L'association Libra sollicite une licence en Suisse
Pour tenter de s'intégrer comme un moyen de paiement dans le pays
Le 2019-09-11 17:46:14, par Bill Fassinou, Chroniqueur Actualités
L'association Libra a annoncé aujourd’hui dans un communiqué qu’elle s’apprête à solliciter une autorisation en Suisse pour que Libra soit utilisée comme un moyen de paiement dans le pays. Selon la rumeur, cela n’a rien d’étonnant, car l'association Libra est basée à Genève, un centre mondial de la diplomatie et du secteur bancaire. Selon Reuters, la FINMA, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers de la Suisse, a confirmé avoir reçu une demande de l’association pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance.
Libra est la nouvelle cryptomonnaie de Facebook basée sur la technologie de la blockchain et disposant de son propre portefeuille numérique. Libra est une cryptomonnaie censée permettre d'acheter des biens ou d'envoyer de l'argent aussi facilement qu'un message instantané. Facebook l’a présentée en juin 2019, avec la participation de 28 autres sociétés des secteurs de la finance, du commerce électronique, des technologies et des télécommunications. Ensemble, elles forment l'association Libra, qui doit garantir l’évolution de la monnaie.
Aujourd'hui, l'association a annoncé son intention de solliciter une licence en Suisse pour utiliser Libra en tant que moyen de paiement dans le pays. « Grâce à un cadre réglementaire neutre sur le plan technologique ainsi qu'une réglementation claire sur les business modèles basés sur la blockchain, la Suisse offre une voie d'innovation responsable en matière de services financiers, en harmonie avec les normes financières mondiales et une surveillance rigoureuse », a déclaré l’association un peu plus tôt dans la journée dans un communiqué.
« Nous avons engagé un dialogue constructif avec la FINMA et nous pensons qu'il est réaliste qu'un réseau blockchain open source puisse devenir un système de paiement régulé, sécurisé et avec peu de friction », a ajouté l'association. L’association n’a pas apporté d’autres clarifications sur sa déclaration, mais cette demande auprès des autorités suisses pourrait viser à la fois à clarifier le statut réglementaire de l'association Libra et celui de la Libra elle-même. La FINMA a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra.
Depuis son lancement, le projet de cryptomonnaie de Facebook s’est heurté à de violentes critiques de la part de plusieurs gouvernements dans le monde. En France comme aux États-Unis, les questions liées à la sécurité des utilisateurs potentiels de la monnaie numérique de Facebook se sont multipliées, ce qui a poussé l’entreprise [URL="https://www.developpez.com/actu/270591/"]a marqué[URL] une pause dans l’aboutissement de son projet dès le mois de juillet 2019. Pour le gouvernement français, les conditions nécessaires pour que Libra soit acceptée comme monnaie dans le pays ne sont pas encore remplies, Facebook devra encore y travailler.
« Aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies pour que cette monnaie proposée par Facebook aille de l'avant », a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, peu avant le début d'une réunion avec ses homologues du G7 à Chantilly, au nord de Paris. Dans le même temps, du côté des États-Unis, Trump s’en est également pris à Libra et aux cryptomonnaies en général. Trump a demandé à ces entreprises de rechercher une charte bancaire et de se soumettre à la réglementation américaine et mondiale si elles souhaitaient « devenir une banque ».
Quelques jours après ces déclarations, David Marcus, entrepreneur américain et directeur du projet de cryptomonnaie Libra de Facebook, en comparaison devant un comité du Congrès américain, s’est présenté avec un message simple : « Facebook sait que les décideurs sont préoccupés par le projet Libra et qu'il ne fera pas avancer le projet tant que leurs préoccupations ne seront pas résolues ». Contrairement à sa vision initiale, cela semblait annoncer un changement radical dans la conception de la cryptomonnaie Libra par Facebook.
Cette déclaration de David Marcus fait suite à la prise de position non seulement du président américain, mais également du président de la Réserve fédérale Jerome Powell. Lors d'une sortie, ce dernier avait déclaré aux législateurs que le plan de Facebook visant à créer une monnaie numérique appelée Libra ne pourrait pas aller de l'avant s'il ne répondait pas aux préoccupations concernant la confidentialité, le blanchiment d'argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière. Mais désormais, Facebook compte tester son produit sur le marché suisse.
En Suisse, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance. Selon le média britannique Reuters, il s’agit pour Libra de clarifier son statut réglementaire en vue d’obtenir une licence en tant que système de paiement dans le pays. Si la cryptomonnaie de Facebook réussit à s’intégrer comme un système de paiement en Suisse, les autres gouvernements reverront-ils leurs positions ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Néanmoins, pour les entreprises qui constituent l’association Libra (Visa Inc., Mastercard Inc., PayPal Holdings Inc., Uber Technologies Inc., etc.), les systèmes de paiements actuels sont très fragmentés et doivent donc être améliorés. La vision de Facebook est de placer Libra comme le candidat idéal pour faciliter les échanges économiques d’ici le premier semestre de 2020, mais ce plan risque d’être avorté. En effet, l’entreprise doit faire face d’une part à de nombreux scandales et crises et d’autre part à de nombreuses enquêtes et plaintes antitrust.
Source : Reuters
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Aujourd'hui, l'association a annoncé son intention de solliciter une licence en Suisse pour utiliser Libra en tant que moyen de paiement dans le pays. « Grâce à un cadre réglementaire neutre sur le plan technologique ainsi qu'une réglementation claire sur les business modèles basés sur la blockchain, la Suisse offre une voie d'innovation responsable en matière de services financiers, en harmonie avec les normes financières mondiales et une surveillance rigoureuse », a déclaré l’association un peu plus tôt dans la journée dans un communiqué.
« Nous avons engagé un dialogue constructif avec la FINMA et nous pensons qu'il est réaliste qu'un réseau blockchain open source puisse devenir un système de paiement régulé, sécurisé et avec peu de friction », a ajouté l'association. L’association n’a pas apporté d’autres clarifications sur sa déclaration, mais cette demande auprès des autorités suisses pourrait viser à la fois à clarifier le statut réglementaire de l'association Libra et celui de la Libra elle-même. La FINMA a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra.
Depuis son lancement, le projet de cryptomonnaie de Facebook s’est heurté à de violentes critiques de la part de plusieurs gouvernements dans le monde. En France comme aux États-Unis, les questions liées à la sécurité des utilisateurs potentiels de la monnaie numérique de Facebook se sont multipliées, ce qui a poussé l’entreprise [URL="https://www.developpez.com/actu/270591/"]a marqué[URL] une pause dans l’aboutissement de son projet dès le mois de juillet 2019. Pour le gouvernement français, les conditions nécessaires pour que Libra soit acceptée comme monnaie dans le pays ne sont pas encore remplies, Facebook devra encore y travailler.
« Aujourd'hui, les conditions ne sont pas réunies pour que cette monnaie proposée par Facebook aille de l'avant », a déclaré Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, peu avant le début d'une réunion avec ses homologues du G7 à Chantilly, au nord de Paris. Dans le même temps, du côté des États-Unis, Trump s’en est également pris à Libra et aux cryptomonnaies en général. Trump a demandé à ces entreprises de rechercher une charte bancaire et de se soumettre à la réglementation américaine et mondiale si elles souhaitaient « devenir une banque ».
Quelques jours après ces déclarations, David Marcus, entrepreneur américain et directeur du projet de cryptomonnaie Libra de Facebook, en comparaison devant un comité du Congrès américain, s’est présenté avec un message simple : « Facebook sait que les décideurs sont préoccupés par le projet Libra et qu'il ne fera pas avancer le projet tant que leurs préoccupations ne seront pas résolues ». Contrairement à sa vision initiale, cela semblait annoncer un changement radical dans la conception de la cryptomonnaie Libra par Facebook.
Cette déclaration de David Marcus fait suite à la prise de position non seulement du président américain, mais également du président de la Réserve fédérale Jerome Powell. Lors d'une sortie, ce dernier avait déclaré aux législateurs que le plan de Facebook visant à créer une monnaie numérique appelée Libra ne pourrait pas aller de l'avant s'il ne répondait pas aux préoccupations concernant la confidentialité, le blanchiment d'argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière. Mais désormais, Facebook compte tester son produit sur le marché suisse.
En Suisse, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a confirmé avoir reçu une demande de l'association Libra pour évaluer ce projet de cryptomonnaie au regard du droit suisse de la surveillance. Selon le média britannique Reuters, il s’agit pour Libra de clarifier son statut réglementaire en vue d’obtenir une licence en tant que système de paiement dans le pays. Si la cryptomonnaie de Facebook réussit à s’intégrer comme un système de paiement en Suisse, les autres gouvernements reverront-ils leurs positions ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Néanmoins, pour les entreprises qui constituent l’association Libra (Visa Inc., Mastercard Inc., PayPal Holdings Inc., Uber Technologies Inc., etc.), les systèmes de paiements actuels sont très fragmentés et doivent donc être améliorés. La vision de Facebook est de placer Libra comme le candidat idéal pour faciliter les échanges économiques d’ici le premier semestre de 2020, mais ce plan risque d’être avorté. En effet, l’entreprise doit faire face d’une part à de nombreux scandales et crises et d’autre part à de nombreuses enquêtes et plaintes antitrust.
Source : Reuters
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ddoumecheMembre extrêmement actifJ'attend patiemment de voir le premier péquin venu se faire confisquer ses libras pour un commentaire désobligeant sur une photo quelconque. Déjà on lui clôturera son compte, donc son portefeuille, d'un claquement de doigt.
Et il s'agit bien là d'argent de monopoly saisissable instantanément, et pour lequel vous n'avez aucun recours juridique.le 28/11/2020 à 12:21 -
UtherExpert éminent séniorC'est marrant la croyance limite anarchiste que si on n'a pas un état ou une entreprise pour gérer, c'est forcément mieux.
Dans la pratique dès qu'un élément de valeur échappe au contrôle de quelqu'un, il est forcément repris par d'autres forces de pouvoir qui veulent en tirer profit : entreprises, spéculateurs, mafia, ... Les gens d'en bas ne gagnent jamais au change.
Il n'y a qu'a voir comment les cryptomonnaies actuelles sont à la merci absolue de la spéculation.le 13/09/2019 à 12:13 -
phil995511Membre éprouvéTiens je ne savais pas, quelle bande ploucs, ils doivent certainement attendre de voir ce qui va ressortir de tout ça pour potentiellement lancer leur propres crypto-monnaies monnaies...
Oui en enrichissant chaque fois un peu plus FB et leurs sous entités commerciales.
Oui les écoles privées sont réservées aux riches (aux USA les gens doivent s'endetter pour avoir la possibilité d'envoyer leurs enfants à l'université), les hôpitaux privés refusent les gens n'ayant pas d'assurance à la hauteur de leurs exigences (ils réfutent le serment d’Hippocrate), quand aux milices privées (y en a pas chez moi Dieu merci) elle massacrent des gens innocents par exemple en Amérique latine, etc...
Ce genre de systèmes engendrent des disparités sociales et économiques dans le genre de la loi du plus fort versus le plus faible. Ils risquent de détruire des décennies de lutte sociale, d'effort pour voir un jour émerger des sociétés plus humaines où tout un chacun pourrait y trouver une place digne et acceptable...
Cela se rapproche de la définition que l'on fait du capitalisme sauvage, du totalitarisme financier, soit quelque chose de vraiment pas bon à terme pour l'ensemble de la population et de l'environnement.le 12/09/2019 à 14:29 -
emilie77Membre éprouvéTrès bien! Les monnaies doivent etre en main publique ou de personnele 07/10/2019 à 9:37
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pierre-yMembre chevronnéOn n'a plus le droit de battre notre monnaie mais une entreprise elle le peut...le 27/11/2020 à 19:32
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phil995511Membre éprouvéLes USA ne sont vraiment pas un modèle à suivre, je prie pour que cette pauvre France qui n'a jamais réussi à redresser son économie (pour d'obscures raisons) cesse de vouloir tout privatiser tel que tu le décrisle 12/09/2019 à 14:46
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gandalflemaiaMembre régulierSauf que le Dollar, l'état (ici États-uniens) a le pouvoir de le tracer (mouvement SWIFT etc). Ici une fois que l'argent c'est du Libra, il est totalement impossible de suivre les transactions. En fonction du choix technologique, Facebook serait alors seul maitre à bord. Une banque qui blanchi de l'argent, s'expose à des poursuivtes graves et garder le secret c'est de plus en plus difficile. Là, ce n'est pas le cas. Une fois de plus, on peut critiquer les Banque Centrale, c'est même positif, on a un pouvoir de pression. À part acheter des actions Facebook, je ne vois pas ce qu'on pourra faire.le 13/09/2019 à 13:04
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phil995511Membre éprouvéJ'espère qu'on leur refusera cette licence. Ces crypto-monnaies émanant de groupes/entreprises privées et donc non gérées par des banques fédérales, devraient tout simplement être interdites.
Quand aux autre monnaies électroniques "traditionnelles", elles consomment beaucoup trop de courant électrique à êtres générées, ce qui en va pas dans le sens du développement durable et de l’écologie... Et à mes yeux certaines d'entre elles s'associent plus à des jeux de l'avion qu'autre chose. De toute manière parier en bourse est assez immoral sur les bords.le 11/09/2019 à 19:24 -
phil995511Membre éprouvéJe ne pense pas qu'ils aient peur bien au contraire, ils sont hyper réalistes et anticipent à juste titre ce qui va se passer si ce type de monnaies se généralisent.
Personnellement je suis de leur avis, je te conseille de lire cet article auquel j'adhère :
https://www.24heures.ch/monde/europe...story/22844189
Si on va au bout de ce genre de logique, on peut tout aussi bien remplacer d'autres services étatiques par des services privés dans les domaines de éducation, l'énergie, les transports, la santé, la défense, la politique, etc.
Mais à ce moment on n'est plus vraiment dans des démocraties ou l'état veille au bien être de ses concitoyens... Sachant à quel point les pays qui adoptent ce genre de logique/politique en souffrent, personnellement je n'en veux pas !!!le 12/09/2019 à 13:33 -
gandalflemaiaMembre régulierLibra n'est pas une solution et elle ne me plait pas mais par contre j'aime la peur des états enver cette monnaie
Que nos états ne soient pas parfait, que vous ne soyez pas convaincue par notre modèle démocratique, voir même que vous admiriez les mouvements sociaux déstabilisent les "élites politique" (même si j'aime pas ce terme simpliste), je pourrais comprendre. Mais là...
L'ennemie de notre ennemie n'est pas forcément notre ami. C'est marrant de voir les mêmes qui passent leur temps à dénoncer les connivences entre les politiques et la finance se réjouir de Libra. Ce genre de monnaie c'est l'extase ultime du libéralisme absolue et une perte de souveraineté du peuple.
Il y a eu de nombreux scandales financier ces dernières années, c'est un fait. Sous la pression populaire, des mesures ont été prise. Et svp, si vous ne travaillez pas dans le milieu, ne vous ridiculisez pas en disant "c'est pas vrai, rien est fait". C'est peut-être pas suffisant mais on avance dans la bonne direction.
Maintenant imaginez que Libra tue les devises traditionnelles, vous aurez aucun moyen de contrôler ce qu'il se passe. C'est l'arme absolue de l'évasion fiscal (et encore ce terme ne sera même plus cohérent), du blanchiement, du contrôle des citoyens (et encore "citoyen" ne sera plus non plus le terme cohérent).
Je vous laisse méditer du risque que ça engendre.le 13/09/2019 à 11:57