L’avenir de la technologie va au-delà de la simple augmentation de la puissance de traitement brute et de la démocratisation de l’informatique quantique. L’une des préoccupations majeures des chercheurs reste également le développement de moyens et techniques permettant de stocker durablement de grandes quantités de données à moindre coût.
Après les cassettes, disquettes, CD, disques durs et puces mémoires, la prochaine technologie de stockage pourrait être l’ADN. Des scientifiques irlandais du WIT (Institut irlandais de technologie de Waterford) ont donné le ton, en février 2018, lorsqu’ils ont annoncé avoir mis au point une solution innovante permettant de stocker des données dans de l’ADN : jusqu’à un zettaoctet dans un gramme d’ADN.
Aujourd’hui, c’est la Startup américaine Catalog qui fait parler d’elle en rapportant qu’elle a réussi à sauvegarder tout le texte de la version anglaise de Wikipédia, l’équivalent de 16 Go de données, sur un support organique semblable aux molécules qui constituent le support génétique de tous les êtres vivants de notre planète : l’ADN.
L’ADN fait partie intégrante de la vie et de son évolution sur terre. Elle est reconnue comme étant un support à la fois fiable et flexible capable d’assurer de façon pérenne et sécurisée le stockage et le transfert de données complexes. L’ADN est, en outre, moins susceptible de devenir obsolète que les technologies de stockages purement électroniques qui se sont succédé au fil du temps.
Les brins d’ADN sont minuscules et difficiles à manipuler. Mais ces molécules biologiques sont aussi compactes, chimiquement stables et peuvent stocker plusieurs types de données, y compris celles qui régissent comment une cellule devient une plante ou un animal. Bien que les données stockées sur l’ADN puissent être endommagées par les rayons cosmiques, la startup basée à Boston affirme que sa solution constitue un support plus stable que les autres alternatives.
Catalog utilise un générateur d’ADN et des brins d’ADN synthétiques qui sont plus courts que l’ADN humain, mais qui, une fois assemblés, permettent de stocker une plus grande quantité de données. Son dispositif peut enregistrer jusqu’à 4 mégabits de données par seconde dans l’ADN. Toutefois, des optimisations devraient tripler ce taux et permettre aux utilisateurs d’enregistrer jusqu’à 125 gigaoctets de données en une seule journée.
Même s’il est peu probable qu’à court ou à moyen terme, cette technologie de stockage organique basée sur l’ADN parvienne à bouleverser l’ordre établit sur le marché des dispositifs de stockage où les puces mémoire NAND gagnent du terrain, Catalog est persuadé que sa technologie pourrait déjà être utile à certains clients, en particulier à ceux qui ont besoin d’archiver de très grandes quantités de données.
Source : Catalog
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Le , par Christian Olivier
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