Les métriques sont fausses
Max Read, du New York Mag, ne se laisse pas prendre au jeu.
Envoyé par Max Read
L’industrie réagit
Aram Zucker-Scharff, Directeur de l'ingénierie publicitaire pour RED, a indiqué dans un tweet que « Les chiffres sont faux, les métriques sont des conneries, les agences responsables de l'application des bonnes pratiques savent que les connards appliquent et profitent de toutes les fausses métriques et aucun des modèles n'a de sens à l'échelle des utilisateurs humains réels ».
Ce à quoi Ellen K. Pao, ancienne PDG de Reddit, a fait écho en disant « C’est vrai : tout est faux. De plus, les comptes d'utilisateurs mobiles sont factices. Personne n’a compris comment compter les utilisateurs mobiles déconnectés, comme je l’ai appris chez Reddit. Chaque fois que quelqu'un change d’antenne cellulaire, cela ressemble à un autre utilisateur et gonfle les statistiques utilisateurs de l'entreprise ». Et d’ajouter « Et si un utilisateur non connecté va sur le site depuis plusieurs appareils, chaque appareil est considéré comme un utilisateur unique »
Mais l’article de New York Magazine va beaucoup plus loin, affirmant ainsi que les gens sont des faux, les entreprises sont des fausses, le contenu est du faux, nos politiques sont des fausses et enfin Nous-mêmes, nous sommes des faux.
Les gens sont des faux
YouTube affirme que seule une infime fraction de son trafic est factice, mais les faux abonnés sont un problème suffisant pour que le site ait procédé à une purge de « comptes de spam » à la mi-décembre. Selon le Times, vous pouvez acheter 5 000 vues sur YouTube - 30 secondes d’une vidéo comptent pour une vue - pour 15 $. Souvent, les clients sont amenés à croire que les vues qu’ils achètent proviennent de vraies personnes. Mais le New York Mag estime qu’il est plus probable que ces vues viennent de bots. Sur certaines plateformes, les visionnages de vidéos et les téléchargements d'applications peuvent être forgés dans le cadre d'opérations lucratives de contrefaçon industrielle.
Les entreprises sont des fausses
Plus tôt cette année, l’artiste et écrivain Jenny Odell a commencé à chercher un revendeur Amazon qui avait acheté des produits d’autres revendeurs Amazon et les avait revendus, toujours sur Amazon, à des prix plus élevés. Odell découvrit un réseau élaboré d'entreprises factices qui volaient des droits d'auteur liées à l'église évangélique.
Les contenus sont des faux
Avec l’arrivée du deepfake, plusieurs choses pourraient changer. Un deepfake est une technique de synthèse d'images basée sur l'intelligence artificielle. Il est utilisé pour combiner et superposer des images et des vidéos existantes afin de les manipuler à l’aide de l’apprentissage automatique. La technologie est en développement et des chercheurs continuent d’améliorer les méthodes qui contribueront certainement à révolutionner certains secteurs d’activité mais qui ne manqueront, peut-être, pas de se retrouver, comme une arme, entre les mains des personnes malveillantes.
Sans surprise, l’une des premières utilisations de deepfake a été vu dans l’industrie porno, où des visages ont été superposé à d’autres.
Des chercheurs ont créé des algorithmes qui sont capables de récupérer le contenu d'une vidéo et de l'appliquer à une autre et ce sans altérer le style de la vidéo cible. La vidéo, ci-dessous, offre une illustration des plus explicites. Cela commence avec le présentateur américain John Oliver dont les expressions faciales et les mouvements de bouche sont littéralement calqués de façon transparente sur le visage de son homologue Stephen Colbert. On découvre que le système peut s'appliquer à des fleurs ou des paysages. La démonstration se conclut avec le clonage du style de Martin Luther King appliqué sur le visage de Barack Obama, lequel va ensuite se glisser dans la peau de Donald Trump.
Alors, qu'est-ce qui constitue le « vrai » trafic internet ?
Si un troll russe utilisant la photographie d’un homme brésilien pour se faire passer pour un partisan de Trump américain regarde une vidéo sur Facebook, cette vue est-elle « réelle » ? Nous avons non seulement des bots se faisant passer pour des humains, des êtres humains se faisant passer pour d’autres êtres humains, mais aussi parfois des êtres humains se faisant passer pour des bots afin de faire croire que l’entreprise possède une IA de pointe.
Pour ce dernier cas de figure, nous pouvons citer la société japonaise iFlytek, qui a été accusé d'avoir embauché des humains pour simuler ses outils d'interprétation simultanée, censés être alimentés par l'IA.
Sources : New York Mag, Twitter Aram Zucker-Scharff
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