Le marché chinois est l’un des marchés qui subissent le plus d’évolution dans le monde et le secteur automobile est l’un des plus concurrentiels. De ce fait, les constructeurs automobiles ne cessent d’innover afin de garder l’attention de leur clientèle et leur proposer des voitures de dernière génération pour leur plus grande satisfaction. Seulement, en raison du fait que certains modèles de voitures proposées par ces concessionnaires soient très appréciés et utilisés, il semblerait que le gouvernement chinois y ait vu un moyen pour accroître la surveillance sur les citoyens.
En effet, le gouvernement chinois a instruit les fabricants de véhicules de leur envoyer en temps réel des informations sur l’emplacement précis de chaque voiture et la plupart du temps cela se passe à l’insu des propriétaires des voitures. Pour le moment cette disposition ne s’applique qu’aux véhicules à énergie alternative et les autorités chinoises déclarent que les données sont utilisées à des fins d'analyse pour améliorer la sécurité publique, faciliter le développement industriel et la planification des infrastructures, et pour empêcher la fraude dans les programmes de subventions. Ces raisons sont lourdement critiquées, certains affirment que les informations recueillies vont au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs déclarés par les autorités et s’inquiètent également du dangereux précédent que pourraient créer ces règles pour le partage de données de voitures connectées de nouvelle génération, qui pourraient bientôt transmettre encore plus d'informations personnelles.
Le centre public de collecte, de surveillance et de recherche de données sur les véhicules électriques de Shanghai se trouve dans une tour grise du district suburbain de Jiading. À un étage de la cafétéria, un écran de la taille d'un mur luit de points, chacun représentant un seul véhicule circulant le long des routes de Shanghai pour créer une immense carte en temps réel qui pourrait révéler l'endroit où les gens vivent, font leurs achats, travaillent et prient. Le clic sur un point au hasard entraîne l’ouverture d’une fenêtre qui affiche un numéro identifiant chaque véhicule, ainsi que sa marque et son modèle, son kilométrage et la charge de sa batterie. Au total, l'écran présente les données de plus de 222 000 véhicules à Shanghai, dont pour la grande majorité, il s’agit de voitures de tourisme.
Selon les spécifications nationales publiées en 2016, les véhicules électriques en Chine transmettent au fabricant les données des capteurs de la voiture. À partir de là, les constructeurs envoient au moins 61 points de données, y compris la localisation et des informations détaillées sur la batterie et le fonctionnement du moteur, à des centres locaux financés par le gouvernement. Les données sont également acheminées vers un centre de surveillance national des véhicules à énergies nouvelles géré par l'institut de technologie de Beijing, qui recueille des informations sur plus de 1,1 million de véhicules à travers le pays, selon l'alliance nationale du Big Data pour les véhicules à énergies nouvelles.
Maya Wang, chercheuse en chef pour la Chine à Human Rights Watch a déclaré : « le gouvernement veut savoir ce que les gens font à tout moment et réagir le plus rapidement possible » et a aussi fait savoir qu’il n’y a aucune protection contre la surveillance de l'État. L'année dernière, les autorités du Xinjiang, une région agitée de l'ouest de la Chine devenue un laboratoire de surveillance pour l'État, ont ordonné aux résidents d'installer des GPS pour permettre le suivi de leurs véhicules, selon les médias officiels. Cet été, le ministère de la Sécurité publique a commencé à mettre en place un système de suivi des véhicules utilisant des puces radiofréquence pour pare-brise permettant d'identifier les voitures lorsqu'elles passent devant des appareils de lecture en bordure de route.
Ces mesures du gouvernement chinois créent la méfiance au sein de l’opinion publique et tout porte à croire que l’État n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. La psychose grimpe donc chez les citoyens qui voient peu à peu leurs droits fondamentaux être bafoués sans rien pouvoir y faire et bien que quelques voix s’élèvent pour dénoncer ce fait, il n’en demeure pas moins que leurs actions ne changeront rien en la position du gouvernement qui vise à avoir un contrôle suprême sur sa population.
Sources : Japan Times
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En Chine, les voitures électriques transmettraient des données au gouvernement
à l'insu des propriétaires
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Le , par Jonathan
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