
sur un morceau de musique
En 2017, Boston Dynamics, une entreprise américaine spécialisée dans la robotique, avait publié une vidéo dévoilant un nouveau robot appelé Spot, un quadrupède qui pouvait mener différentes tâches tout seul. Il pouvait déjà sauter, courir, monter des escaliers et se relever et même faire le ménage. Il pouvait également livrer des colis attachés à son dos. Des autres tests de robots de l'entreprise, on pouvait remarquer le robot humanoïde bipède Atlas qui avait été entraîné pour mettre des boîtes sur des tapis roulants à une vitesse proche de celle d’un travailleur humain. Depuis son lancement, Boston Dynamics a développé des robots impressionnants qui se déplacent et manœuvrent comme des animaux.
La dernière démonstration de l'entreprise a été fournie au cours de l’IROS 2018 qui s’est tenue du 1er au 5 octobre dernier à Madrid. Rappelons que l’IROS (International Conference on Intelligent Robots and Systems) est une conférence au cours de laquelle les avancées, obstacles et perspectives du secteur de la robotique sont discutés par des experts de la question. Au cours de l’édition 2018 de cette conférence, Marc Raibert, ancien professeur de la Carnegie Mellon University et du MIT et fondateur de Boston Dynamics, a présenté une série de vidéos.
Dans l’une d’entre elles, on pouvait brièvement voir le robot quadrupède SpotMini danser sur le morceau Uptown Funk. De l’avis général, la performance du robot surpassait largement celle des danseurs humains dans la version originale du clip vidéo du morceau. Aucune précision n’a cependant été fournie quant au processus à l’issue duquel la performance de SpotMini a pu être exécutée. Il pourrait s’agir d’une série de comportements discrets et scénarisés joués en séquence qui sont probablement interchangeables et adaptables a divers rythmes.
Afin de mieux comprendre la portée de la conception de robots pouvant danser, il convient de se référer à la présentation donnée par les experts d’ANYbotics et du Robotics Systems Lab de l’ETH Zurich au cours de la conférence IROS 2018. Dans l’introduction de leur article, ils expliquent que créer des robots pouvant danser s’avérait pertinent parce qu’il serait plus facile pour les gens d’aimer les robots si ceux-ci sont capables de faire quelques choses que les gens aiment bien faire aussi.
« La danse, en tant qu'art de la performance, fait partie de l'interaction sociale humaine depuis des millénaires. Elle nous aide à exprimer nos émotions, à communiquer nos sentiments et est souvent utilisée comme une forme de divertissement. Par conséquent, cette forme d'interaction a souvent été tentée par des robots. Notre objectif avec ce travail est de combler le fossé entre la capacité à réagir à des stimuli externes (dans ce cas la musique) et l’exécution de mouvements de danse synchronisés avec le rythme, visuellement agréables et variés », expliquent les experts.
Ils ont ensuite expliqué un peu le processus pour apprendre à un robot à danser. La première étape, disent-ils, est un traqueur de battement qui incite le robot à écouter la musique pendant une durée allant de 1 à 8 secondes. A la fin de cette étape, le robot réussit donc à percevoir et intégrer le rythme de la musique. Ensuite, sur la base d’une bibliothèque remplie de primitives de mouvements, un programme de chorégraphie crée des mouvements de danse tout en s’efforçant d’imiter l’improvisation. Puis, vient l’étape réellement compliqué. Le robot doit réussir à exécuter les mouvements de danse que lui a suggérés le programme de chorégraphie de manière à tomber juste dans le rythme et dans le temps à chaque fois. Il doit donc évaluer à l’avance le temps que prendra chaque mouvement afin de planifier un minutage.
« Nous avons réussi à jeter les bases d'un robot de danse totalement autonome, improvisant et synchronisé. Néanmoins, le robot est encore limité dans sa capacité à divertir pendant une longue durée et apparaît comme un robot, en raison de sa variation encore limitée dans la chorégraphie de la danse. Les travaux futurs peuvent être menés à bien pour atteindre notre objectif ultime, qui est de créer un système qui produise une danse naturelle, semblable à celle de l’homme, avec de grandes variations de mouvements et des transitions harmonieuses d’une chanson à l’autre », concluent les experts.
Pour rappel, il y a quelques mois, Boston Dynamics envisageait de commercialiser son robot SpotMini. Marc Raibert disait que sa société avait déjà mis au point une dizaine d’exemplaires. Et ce ne serait qu’un début puisque son entreprise compte fabriquer une centaine d’exemplaires au total cette année, avant de monter en puissance et d’augmenter progressivement le rythme de production de ses robots « grand public » à partir de 2019.
Source : IEEE
Et vous ?


Voir aussi



Vous avez lu gratuitement 18 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.