Pourtant, en septembre dernier, WaveSense, une entreprise qui participe au développement, à la fabrication et à la commercialisation de nanotechnologies analytiques, a soutenu que son radar était capable de pénétrer le sol pour analyser ce qui se trouve sous la route et y voyait une piste de solution. Il s’agit en fait d’une grappe de capteurs, boulonnée sous le châssis comme une plaque de protection et pouvant balayer jusqu’à 10 pieds sous le sol pour scanner la terre, l’eau, les racines et les roches. Une fois le scan effectué, le dispositif conçoit une carte des strates souterraines afin de déterminer l’emplacement du véhicule avec une marge d’erreur de quelques centimètres.
L’entreprise a assuré que son dispositif peut localiser des véhicules allant jusqu’à 65 mph. Elle a cependant tenu à préciser que d’autres capteurs surveilleraient la circulation, les feux et les éventuels piétons imprudents afin d’éviter tout incident dans la mesure du possible. A leur niveau d’évolution actuel, les voitures autonomes reposent essentiellement sur une mosaïque de capteurs dont le GPS, les caméras conventionnelles, les radars et les lasers lidar. Et aucune de ces catégories de capteurs n’est encore assez digne de confiance.
Les véhicules autonomes ont-ils fait des progrès pour mieux gérer les intempéries ?
C’est en tout cas ce que laisse penser certaines situations. La plus récente est un incident filmé avec une Tesla modèle 3 sur pilote automatique qui a roulé sur de la glace et a perdu le contrôle du véhicule, mais le propriétaire affirme que le système d'assistance à la conduite a repris le contrôle du véhicule et l'a ramené sur la voie.
Le conducteur, Eric Laperrière, a affirmé qu’il n’a pas touché le volant pendant toute la durée de l’événement filmé : « Je n’ai pas touché le volant. Tout a été fait via le pilote automatique et le système AWD. […] Le volant tournait si vite que j'ai préféré laisser la voiture le gérer ».
Les véhicules autonomes plus sûrs pour les humains ?
Nous avons récemment vu plusieurs autres vidéos du pilote automatique Tesla aider à prévenir les accidents, en particulier depuis que Tesla a publié sa propre application dashcam.
En août par exemple, le propriétaire d’un véhicule autonome de marque Tesla Model 3 affirme que le système de pilotage automatique de son véhicule lui a « sauvé la vie » quand une voiture arrivant rapidement sur le côté pour le dépasser a failli le percuter sur l’autoroute.
Dans une vidéo publiée sur YouTube, le propriétaire « chanceux » du modèle canadien de la Tesla 3 a tenté d’expliquer l’incident :
« Je suis sur la voie de droite, c’est une zone [où la vitesse limite minimale est] de 90 km/h et le pilote automatique est réglé à 102 km/h, quand un imbécile roulant probablement à 150 peut-être 160 km/h surgit de nulle part. Je suppose qu’il a l’intention de se faufiler entre moi et la voiture sur la voie de gauche, mais il n’y avait pas assez d’espace et le pilote automatique a pris des mesures évasives et a probablement sauvé ma vie aujourd’hui. »
Il a partagé une séquence filmée par l’enregistreur vidéo de conduite (dashcam) de sa Tesla Model 3 dans laquelle on peut voir la voiture apparemment fautive qui essaye de le dépasser en s’engouffrant dans un trou de souris. Pendant sa manœuvre de dépassement, la voiture noire surgit brusquement depuis la voie située à l’extrême gauche sur l’autoroute pour doubler le véhicule gris qui la précède, mais menace au même moment de percuter la Tesla Model 3 à droite.
Le système d’évitement de collision latérale automatique de la Tesla Model 3 a réagi très rapidement tout en gardant la voiture sous contrôle : d’abord en orientant la Tesla plus à droite vers une voie temporaire d'accélération/bretelle d'entrée libre à ce moment là, ensuite en ramenant la Tesla à sa position initiale.
Nous pouvons aussi citer le cas d’Alexander Samek, membre de la commission de planification de Los Altos, qui a été arrêté pour conduite en état d'ébriété. Il a été intercepté à bord de sa Tesla Model S qui roulait sur la route 101 à Palo Alto. Il s'était endormi au volant de sa voiture autonome et avait échoué à un test de sobriété très tôt dans la matinée du vendredi dernier à Redwood City. Les officiers de police de la Californie ont déclaré avoir remarqué que Alexander Samek, âgé de 45 ans, dormait dans le siège du conducteur vers 3 h 30 du matin. Sa Tesla Model S grise roulait à 112 km/h dans une zone limitée à 100 km/h. Les officiers ont dit que rien de ce qu'ils ont fait ne réveillait l'homme - ni les feux de police clignotants ni la sirène assourdissante. Finalement, un officier a dû établir un contact de bout en bout pour l'arrêter. « L’un des officiers a fini par se placer devant le véhicule pour essayer de le ralentir », a déclaré Art Montiel, porte-parole de la California Highway Patrol.
Qu'un homme ivre s'endorme au volant n'a rien de remarquable. Ce qui nous intéresse, c'est comment sa Tesla Model S a pu rouler pendant des minutes avec un conducteur apparemment endormi. La théorie la plus évidente est que le système de pilotage automatique du Model S était activé. C'est ce que tente de savoir la California Highway Patrol (CHP) qui étudie si la Tesla Model S utilisait sa fonction d'assistance au conducteur après l'arrestation de son chauffeur pour conduite en état d'ivresse sur l'autoroute US 101 à Palo Alt. Pour l'instant, aucun propos ne confirme que le système automatique de pilotage était activé. La situation semble un peu un confuse, car le pilote automatique est supposé détecter si les mains du conducteur sont sur le volant et se désengager si elles ne le sont pas.
Vers un regain de la confiance du public ?
Un sondage réalisé en mai 2018 par l'American Automobile Association (AAA), une association à but non lucratif représentant les automobilistes, a montré que 73 % des conducteurs américains sont effrayés par la perspective d’embarquer à bord d’un véhicule autonome.
Certaines des principales conclusions étaient les suivantes:
- Un conducteur américain sur cinq (20%) ferait confiance à un véhicule autonome et 7 % ne savent pas s’ils feraient confiance à un véhicule autonome ;
- Les femmes (83%) ont plus tendance à avoir peur que les hommes (63%) ;
- Les deux tiers (64%) des conducteurs de la génération millénaire auraient trop peur de disposer d'un véhicule entièrement autonome, contre 49% à la fin de 2017. Cela représente la plus forte augmentation de toute génération interrogée.
« En dépit de leur potentiel à rendre nos routes plus sûres à long terme, les consommateurs ont des attentes élevées en matière de sécurité », a déclaré Greg Brannon, directeur de l'ingénierie automobile et des relations industrielles chez AAA. « Nos résultats montrent que tout incident impliquant un véhicule autonome est susceptible d'ébranler la confiance du consommateur, qui est un élément essentiel à l'acceptation généralisée des véhicules autonomes ».
Pourcentage des conducteurs américains qui seraient effrayés de conduire une voiture totalement autonome
Ces multiplications de récits impliquant des pilotes automatiques qui prennent des décisions pour sauver la vie des conducteurs vont-ils permettre de regagner la confiance du public ?
À cela, il faut rajouter le fait qu’une étude basée sur les rapports d’incidents impliquant des véhicules autonomes en Californie a constaté que la grande majorité des accidents survenus sur les routes étaient dus à des facteurs humains. L’étude, qui s’étend de 2014 à 2018, a révélé que lorsque les voitures autonomes étaient en mode autonome et se conduisaient seules, 38 incidents se sont produits pendant le déplacement. Dans tous les cas sauf un, les accidents ont été causés par des humains.
Source : YouTube
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