
L’association indique agir conjointement avec d'autres groupes de consommateurs au Portugal (Deco-Proteste), en Belgique (Test-achats) et en Italie (Altroconsumo). L'OCU et les autres associations ont demandé des explications à Facebook afin de clarifier quelles mesures adopter pour éviter ces cas à l’avenir et rendre aux utilisateurs le contrôle de leurs données, leur donnant le pouvoir de décider où, avec qui ils veulent les partager, quand ils veulent arrêter de le faire et quand ils veulent les récupérer, a publié l’association sur son site Web. Plusieurs autres groupe de consommateurs ont porté plainte contre Facebook pour l'exploitation abusive et sans consentement des données personnelles de ses utilisateurs. Six4Three, une société de technologie qui a mis au point un moyen de rechercher des photos de bikini parmi vos contacts sur Facebook, a porté plainte contre Facebook à la cour fédérale affirmant que le géant des médias sociaux distribuait les données des personnes de manière secrète et sélective en échange d'achats publicitaires ou d'autres concessions, alors même que d'autres entreprises avaient été coupées, ruinant leurs activités.
Après que Facebook ait fermé l'accès aux données en 2014 aux développeurs d’applications qui étaient auparavant habitués à obtenir de grandes quantités de données personnelles sur les utilisateurs de Facebook et sur leurs amis, l'entreprise a poursuivi Facebook en justice pour avoir détruit ce secteur d'activité. L’affaire, qui a progressé lentement devant la Cour suprême du comté de San Mateo dans la Silicon Valley, est centrée sur une période donnée. À l'époque, Facebook avait déclaré qu'il supprimait les données pour protéger la confidentialité des utilisateurs. La poursuite a repris son cours la semaine dernière lorsque des agents britanniques ont saisi des copies numériques de milliers de documents du développeur de Six4Three, Ted Kramer, lors de son voyage à Londres la semaine passée. La société Kramer est à l'origine du développement de Pikinis, une application permettant aux utilisateurs de trouver des photos d'utilisateurs de Facebook portant des bikinis. L'application a été créée à partir des données de Facebook, auxquelles Six4Three et des milliers d'autres développeurs ont eu accès via l'API de Facebook qui a permis à Six4Three de parcourir Facebook pour trouver des photos en bikini de personnes qui étaient des amis avec les utilisateurs de Pikinis.
Utiliser les données personnelles des utilisateurs comme monnaie d'échange - et accorder des privilèges spéciaux à certaines sociétés tout en en excluant de nombreuses autres - semble contredire les promesses répétées de Facebook de ne jamais vendre de données personnelles de ses utilisateurs. L'affaire soulève également des questions sur le respect par Facebook d'un accord avec la Federal Trade Commission, qui stipulait en 2011 que le réseau social ne pouvait pas donner aux développeurs tiers l'accès à des données utilisateur que les gens pensaient avoir gardées confidentielles. En effet, en 2011, la FTC avait accusé Facebook d’avoir trompé ses utilisateurs après avoir permis le partage de leurs informations en public au lieu de les garder au privé. L’année suivante, la société a créé un programme de confidentialité visant à réunir toutes les équipes du réseau social et améliorer la communication et la transparence concernant l’usage des données des utilisateurs.
Le réseau social a connu un bon nombre de controverses liées au respect de la vie privée. Et pour cause, le site se nourrit d’un grand nombre de données personnelles de ses utilisateurs et constitue même des « dossiers fantômes » sur les internautes, y compris ceux qui n'ont pas de compte. Pour exemple, cette réalité de non-respect de la vie privée par Facebook a été confirmée en novembre 2017 par un ancien employé de l'entreprise. Selon lui, le réseau social a concentré ses efforts sur la collecte de données des utilisateurs au lieu de les protéger des abus. Dans un article d’opinion publié par le New York Times, Sandy Parakilas avait informé que rien n’obligeait Facebook à surveiller la collecte ou l’usage des données des utilisateurs. L’employé a expliqué que le business model basé sur la vente de publicité en ligne empêche l’introduction de tout changement. « J’ai dirigé les efforts de Facebook pour régler les problèmes de confidentialité sur la plateforme de développeurs en 2012 avant son introduction [de Facebook] en bourse. Ce que j’ai vu à l’intérieur est une entreprise qui priorise la collecte de données des utilisateurs au lieu de les protéger de tout abus », avait déclaré Parakilas.
Selon la plainte, des documents feraient référence à des échanges de courriels concernant les relations de Facebook avec plusieurs grands partenaires commerciaux, notamment Lyft, Tinder, Amazon.com, Airbnb et la Banque Royale du Canada. Dans l'un des échanges de courriels, les employés de Facebook auraient discuté de la fermeture de l'accès « en une seule passe à toutes les applications qui ne dépensent pas… au moins 250 000 dollars par an pour maintenir l'accès aux données ». Toutefois, Facebook nie avoir échangé l'accès aux données de ses utilisateurs à des fins commerciales. Pourtant, des milliers de pages d'archives classées par les tribunaux illustrent les stratégies astucieuses utilisées par le réseau social pour construire son empire publicitaire, selon The Washington Post. Ces documents mettraient en lumière des allégations de comportement anticoncurrentiel qui pourraient affecter les efforts déployés par les législateurs américains et européens pour limiter le pouvoir des géants de la technologie.
Depuis le scandale Cambridge Analytica ayant permis à un développeur d'accéder de manière inappropriée aux profils Facebook de 87 millions d'utilisateurs, les législateurs ont régulièrement interrogé Facebook sur ses relations avec ses partenaires de données. Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, avait déclaré au Congrès, en avril, que la société avait restreint l'accès des données des utilisateurs aux applications extérieures depuis quelques années, mais The Washington Post annonce des rapports ultérieurs ont révélé des relations privilégiées négociées par la société avec des partenaires extérieures. Facebook n'a pas contesté l'authenticité lesdits documents de preuve, mais a déclaré que les pièces du dossier avaient été utilisées de manière sélective pour donner un aspect trompeur de la prise de décision au sein de l'entreprise à un moment où le réseau social limitait fortement les informations que les développeurs d'applications pouvaient collecter de la plate-forme.
« Les documents rassemblés par Six4Three pour cette affaire sans fondement ne sont qu'une partie de l'histoire et sont présentés d'une manière très trompeuse sans contexte supplémentaire. Nous avons apporté des modifications à la plateforme en 2015 pour empêcher le partager des données des amis d'un utilisateur avec les développeurs », a déclaré Konstantinos Papamiltiadis, directeur des plateformes et des programmes de développement de Facebook,...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.