L’entreprise a passé l’annonce via un billet de blog paru il y a peu : Brave passe à la version 0.55. Des sources d’installation du navigateur open source sont disponibles sur le site de l’éditeur pour Windows, Linux et macOS.
Ceux qui suivent les développements relatifs à Brave savent que ce dernier est basé sur Chromium – le navigateur web open source sur lequel Google Chrome s’appuie. Petite précision à ce propos : Brave ne s’inspirait que du moteur de rendu ; jusqu’ici, Brendan Eich et son équipe se servaient de Muon – un fork d’Electron – pour coder l’interface graphique. Avec la sortie de la version 0.55, Brave software fait d’une pierre deux coups et annonce l’abandon de Muon.
« Nous avons expérimenté le remplacement du runtime Muon par une pile Chromium plus complète pour le navigateur du bureau. Nous en sommes arrivés au point où nous pensons que cet essai est un succès et qu'il représente l'avenir de Brave sur le desktop », écrit l’entreprise.
D’après les chiffres publiés par Brave software, les utilisateurs devraient bénéficier de temps de chargement de 22 % moins importants que sous l’ère Muon. «Cela représente des gains de temps de 8 à 12 secondes sur certains sites», écrit Brave software.
En janvier 2016, le grand public a découvert le navigateur dans un contexte marqué par de vives discussions (en entreprise et au sein des cercles d’internautes) autour de la publicité en ligne et de la sécurité. Avec la sortie de la version 0.55, ces échanges reviennent sur la table, notamment, autour de la possibilité d’une expérience de surf sans publicités. Dans l’arène des arguments, les modèles économiques de Brave et de Firefox sont mis face à face. Pour d’aucuns, Firefox est de la tranche des navigateurs qui font de l’utilisateur « un produit. » En effet, on peut observer que Google Search est le moteur de recherche par défaut sur Firefox. En réponse à cet argumentaire, des voix se sont élevées pour rappeler que Firefox est le premier navigateur à faciliter le changement de moteur de recherche par défaut et à proposer des bloqueurs de publicité fonctionnels.
Mais la question de fond est celle de savoir ce que Google ferait si un navigateur bloque toutes les publicités par défaut. Comme on l’a vu dans des développements d’il y a 2 ans, c’est plutôt le positionnement des créateurs de contenus qu’il faut commencer par scruter. Il y a en effet qu’en avril 2016 des éditeurs de presse sont montés au créneau pour enjoindre Brave software de cesser de détourner l’ensemble des contenus du web à son propre bénéfice. Pour rappel, Brave bloque par défaut les publicités des sites internet et si l'utilisateur le choisit, les remplace par d'autres jugées plus pertinentes. À l’heure actuelle, seuls les producteurs de sites web reçoivent une rémunération. Il est néanmoins prévu que l’éditeur du navigateur et l’internaute touchent à une part du gâteau.
L’un des problèmes des configurations par défaut est que la grande majorité des utilisateurs ne les modifient pas. Résultat des courses, des internautes vont, dans le cas de Brave, se retrouver avec un navigateur que les sites vont bloquer parce que la publicité demeure la source de revenus principale sur le web.
Des alternatives sont en cours de gestation. Mozilla travaille sur l’API Web Payments. Du côté de Brave software, les travaux portent sur Brave Payments. Les initiatives visent à résoudre l’équation du financement en créant une alternative à la publicité. Avec la montée des monnaies cryptographiques, certains créateurs de sites proposent une autre approche : utiliser les ordinateurs des internautes comme dispositifs de minage.
Source : Brave
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Le web peut-il subsister sans publicités ?
Que pensez-vous du modèle économique de Brave ?
Les API en cours de gestation peuvent-elles être plus efficaces que la publicité pour résoudre l’équation du financement ?
Que pensez-vous du minage de monnaies cryptographiques comme alternative pour le financement ?
Voir aussi :
Brave, le navigateur antipub de l'ex-PDG de Mozilla permet aux utilisateurs d'autoriser les annonces, de choisir de les remplacer ou de les bloquer
The Pirate Bay recommence à se servir d'un mineur de monnaie électronique sur son site sans prévenir les utilisateurs
Opera 50 va proposer aux utilisateurs une protection native contre le cryptojacking, intégrée dans son bloqueur de pub
YouTube a laissé servir des annonces publicitaires exécutant des scripts pour miner de la cryptomonnaie sans informer les internautes
La version 0.55 du navigateur open source Brave est disponible
Et ravive les débats autour de la possibilité d'une expérience de surf sans pubs
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Et ravive les débats autour de la possibilité d'une expérience de surf sans pubs
Le , par Patrick Ruiz
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