Juste cette année, une IA a battu 15 médecins dans un concours de diagnostic de tumeurs cérébrales. En octobre, 20 avocats se sont fait battre par un algorithme lors d’un test de détection de problèmes juridiques. Il faut dire que les exemples de ces progrès ne manquent pas, et d’ores et déjà, de nombreuses entreprises et usines ont commencé à déployer des robots pour remplacer des employés humains.
source : Walmart
Walmart, le premier groupe mondial de grande distribution généraliste, multiplie les tests de solutions pour se défaire d’employés humains. Walmart compte déployer dans quelques-uns de ses magasins aux États-Unis 360 robots de nettoyage, et ce avant janvier prochain. Ces robots autonomes vont nettoyer les sols sans être assistés, et même en présence de clients, selon la startup Brain Corp. qui a développé ces machines.
Avant ce test, Walmart a déjà eu recours à des solutions d’IA pour optimiser la gestion de stocks et la livraison de produits. Les avancées dans la vision par ordinateur rend aussi possible l’exploitation de données pour mieux comprendre le comportement des clients, améliorer le suivi des stocks et même l’élimination des caisses. Les robots de Brain sont équipés d’une variété de détecteurs pour rassembler les données.
« Nous pouvons prendre n’importe quel engin avec des roues et le transformer en un robot complètement autonome, à condition qu’il puisse aller lentement et le fait de s’arrêter ne constitue pas un risque de sécurité, » a dit le PDG de Brain Eugene Izhikevich. « Et c’est plus que juste de la navigation. Il s’agit pour les robots ce que constitue Android pour les smartphones. »
Un programme logiciel d’IA conçu pour rendre les machines autonomes
Brain Corp., basée en Californie, ne conçoit pas son propre matériel, et se focalise plutôt sur le développement de la partie logicielle. La startup installe son système intelligent Brain OS sur les machines existantes pour les rendre autonomes.
« BrainOS est un outil puissant pour aider nos associés à compléter des tâches répétitives pour qu’ils puissent se concentrer sur d’autres tâches et passer plus de temps à servir nos clients, » a dit le vice-président d’opérations centrales de Walmart dans un communiqué.
Les robots propulsés par BrainOS utilisent aussi l’IA pour collecter des informations sur leur environnement et s’adapter à leur entourage.
Avec BrainOS, les machines sont dotées de la capacité de fonctionner de façon autonome dans les environnements fermés. En 2016, l’entreprise a dévoilé son premier logiciel de navigation et “d’autonomie en tant que service” connu sous le nom EMMA (Enabling Mobile Machine Automation”. À l’époque, l’entreprise a prévu d’étendre ses plans pour l’automatisation de modules d’autres appareils comme les machines de nettoyage, l’équipement médical mobile et les chariots élévateurs industriels.
Ces robots ont été déjà déployés dans des aéroports de ville américaine comme Seattle, San Diego, Boston et Miami, a dit Izhikevich. Brain a dévoilé le mois dernier une version plus petite de sa machine développée conjointement avec Softbank pour le marché japonais.
Le module de cerveau Brain OS est installé durant la phase de fabrication des machines. En plus du guidage des mouvements de la machine, BrainOS est conçu pour apprendre quand allumer et éteindre la machine de nettoyage. Mais au début, il faut que des humains se chargent de piloter les machines, ils doivent indiquer l’espace qui doit être nettoyé pour que le robot puisse faire le travail de façon autonome.
Afin d’éviter d’attiser la colère des syndicats de travailleurs, l’entreprise a prévu de mettre en place un programme de formation et de certification des agents de nettoyage pour faire fonctionner les machines. En effet, le buzz autour technologies d’IA et de robotique inquiète de plus en plus sur le sort de millions de jobs qui pourraient disparaitre du jour au lendemain. Pour cette raison, Brain Corp. a essayé d’agir prudemment pour ne pas afficher sa technologie comme menaçante pour les syndicats de travail.
Il y a deux années, Amazon a ouvert son premier magasin sans caisses aux États-Unis, objectif : remplacer les employés par des détecteurs et la vision par ordinateur. À terme, le géant du commerce électronique ne prévoit pas de recruter massivement du personnel pour les nouveaux magasins. De même, juste cette semaine, Waymo, la filiale d'Alphabet, a annoncé le lancement de son service de taxis autonomes Waymo One, mais toujours avec un superviseur derrière le volant dans un premier temps.
Walmart est le dernier de ces géants qui compte s’appuyer de plus en plus sur l’IA dans le futur. L’objectif est de libérer le temps de ses employés actuels pour se consacrer à des tâches plus importantes. Mais certains pensent que cette quête rapide d’automatisation pourrait mener vers une baisse des salaires et la disparition d’emplois au sein de la société qui emploie le plus de personnes aux États-Unis (1,5 million d’employés).
Source : Bloomberg
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