Qu’il s’agisse de documentaires, de ses différents écrits (notamment ceux portant sur la singularité) ou des nombreuses d’interviews auxquelles il a participé ces dernières décennies, Kurzweil a toujours fait une analyse prudemment optimiste du monde de demain. La dernière apparition de ce salarié de Google dans une interview, lors du Festival RAAD organisé l’année dernière à Las Vegas, n’a pas fait exception à la règle.
Au cours de cet évènement Ray Kurzweil a été interrogé par Gennady Stolyarov II, président du Parti transhumaniste américain, sur un certain nombre de questions ayant trait à la robotique, à l’usage de l’IA dans la santé (les diagnostics médicaux basés sur Watson notamment) et aux risques potentiels que tout cela impliquait pour notre avenir. Il a profité de cet échange pour donner son point de l’état de l’IA par rapport à l’intelligence humaine (IH), en essayant de déterminer si l’IA parviendra un jour au stade de la super intelligence également connue sous le nom de singularité technologique.
En utilisant des exemples de l’IA moderne telle qu’AlphaGo, il a suggéré qu’il est clair aujourd’hui que l’IA a déjà commencé à surpasser l’intelligence humaine dans des tâches spécifiques, précisant qu’il s’agit là d’une caractéristique commune de cette technique lorsqu’on s’attarde sur son évolution au cours des deux dernières décennies. Dans le cas de AphaGo, par exemple, l’objectif était de parvenir à vaincre les meilleurs joueurs humains de Go au monde et de montrer la supériorité de l’IA dans ce cadre restreint. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres (AlphaZero avec divers jeux, Watson dans la santé et la cybersécurité…).
Kurzweil semble persuadé que l’IA surpassera tôt ou tard l’IH dans son ensemble et qu’à l’avenir, nos craintes d’un avenir dystopique où l’IA se pervertit s’estomperont. Il fait valoir cet argument sachant qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’IA singulière qui soit contrôlée par des entreprises ou des personnes puissantes et singulières. D’après lui, des millions d’IA différentes sont, à l’heure actuelle, contrôlées par quiconque possède un smartphone.
Le point de vue optimiste de Kurzweil ne cadre, cependant, pas avec ce qui est observé aujourd’hui : un profond déséquilibre entre, d’un côté, des entreprises centralisées qui tentent de tout contrôler et de l’autre une population décentralisée en manque de solutions de protection et de transparence. Les scandales à répétition notés du côté des leadeurs de l’industrie technologique tels que Facebook, Amazon ou Google illustrent une négligence flagrante qui justifie probablement le scepticisme d’une grande partie du public.
L’IA devrait plutôt contribuer à autonomiser l’espèce humaine dans son ensemble, qu’il s’agisse de prolonger sa longévité, d’accroître ses capacités cognitives ou de lui donner accès aux étoiles. Et le monde aurait besoin d’entreprises et de personnes responsables qui poursuivent cet objectif.
Source : Grayscott
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