Depuis de nombreuses années, le système de navigation par satellites également connu sous le nom GNSS pour Global Navigation Satellite System et abusivement appelé GPS est utilisé dans presque tous les domaines de la vie. Que vous utilisez des smartphones, des tablettes, des montres connectées, des véhicules modernes, des navires, des avions, des applications comme Google Maps, Facebook, Twitter etc., vous aurez impérativement besoin du système de navigation par satellites afin de déterminer votre position 3D (longitude, latitude et altitude/élévation), naviguer, ou fournir l’heure.
Pour un développeur, le GNSS s’avère utile en ce sens que son application pourra s’appuyer sur ce système de positionnement pour offrir par exemple des services personnalisés en fonction de la localisation de l’utilisateur. À un niveau plus élevé, un pays pourra s’en servir pour offrir de meilleurs services à sa population en fournissant des informations précises sur les accidents, la circulation routière, la navigation aérienne et maritime, la météo, la prévention contre les phénomènes naturels, etc. Le premier pays à avoir compris les enjeux de ce système est les États-Unis.
Depuis 1964, les États-Unis ont commencé à développer leur système de positionnement par satellites. Le premier système de positionnement par satellites a à avoir été mis au point par les États-Unis en 1964 est Transit. Il a été développé pour les besoins de l’armée américaine. À partir 1995, le système de 24 satellites est totalement opérationnel et en 2000 toutes les restrictions militaires sont levées et le système de positionnement devenu GPS s’ouvre au civil. Actuellement, les États-Unis détiennent le taux de couverture le plus élevé avec leur système de positionnement par satellites nommé GPS (Global Positioning System). Quasiment tous les pays dépendent du GPS composé pour l’heure de 31 satellites opérationnels dans la constellation GPS.
Pour les autres pays, cela présente un inconvénient de dépendre d’un pays tiers pour assurer des services stratégiques. Aussi, de nombreux pays ont commencé à déployer leur propre flotte de satellites pour ne plus dépendre du GPS. L’Union européenne par exemple a commencé depuis plusieurs années à bâtir son propre GNSS qu’elle a baptisé Galileo. Les deux premiers satellites opérationnels Galileo ont été lancés en 2011 puis deux autres ont suivi le pas en 2012. Depuis 2016, les premiers services de Galileo sont opérationnels. Et actuellement, la constellation Galileo compte 26 satellites dont 22 sont opérationnels. D’ici 2021, l’Europe compte lancer en tout 24 satellites opérationnels auxquels s’ajouteront six satellites de remplacement. Selon l’agence spatiale de l’Union européenne, Galileo présente l’avantage de fournir des informations de géolocalisation plus précise de l’ordre du mètre et demeure sous contrôle civil contrairement au GPS qui demeure sous le contrôle du ministère de la Défense américaine, le Pentagone. De même, Galileo serait compatible avec les systèmes de navigation américain (GPS) et russe (Glonass).
En plus du GPS qui assure une couverture mondiale avec sa constellation de satellites, nous avons également Glonass, le système de positionnement par satellites russe qui couvre entièrement la terre depuis quelques années (2011 en l’occurrence) avec 24 satellites en orbite terrestre. Pour les fabricants d’appareils de navigation, disposer d’une alternative au GPS sur toute la terre permettrait d’avoir des données de positionnement plus précises surtout lorsque les satellites GPS ne parviennent pas à fournir des résultats satisfaisants comme dans les villes où les bâtiments peuvent constituer une gêne.
Parmi les nations qui cherchent à s’affranchir du monopole des États-Unis dans ce domaine, il faut également compter la Chine. En effet, depuis 2000, la Chine a commencé à lancer ses satellites en orbite pour renforcer les capacités de son GNSS nommé Beidou. Actuellement, Beidou compte 17 satellites opérationnels et 2 autres en cours de déploiement. La Chine s’est fixé l’objectif de disposer de 35 satellites opérationnels d’ici 2020 afin d’assurer une couverture mondiale.
À côté de ces pays qui ont largement une avance dans le domaine des systèmes de navigation par satellites, nous avons également QZSS, le système japonais de positionnement par satellite qui est composé de 4 satellites opérationnels. QZSS vient compléter la constellation de satellites du GPS afin de fournir des informations de positionnement plus précises dans les zones urbaines et montagneuses où les signaux des satellites étaient obstrués par des bâtiments, des arbres et d’autres objets. D’ici 2023, le Japon envisage de faire passer le nombre de ses satellites à 7.
Enfin, nous avons du côté de l’Inde un système de navigation par satellites qui est en train d’être construit. Pour l’heure, l’Inde dispose de 7 satellites dans sa constellation NavIC.
Comme on peut le constater, l’hégémonie américaine en matière de GNSS est en train d’être contestée, non pas par les Russes uniquement, mais par plusieurs autres pays qui ne souhaitent plus être de simples spectateurs dans cette course.
En principe, avec la disponibilité de plusieurs GNSS, les avantages s’avèrent à plus d’un titre énormes dans la mesure où les fabricants ont maintenant une large palette de choix pour accompagner leurs produits. Toutefois, il est quand même bon de souligner que la Chine commence à imposer aux fabricants de smartphones locaux d’intégrer une puce de positionnement Beidou dans leurs appareils. La problématique que cela pourrait poser si cela était imposé à tous les fabricants est que les fabricants de téléphones comme Apple ou Google par exemple qui se targuent de concevoir un seul produit utilisable partout dans le monde seraient obligés d’adapter leurs appareils uniquement pour ce pays. Bien que cela ne soit pas impossible, cela pourrait engendrer des coûts supplémentaires et compliquer la tâche pour les fabricants.
Mais bien entendu, nous n’en sommes pas encore là et nous espérons que la diversité des systèmes de navigation n’apportera que du bien aussi bien pour les fabricants d’appareils que pour les utilisateurs.
Source : Site officiel sur le GPS, Alternatives au GPS
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Le , par Olivier Famien
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