
À la police britannique en vertu d'un nouvel accord signé avec les États-Unis
Les plateformes de réseaux sociaux basées aux États-Unis, y compris Facebook et WhatsApp, seront très bientôt obligées de divulguer le contenu des messages chiffrés ou non de leurs utilisateurs à la police britannique en vertu d’un nouvel accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni, a récemment révélé The Times.
L’accord qui devrait être parafé d’ici le mois prochain obligera les entreprises des réseaux sociaux à communiquer, dans le cadre d’une enquête, les données échangées par les personnes soupçonnées d’infractions criminelles graves, y compris le terrorisme et la pédophilie, a indiqué une source proche de ce dossier.
Le gouvernement britannique et les autres membres des Five Eyes se sont, à plusieurs reprises déjà, montrés sceptiques à l’égard des initiatives des entreprises d’Internet en matière de chiffrement. Les Five Eyes forment un réseau complexe qui met en relation étroite les organismes de renseignement respectifs des différents pays membres (NSA, MI5, SCRS...) pour satisfaire un intérêt commun. Cette organisation milite notamment contre la prolifération des outils et des applications de chiffrement qui permettraient aux personnes malveillantes de communiquer facilement sans que leurs échanges puissent être interceptés.
Invoquant des impératifs liés à la sécurité nationale et emboitant le pas à son partenaire australien, le gouvernement britannique a suggéré au géant des réseaux sociaux de mettre en place des portes dérobées qui permettraient à ses services de renseignement d’avoir accès, en coulisse, aux diverses plateformes de messagerie du groupe ainsi qu’au contenu des messages échangés.
Le Royaume-Uni et les États-Unis ont convenu de ne pas enquêter sur leurs citoyens respectifs dans le cadre de cet accord qui prévoit également que les États-Unis ne pourront pas utiliser les données obtenues auprès d’entreprises britanniques dans les cas où la peine de mort a été prononcée.
Facebook fait actuellement l’objet d’enquêtes de la part de nombreux États pour atteintes graves à la vie privée et violation de la confidentialité. L’annonce de cet accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni va certainement relancer le débat sur l’efficacité du chiffrement de bout en bout lorsqu’il est mis en œuvre par de grandes entreprises d'Internet et de l’industrie technologique, en général. Elle tend également à remettre en question l’idée selon laquelle le chiffrement peut constituer une protection fiable et efficace au service de la confidentialité des données pour lutter contre la censure.
Source : The Times
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