bon programmeur ou que vous avez une compétence alors qu’il n’en était rien ;?
Quel subterfuge avez-vous utilisé pour y parvenir ;?
Voir aussi
Qu’est-ce qui fait un bon programmeur ;? Un senior liste cinq caractéristiques d’un bon programmeur
Codeur, programmeur, développeur : y a-t-il une différence ;? Ces termes sont-ils interchangeables ;?
Comment devenir un meilleur développeur ;? La formation et l’expérience sont-elles suffisantes ;?
Faut-il éliminer le mythe du programmeur génie ;? Selon un sénior « ;la plupart des gens sont moyens ;» et cela n’est pas grave
La profession de programmeur serait-elle la plus déprimante de toutes ;? Un blogueur présente son point de vue
Trolldi : comment se faire passer pour un bon programmeur ?
Sten Sootla donne des conseils pratiques pour ceux qui souhaitent obtenir sans effort le statut de bon programmeur
Trolldi : comment se faire passer pour un bon programmeur ?
Sten Sootla donne des conseils pratiques pour ceux qui souhaitent obtenir sans effort le statut de bon programmeur
Le , par Olivier Famien
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !