Le grand maître des échecs Garry Kasparov avait perdu une partie d’échecs contre une machine (un superordinateur d’IBM) en 1997. Mais aujourd’hui, il s’est rangé du côté de la collaboration homme-machine et tente d’expliquer pourquoi il est temps pour l’humanité d’accueillir à bras ouverts l’ère des machines intelligentes : « l’avenir appartient à la coopération Homme et informatique ».
Bien avant que les joueurs de Go ne se fassent battre par AlphaGo, l’IA développée par la filiale DeepMind de Google, Kasparov a vécu l’expérience directe d’être battu par une machine. Cela ne l’a pas pour autant empêché de cultiver, plus tard, une vision pro-IA. Dans les années 1990, le virtuose des échecs a disputé deux parties (six matchs par partie) contre deux superordinateurs d’IBM. Il avait gagné la première, mais a perdu la dernière (trois nuls, une victoire et deux défaites). Depuis, Kasparov s’est énormément intéressé à l’univers de l’intelligence artificielle. D’ailleurs, il en parle longuement dans son dernier livre sorti en 2016 (Deep Thinking : où l’intelligence de la machine se termine et la créativité humaine).
D’après Murray Campbell, l’un des trois principaux concepteurs de Deep Blue, le fameux coup de maître de la machine serait davantage la résultante d’un bug plutôt qu’autre chose. Deep Blue était programmée pour calculer jusqu’à 200 millions de positions par seconde, mais n’appliquait aucune stratégie de jeu. Elle jouait seulement au coup par coup et s’est avérée incapable de choisir une position, ce qui l’a conduit à déplacer un pion de manière aléatoire. Le sacrifice de ce pion a déstabilisé Kasparov, lui faisant croire qu’il s’agissait d’une manœuvre subtile préparée longtemps à l’avance.
Deep Blue était conçu selon l’architecture dite massivement parallèle. Ce superordinateur de 1997 fabriqué par IBM était spécialisé dans le jeu d’échecs. Il était basé sur la plateforme RS/6000 SP (Scalable POWERparallel) Thin P2SC d’IBM comprenant 30 nœuds. Chaque nœud contenant un microprocesseur P2SC de 120 MHz, amélioré avec 480 puces conçues spécialement pour l’occasion. Son programme de jeu d’échecs a été écrit en C et fonctionnait sous le système d’exploitation AIX. En juin 1997, Deep Blue était le 259e supercalculateur le plus puissant selon la liste TOP500, avec 11,38 GFLOPS sur l’indice de référence LINPACK haute performance.
De nombreux scénarios envisagés avec l’avènement de l’intelligence artificielle prédisent des catastrophes ou des évènements sombres pour l’humanité : robots voleurs d’emplois, appareils intelligents espions. Des universitaires et des chercheurs à travers le monde sont également persuadés que faire face à la montée rapide de l’automatisation est devenu un défi majeur pour le XXIe siècle.
D’après Garry Kasparov, la prochaine ère sera certainement celle des machines intelligentes. Lorsqu’on l’imagine, elle peut paraitre terrifiante, voire alarmante, mais il ne faut pas en avoir peur : « cela pourrait devenir un cauchemar, mais tout dépend de nous, de notre attitude et de notre capacité à proposer de nouvelles idées. Il nous appartient de prouver que nous ne sommes pas redondants. »
Garry Kasparov pense que l’être humain n’est pas en mesure de rester calme, concentré et performant pendant de nombreuses heures. Son appareil psychique ne l’y autorise pas. Il pense que si l'on pouvait combiner ses capacités d’être humain, par exemple, avec un ordinateur, aussi modeste soit-il, il serait capable de renverser des situations et de battre des ordinateurs très puissants.
Source : BBC, Futura-Sciences, ChessBase
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Le champion aux échecs, Garry Kasparov, pense que l'avenir de l'humanité se trouve aux côtés de l'IA
Même après sa défaite contre un superordinateur
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Le , par Christian Olivier
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