Derrière Qiu Ha, l’objectif était de réduire le coût de production des actualités, mais aussi, de générer de brèves informations de dernière minute plus rapidement que d'ordinaire et ainsi, améliorer la rapidité d'exécution de certains reportages et leur qualité. Qiu Ha possède une véritable forme humaine, car, des images d'un vrai présentateur ont été utilisées pour créer son apparence humanoïde. Ce dernier est lui aussi, sorti d’un partenariat entre Xinhua et Sogou. Après cette présentation, l’agence de presse annonçait que les présentateurs virtuels sont officiellement devenus des membres de son équipe de reportage. « Ils travailleront avec d'autres présentateurs pour vous fournir des informations d'actualité faisant autorité, de façon réactive et avec précision, en chinois et en anglais », avait déclaré l'agence.
Présentée jeudi dernier dans une vidéo sur les médias sociaux, Xiaomeng paraît remarquablement réaliste. À part quelques rides sur le visage, la présentatrice est capable de faire des ajustements de la main pendant qu'elle présente devant la caméra et ses clignotements des yeux ressemblent quelque peu à celui d’un humain. Cette présentatrice virtuelle rejoindra ses coéquipiers Qiu Ha et Xin Xiaohao. Sur ce dernier, Xinhua News a complété jeudi, qu’il a subi des améliorations et quelques mises à jour importantes. Selon The National, Xin Xiaohao a non seulement obtenu un nouveau registre des langages corporels, mais il a également été promu d'une position assise à une position debout lors de ses émissions. Voici ce que dit le présentateur virtuel dans sa récente apparition :
« Désormais, plutôt que de travailler derrière le bureau, je diffuserai les nouvelles devant le bureau. Je diffuserai en position debout. Je peux faire plus de gestes de la main et d’expressions faciales. Maintenant, j'ai mon propre nom, Xin Xiaohao. Grâce à cette mise à niveau, je serai en mesure de présenter de meilleures émissions ». Dans une vidéo sur Twitter, Xin Xiaomeng, la nouvelle présentatrice a fait une présentation du monde en chinois avec des sous-titres en anglais. Jeudi dans sa présentation, elle a dit d'abord "Bonjour à tous ceux qui la regardaient" et a annoncé ensuite qu’elle tiendra le rôle de diffuseur lors des conférences politiques de la Chine qui se tiendront au mois de mars prochain. Ces présentateurs virtuels sont déjà disponibles dans les applications Web et mobiles de Xinhua News, sur son compte public WeChat, et sur sa page Web TV et YouTube.
Ces présentateurs virtuels sont capables de travailler tous les jours, 24 heures sur 24. Tous ces outils d’IA renforcent sans doute la position de la Chine dans la recherche et le développement sur l’IA. Seulement, beaucoup craignent, et ce, même dans le rang des journalistes que la multiplication de ces agents non humains n’élimine de nombreux emplois en Chine ou encore ailleurs dans le monde. L'intelligence artificielle continue donc d'être une menace réelle aux emplois. Dans d’autres commentaires, certains abordent la notion de confiance qui selon eux est ce qui rend les humains différents des machines. À les écouter, on comprendrait qu’ils estiment qu’à cause de cette relation de confiance qui va manquer, une grande majorité d’agences de presse n’adoptera pas ce type de présentateurs.
Lors de la première présentation en novembre, Michael Wooldridge, professeur de l'Université d'Oxford, disait que les présentateurs virtuels ont du mal à paraître complètement naturels. Il ajoute qu’il est assez difficile de suivre pendant plusieurs minutes les présentateurs virtuels. « Il n'y a ni rythme ni accentuation », commentait le professeur Wooldridge aux micros de la BBC. Il avait également souligné que les présentateurs humains sont traditionnellement, dans de nombreux cas, devenus des personnalités publiques de confiance et que « si vous ne regardez que de l'animation, vous allez complètement perdre ce lien de confiance ».
Ces présentateurs virtuels sont-ils vraiment de l'IA ?
À part cela, d’autres groupes de personnes pensent que ces présentateurs ne sont pas des produits IA, mais de simples robots. Pour eux, beaucoup de personnes se trompent sur la réelle définition de l’IA et qu’il ne suffit pas juste de mettre en marche un robot capable de répéter un texte préconçu pour dire qu’on est en présence d’une IA. « Ce n'est pas une IA réelle, ça n'existe pas ou du moins ça n’y ressemble absolument pas. Arrêtez de crier IA chaque fois que vous réussissez à mettre en marche un robot », s’exclament-ils.
D’après un autre analyste, l'intelligence artificielle de ce radiodiffuseur prend des morceaux de toutes les technologies et les combine avec notre compréhension des humains et des gestes humains. Une technologie que vous pouvez trouver dans les jeux vidéo. Selon lui, toute la technologie est là, mais personne ne l'avait jamais mis dans une telle situation pour l'application de la diffusion d'informations. Contrairement à tout ce qui précède, certains y voient un nouveau visage pour le journalisme et donnent quelques raisons. L’une de ces raisons parle du fait que là, nous sommes en présence d’un présentateur qui ne discutera pas les ordres. Il servira donc de lecteur sur toutes les questions sans être limité par une conscience ou une éthique personnelle qui empêche souvent les journalistes à livrer une version parfaite ou exacte des faits qui se produisent réellement. Cependant, est-ce une raison suffisante pour remplacer les journalistes humains par des machines ?
Source : The National
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