Ces avancées technologiques permettent de réaliser des choses qui relevaient jusqu'ici de la science-fiction comme lorsqu'on apprenait en octobre dernier que la police anglaise veut utiliser l'IA pour empêcher les crimes violents avant qu'ils ne se produisent comme dans le film Minority Report. Et ce n'est pas tout puisque à en croire Motherboard, la police canadienne surveille les comportements négatifs des gens à travers une base de données de risques.
Principaux facteurs de risques à Ontario d'après un rapport de 2017
Etant donné qu'au Canada la police, les services sociaux et les travailleurs de la santé, utilisent des bases de données partagées, il a été constaté par Motherboard que certaines informations provenant de ces bases de données ont été utilisées par les provinces d'Ontario et Saskatchewan pour constituer une base de données de suivi axée sur les risques. Cela fait partie d'une approche collaborative du maintien de l'ordre appelée modèle Hub, qui associe les flics, le personnel scolaire, les travailleurs sociaux, les travailleurs de la santé et le gouvernement provincial. Ce constat a été fait sur la base de documents obtenus auprès du ministère de la sécurité communautaire et des services correctionnels d'Ontario.
D'après Motherboard, les informations contenues dans cette base de données indiquent si une personne consomme de la drogue, a été victime d'une agression ou vit dans un quartier jugé comme étant négatif. Des responsables des provinces de Saskatchewan et d'Ontario affirment que les données de cette base de données sont dépersonnalisées grâce à la suppression des détails tels que les noms de personnes et les dates de naissance. Les personnes dont les informations sont contenues dans cette base de données sont celles considérées comme susceptibles de devenir des criminels ou des victimes de préjudice. Ces informations sont collectées et ajoutées à la base de données lorsqu'une personne est évaluée pour une intervention rapide destinée à réduire ses niveaux de risque. Les interventions peuvent aller d’une simple discussion à une hospitalisation ou une arrestation forcée.
Catégories de risque provincial par occurrence d'après un rapport de 2017
Une enquête menée par Motherboard a révélé qu'en 2017, les enfants âgés de 12 à 17 ans constituaient le groupe d'âge le plus fréquemment ajouté à la base de données dans plusieurs régions d'Ontario et que certaines interventions avaient été effectuées sans consentement. Les autorités peuvent se passer de consentement si elles estiment qu'une personne présente un haut risque de subir un préjudice. Dans certains cas, des enfants âgés d’à peine six ans ont fait l’objet d’une intervention. Lisa Longworth, une analyste faisant partie de ce programme et travaillant auprès de la police provinciale d'Ontario, a déclaré à Motherboard que les interventions étaient un outil permettant aux policiers de prendre des mesures dans des situations où ils auraient été impuissants à intervenir.
On est donc là en plein dans l'univers du film Minority Report puisque les pratiques sont les mêmes. Des individus sont appréhendés avant même d'avoir commis un délit, seulement il ne s'agit plus de science-fiction, mais de réalité. Beaucoup voient en ce type de surveillance, une violation des droits fondamentaux des personnes à la liberté et à la sécurité de leur personne. Et pour d'autres, il ne s'agit de rien de plus que d'un moyen contribuant à rendre ce monde plus sûr.
Source : Motherboard
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Voir aussi :
UK : pas moins de 14 postes de police utilisent un logiciel de prédiction de la criminalité, d'après un rapport de Liberty Human Rights
UK : la police veut utiliser l'IA pour empêcher les crimes violents avant qu'ils ne se produisent, comme dans le film Minority Report
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