« Rechercher Trump News sur Google ne donne que des résultats sur le point de vue, les articles des médias fake news. En d'autres termes, c'est TRUQUÉ, pour moi et d'autres, afin que presque tous les articles et informations soient NÉGATIFS », a tweeté Trump. « Fake CNN est proéminente. Les médias républicains, conservateurs et justes sont écartés. Illégal ? » écrit-il. « 96 % des résultats sur Trump News viennent de médias nationaux de gauche », ce qu'il estime « très dangereux ».
Trump a suggéré également que Google et les autres ont tendance à réduire en silence les voix des conservateurs et cachent les informations positives. « Ils contrôlent ce que nous pouvons voir ou pas. C'est une situation très grave dont on s'occupera ! » a-t-il ajouté, sans toutefois indiquer comment ou quand il compte se pencher sur ce problème.
Trafic DuckDuckGo
Un trafic qui continue de croître
En 2019, DuckDuckGo a déjà enregistré plus de 11,6 milliards de requêtes dont 933 millions pour le seul mois d'octobre qui n'est pas encore achevé. Le moteur est donc bien loin des 50 millions de requêtes par mois qu'il affichait en 2013. Il faut aussi souligner que le moteur de recherche a franchi la barre du milliard de requêtes sur un an en 2013. En 2019, le moteur enregistre désormais ce résultat... sur un mois.
Dans un billet publié l'année dernière, DuckDuckGo affirmait : « À la suite du scandale de Cambridge Analytica sur Facebook, nous avons battu notre record de recherche directe quotidienne en atteignant les 25 568 558 recherches privées. Et depuis cette année, nous sommes fiers d’annoncer que nos applications et extensions de navigateur - DuckDuckGo Privacy Essentials - font maintenant plus que des recherches privées. Elles disposent également d’un meilleur blocage de tracker, un chiffrement plus intelligent et des niveaux de confidentialité des sites Web - tous les éléments essentiels à la confidentialité dont vous avez besoin sur n'importe quel appareil avec un seul téléchargement ».
Un record désormais battu puisque les requêtes journalières durant le mois d'août tournent autour des 46 millions, soit presque deux fois plus que les 25 millions de requêtes journalières observées au lendemain de Cambridge Analytica.
Pour attirer l’attention des internautes, DuckDuckho a proposé un mode qui ne garde aucune information personnelle sur les utilisateurs, ce qui fait que toutes les instances sont anonymes. Du côté de Google, les internautes disposent d’un identifiant et, en fonction de leurs recherches, ils peuvent voir généralement des annonces ciblées. Les internautes ne disposant pas d’identifiants chez DuckDuckGo, ils ne sont donc théoriquement pas suivis. Par la même occasion, ils n’ont pas d’historique de recherche (puisque les pages recherchées ne sont pas enregistrées).
En plus de son moteur de recherche, la société a également développé une application de confidentialité qui empêche les scripts de suivre les visiteurs, et il est possible que d’autres applications axées sur la confidentialité soient en cours de développement.
En août 2018, DuckDuckGo a obtenu un financement de 10 millions de dollars auprès d'OMERS Ventures la semaine dernière, un fonds de pension canadien qui a investi dans un certain nombre de startups. Selon l'annonce du partenariat, l’entreprise n’avait guère besoin de collecter plus d’argent. DuckDuckGo, qui a fait une levée de fonds de 3 millions de dollars en 2011, est rentable depuis 2014. Cependant, le nouveau financement pourrait aider DuckDuckGo à étendre ses campagnes d'éducation concernant la confidentialité des moteurs de recherche.
Tout n'est pas rose pour le Petit Poucet
En début d'année, le moteur de recherche DuckDuckGo a nié une affirmation faite dans un message de forum suggérant qu’il se servait du fingerprinting du navigateur.
Disposant de paramètres variés, le fingerprinting, une technique d'identification et de pistage de l'internaute ou du mobinaute basée sur une empreinte digitale numérique unique, est souvent utilisé par des sites web par exemple pour diffuser de la publicité ciblée. Parmi ces paramètres, nous pouvons citer l’énumération des plugins du navigateur, la variable “user-agent”, la liste des polices de votre système, etc.
Un utilisateur a affirmé que :
« DuckDuckGo utilise l’API Canvas DOMRect sur son moteur de recherche. Canvas est utilisé pour effectuer des mesures de géométrie uniques sur les navigateurs cibles, et l'API DOMRect utilise des rectangles. Ceci peut être vérifié avec l'add-on CanvasBlocker Firefox de Korbinian Kapsner. DDG a récemment redirigé certaines navigations de sites Web vers de jolies images avec des remarques sur leurs promesses de confidentialité. L'organisation cherche maintenant à élargir sa présence sur Internet. DDG est sans aucun doute un courtier en données, et les sites Web commerciaux qui font des promesses telles que DDG ne survivront pas longtemps s'ils les tiennent réellement ».
Brian Stoner, le responsable de la recherche de DuckDuckGo, a réfuté l'accusation en ces termes :
« Nous ne faisons absolument aucun fingerprinting. S'il vous plaît, pensez à parcourir notre politique de confidentialité, elle est assez claire à ce sujet : "Nous ne recueillons pas ou ne partageons pas les informations personnelles." https://duckduckgo.com/privacy »
Nous utilisons diverses API de navigateur pour offrir une expérience de recherche compétitive par rapport à celle de Google. De nombreuses extensions de protection contre le "fingerprinting" adoptent une approche de terre brûlée, bloquant toute API de navigateur susceptible d'être exploitée par un mauvais acteur.
Gabe Weinberg, PDG de DuckDuckGo, lui a fait écho et a déclaré que cet avertissement est un faux positif :
« Les bibliothèques de détection de fingerprinting créent malheureusement des faux positifs, car elles n'anticipent pas les bons acteurs qui utilisent certaines API de navigateur à des fins non néfastes pour lesquelles ils ont été conçus. Nous le savons non seulement parce que nous avons été faussement identifiés ici (et l’avons été ailleurs), mais parce que nous intégrons ce type de détection dans notre application mobile et dans notre extension de navigateur, et nous ne voulons pas non plus faire de fausses déclarations ».
Qwant dans la tourmente
Du côté du moteur de recherche français qui a été lancé un peu plus tard que DuckDuckGo (2013), il est aussi question de ne pas tracer les utilisateurs et de ne pas vendre leurs données personnelles pour garantir leur vie privée. D’après Éric Leandri qui dirige aujourd’hui l’entreprise, Qwant est la seule entreprise numérique dans le monde qui garantit à cent pour cent le respect de la vie privée. Ainsi, à l’inverse de son concurrent américain, Qwant a développé son modèle d'affaires sur la protection des données des consommateurs et la protection de la vie privée. Les cookies ne sont pas installés sur le navigateur de l’internaute. L’historique des requêtes n’est pas non plus enregistré. Concrètement, il n’y a pas de marchandisation des données récoltées lorsque l’utilisateur effectue une recherche. Si Qwant ne vous trace pas lors de vos recherches, la société a par ailleurs indiqué que les données transversales sont monétisées.
Cependant, depuis ses neuf ans d'existence, l’entreprise peine à se faire un chiffre d’affaires au-delà des cinq millions d’euros, et ce, malgré ses nombreuses communications. Mais le problème va plus loin.
Les pertes se multiplient pour l’entreprise qui n’arrive pas à atteindre ses objectifs. Selon les chiffres rapportés par ces derniers, l’entreprise n’affiche qu’un maigre chiffre d’affaires. En 2018 par exemple, son activité n’aura généré que 5 millions d’euros, ce qui n'est pas mieux qu’un an auparavant (3 millions). Un résultat très éloigné des pronostics d’Éric Léandri, son patron. Début 2018, il affirmait au Figaro vouloir atteindre un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. Ce nombre a rapidement été revu à 10 millions pour finalement atterrir à 5 millions. Il apparaît qu’actuellement, l’entreprise s’enfonce dans le rouge, avec 11,2 millions d’euros de pertes en 2018 après 10 millions en 2017 et 4,7 millions en 2016. Trois années ont suffi à l’entreprise pour jeter un peu plus de 25 millions d’euros.
L'un des plus gros problèmes à souligner dans la démarche interne de l’entreprise est sa forte dépendance de Microsoft. L’entreprise ne dispose pas de ressources suffisantes (ou elle n’en dispose pas du tout) pour élaborer son propre index de tri des résultats de recherche sur le Web. À sa création en 2013, l’entreprise n’a pas cessé de répéter qu’elle utilisait son propre algorithme de tri, mais ses premiers utilisateurs ont remarqué qu’il ne s’agissait pas du tout d’une nouveauté. En effet, ces derniers ont souligné le fait qu’il existait une similitude remarquable par rapport à l’affichage et le tri des résultats de recherches entre le moteur de recherche français et le moteur de recherche de Microsoft Bing.
Source : DuckDuckGo
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Voir aussi :
DuckDuckGo propose le Do Not Track Act, un projet de loi qui obligerait les sites à ne pas pister les internautes qui utilisent Do Not Track
DuckDuckGo utilise maintenant Apple Maps pour alimenter les résultats de la recherche privée
DuckDuckGo accusé de faire du profilage des utilisateurs malgré sa promesse d'être l'anti-Google, le moteur assure qu'il n'en est rien
Google cède et transfère Duck.com à DuckDuckGo afin de dissiper la confusion des utilisateurs, même si les détails de cette entente ne sont pas connus