
selon une enquête
Lorsque vous cherchez à vous procurer un nouveau produit et que vous tombez sur le commentaire élogieux d'un acheteur de ce produit, vous vous sentez en quelque sorte rassurés. Parfois, vous vous mettez même à la recherche d'avis sur le produit que vous désirez acheter. La plupart du temps, vous faites confiance à ce commentaire positif et achetez le produit vanté. Beaucoup d'entreprises ont conscience de l'effet que les commentaires ont sur les futurs acheteurs. C'est ce qui a, selon une enquête de Which?, une entreprise chargée de rédiger des critiques sur des produits et services afin d'orienter les choix des utilisateurs, poussé certaines entreprises a proposé une rémunération aux internautes qui rédigeraient des commentaires élogieux dits commentaires « 5 étoiles » à propos de leurs produits.
Des entreprises passent par le biais des groupes Facebook pour recruter des internautes pour se charger de rédiger de faux commentaires sur des produits achetés sur Amazon. Elles peuvent ainsi avoir à leur disposition, près de 87 000 rédacteurs de fausses critiques. Which? a révélé dans son enquête que parmi les nombreux groupes sur Facebook qui se livrent à cette pratique, 2 grands groupes se démarquent : Amazon Deals Group et Amazon UK Reviewers. Et les enquêteurs de Which? se sont infiltrés dans ces groupes pour comprendre leur mode de fonctionnement.
Les entreprises dans les groupes Facebook postent des détails sur les produits pour lesquels elles recherchent des avis positifs. Les internautes qui se chargent de rédiger les faux commentaires doivent acheter eux-mêmes le produit pour qu'Amazon pensent que l'achat est sans arrière pensée. Après avoir laissé un commentaire élogieux sur le produit, l'entreprise rembourse le prix d'achat du produit à l'internaute via PayPal. Parfois, elles payent des frais supplémentaires à ce dernier. La démarche est donc la suivante : acheter le produit de l'entreprise, rédiger le commentaire élogieux, partager le lien du commentaire et être payé en fonction du succès qu'aura le commentaire.
Les enquêteurs de Which?, une fois dans ces groupes et soumis au même exercice, n'ont pas suivi les règles et ont donné leurs avis réels sur les produits. Par exemple, l'un des enquêteurs qui a donné 2 étoiles à une montre intelligente a été contacté par le vendeur qui lui a demandé de réécrire son commentaire parce que le produit serait gratuit, ce qui devrait l'amener à donner une note 5 étoiles. Un autre exemple est celui de cet enquêteur qui, après avoir reçu une paire d'écouteurs s'est vu proposer un paiement s'il rédigeait un commentaire 5 étoiles accompagné d'une photo du produit.
L'enquêteur, qui a rédigé un commentaire 3 étoiles, a été recontacté par l'entreprise qui lui a demandé d'écrire un commentaire 5 étoiles s'il voulait être payé. Ce qu'il a refusé de faire. Il n'a donc pas été payé. Le magazine The Guardian qui a mené sa petite enquête sur la page Facebook de The Amazon UK Reviewers a remarqué que régulièrement, des entreprises postent des offres de paiements pour la rédaction de commentaires élogieux sur leurs produits.
La conséquence de tout cela, c'est que près de 97 % des internautes se basent sur les avis d'autres acheteurs pour acheter un produit. Et sur ces 97 %, près de 31 % sont déçus par le produit tant vanté. Ce qui est prévisible, car comme le dit Alex NEILL, responsable des produits et services de livraison à domicile chez Which?, ces internautes ne « représentent pas un avis honnête et impartial sur les produits mais conduisent plutôt les gens à acheter des produits qu'ils auraient eux-mêmes évité d'acheter ».
Lorsque Facebook et Amazon ont pris connaissance des résultats de l'enquête de Which?, ils se sont tous deux indignés contre de telles pratiques et ont promis des sanctions. Facebook a déclaré : « faciliter ou encourager le commerce grâce aux fausses critiques n'est pas permis sur Facebook. Nous exhortons les gens à utiliser nos outils pour signaler les contenus suspects qui pourraient violer nos standards afin que nous puissions agir ». Amazon ira plus loin dans ses déclarations en disant pouvoir fermer les comptes des consommateurs et des vendeurs qui violent ses règles sur la critique et les poursuivre en justice si le cas l'impose.
Source : The Guardian
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