Bruxelles précise néanmoins que « la déclaration de services initiaux de Galileo signifie que les satellites et l’infrastructure au sol Galileo sont désormais opérationnels. Ces signaux seront très précis mais ils ne seront pas disponibles à tout moment. C’est pourquoi, au cours de la phase initiale, les premiers signaux Galileo seront utilisés en combinaison avec d’autres systèmes de navigation par satellite, tels que le GPS ».
Galileo commencera à offrir gratuitement, en liaison avec le GPS, les services suivants :
- appui aux opérations d'urgence : aujourd'hui, il faut parfois des heures pour repérer une personne perdue en mer ou en montagne. Avec le service de recherche et de sauvetage (SAR – Search and Rescue), les personnes qui émettent un appel de détresse à partir d'une balise compatible avec Galileo peuvent désormais être retrouvées plus rapidement, car le temps de détection sera ramené à seulement dix minutes. Ce service devrait être ultérieurement amélioré par la notification à l'expéditeur de l'appel d'urgence qu'il a été localisé et que les secours arrivent ;
- une navigation plus précise pour les citoyens : le service ouvert de Galileo offrira un service grand public gratuit de positionnement, de navigation et de synchronisation que peuvent utiliser les puces compatibles avec Galileo installées dans les smartphones et dispositifs de navigation embarquée. Un certain nombre de smartphones de ce type ont été mis sur le marché depuis l'automne 2016 et ils peuvent désormais utiliser les signaux pour fournir des positions plus précises. D'ici à 2018, Galileo sera également présent dans tous les nouveaux modèles de véhicules vendus en Europe, fournissant de meilleurs services de navigation à un large éventail d'appareils et permettant l'activation du système d'intervention d'urgence eCall. Les personnes utilisant des dispositifs de navigation dans les villes, où les signaux satellitaires sont souvent susceptibles d'être bloqués par les bâtiments de grande taille, bénéficieront en particulier de l'augmentation de la précision de positionnement offerte par Galileo ;
- une meilleure synchronisation pour les infrastructures critiques : Galileo, par l'intermédiaire de ses horloges de haute précision, permettra une meilleure synchronisation des opérations bancaires et financières, des télécommunications et des réseaux de distribution énergétique tels que les réseaux intelligents, contribuant ainsi à une plus grande efficacité de leur fonctionnement ;
- des services sûrs pour les pouvoirs publics : Galileo soutiendra également les autorités publiques telles que les services chargés de la protection civile, les services d'aide humanitaire, les agents des douanes et les forces de police par l'intermédiaire du service public réglementé. Il offrira un service particulièrement robuste et entièrement chiffré aux pouvoirs publics lors d'urgences nationales ou de situations de crise, telles que les attaques terroristes, afin d'assurer la continuité des services.
Le projet Galileo, après une phase de définition technique qui débute en 1999, est lancé le 26 mai 2003 avec la signature d'un accord entre l'Union européenne et l'Agence spatiale européenne chargée du segment spatial. Une des motivations principales du projet est de mettre fin à la dépendance de l'Europe vis-à-vis du système américain, le GPS.
Les tests de ce projet estimé à plusieurs milliards d’euros débutent fin 2005 grâce aux lancements des satellites précurseurs Giove-A et Giove-B en décembre 2005 et avril 2008. Les premiers satellites en configuration opérationnelle (FOC) sont lancés en août 2014. Au 18 novembre 2016, dix huit satellites ont été lancés mais deux d'entre eux ont été placés sur une orbite différente de l'orbite cible. Les premiers services de Galileo sont opérationnels depuis aujourd'hui, 15 décembre 2016
Galileo est aussi présenté comme un outil plus précis. Si les appareils GPS ont une précision de l’ordre du décamètre (10 mètres), le système européen, lui, calculera les positions à 5 mètres près : « Avant vous pouviez savoir dans quelle gare se trouvait votre train, maintenant vous pourrez savoir sur quel quai ! », a affirmé Jean-Yves Le Gall, directeur du Centre national d'études spatiales (Cnes).
À l’heure actuelle, il y a 18 satellites européens dans l’espace. Six autres vont être envoyés d’ici 2020 pour compléter le réseau. Enfin les six derniers envoyés seront là en dépannage, au cas où l’un des 24 autres aurait un problème.
Les smartphones, les systèmes de navigation embarqués dans les transports et autres objets connectés actuels disposent d’une puce GPS. Toutefois, pour profiter des services de Galileo, il faudra s’équiper d’une puce supplémentaire, apte à recevoir ses signaux. C’est ce sur quoi travaillent déjà trois entreprises européennes (une Suisse, une Néerlandaise et une Italienne). Les tests qu’elles ont réalisés avec l’Agence Spatiale Européenne (Esa) sont concluants. Les futurs appareils vont embarquer ces nouvelles puces afin qu’elles soient capables de recevoir à la fois les signaux Galileo et GPS. Selon Jean-Yves Le Gall, « le service sera totalement opérationnel d’ici 2020 ».
Pour le moment, étant donné que seuls les détenteurs d’un smartphone Aquaris X5 Plus du constructeur espagnol BQ possèdent un smartphone équipé de la puce interopérable avec le GPS, ils ne sont que quelques milliers à pouvoir bénéficier de la technologie européenne.
Source : Communiqué de presse Commission européenne, Le Monde
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