L’Équateur aurait subi 40 millions de cyberattaques depuis qu’il a permis à la police britannique de contraindre le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, à quitter son ambassade à Londres, a rapporté l’Agence France-Presse (AFP).
Patricio Real, vice-ministre de l’Équateur des technologies de l’information et de la communication, a confié que les attaques ont commencé peu après l’arrestation d’Assange le 11 avril 2019 par des agents du service de police métropolitain (MPS). Elles avaient principalement pour origine les États-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Roumanie, la France, l’Autriche, le Royaume-Uni et l’Équateur et le Brésil. Javier Jara, sous-secrétaire du Département de l’administration électronique du ministère des Télécommunications, a déclaré à ce propos que son pays avait subi des attaques volumétriques qui ont bloqué l’accès à Internet à la suite de « ;menaces émanant de groupes liés à Julian Assange ;».
Les attaques volumétriques représentent une forme d’attaque par déni de service distribué (DDoS) dans laquelle les attaquants inondent les serveurs de requêtes afin de les surcharger et d’empêcher les utilisateurs légitimes d’y accéder : l’attaquant utilise le botnet pour générer un trafic important et engorger la cible.
Les 40 millions de cyberattaques évoquées précédemment correspondent au nombre cumulé de tentatives automatisées de perturbation ayant affecté les systèmes cibles (les sites Web du ministère des Affaires étrangères, de la banque centrale, du bureau du président Lenin Moreno, des autorités fiscales et de nombreux autres sites Web gouvernementaux). Mais aucune institution n’a signalé de tentative réussie de vol ou de destruction de données.
Julian Assange, fondateur de l’organisme international à but non lucratif Wikileaks, avait à l’origine demandé et obtenu l’asile à l’ambassade de l’Équateur à Londres en 2012. Mais à cette époque, les autorités britanniques cherchaient à extrader Assange vers la Suède où elles enquêtaient sur deux affaires distinctes — une agression sexuelle et un viol — impliquant ce dernier. Assange cherchait à présenter les allégations comme un prétexte pour obtenir son extradition vers les États-Unis, où il ferait l’objet de poursuites pour avoir divulgué des secrets gouvernementaux et militaires.
Les autorités suédoises ont par la suite abandonné l’enquête, mais le Royaume-Uni a continué à demander son arrestation pour avoir refusé de verser une caution. Assange est resté à l’ambassade équatorienne au fil du temps, usant apparemment de la patience de l’Équateur. L’ambassade aurait interrompu son accès à Internet en 2018 pour ingérence politique présumée, Moreno ayant qualifié Assange de « ;problème hérité ;» de son prédécesseur, Rafael Correa.
En fin de compte, les États-Unis ont accusé Assange d’avoir conspiré avec Chelsea Manning, celui qui a été à l’origine de la fuite de données sensibles en rapport avec les opérations de l’armée US en Irak pour le compte de WikiLeaks, pour tenter de pirater le réseau informatique protégé du Département US de la Défense (le Secret Internet Protocol Network, SIPRNet). Cette tentative aurait échoué, mais Manning a finalement fourni à Wikileaks des centaines de milliers de dossiers gouvernementaux qui ont été publiés en 2010. Ceux-ci allaient de câbles diplomatiques à d’autres données impliquant le personnel militaire américain en Irak et en Afghanistan dans la dissimulation de victimes civiles, la torture, des bavures ayant débouché sur la mort de journalistes… qui ont humilié le gouvernement américain.
Source : AFP
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Le , par Christian Olivier
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