Pourtant, nombreuses sont celles qui n’ont pas encore réussi à s’y conformer. Certaines ont même choisi de bloquer leurs utilisateurs européens par peur des lourdes sanctions prévues dans le RGPD.
Le RGPD s’accompagne aussi d’une augmentation de la charge de travail de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. « On a plus de 8 000 plaintes qui sont enregistrées tous les ans. Depuis le nouveau cadre juridique, nous avons une augmentation de nos plaintes de 56 % », révélait le 19 septembre Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de la CNIL.
C’est la raison pour laquelle, dans le projet de loi de finances 2019, le gouvernement a annoncé qu'il autorise la CNIL à créer 15 postes en plus, notamment pour faire face au règlement général sur la protection des données (RGPD) :
« Sensible aux enjeux relatifs aux données personnelles, le Gouvernement a, depuis 2015, sanctuarisé les effectifs de la CNIL malgré les efforts de maîtrise de la masse salariale de l’État. Cet effort se poursuit en 2019, avec un projet de loi de finances accordant à la CNIL 15 emplois supplémentaires et, ainsi, les moyens d’assumer ses nouvelles missions. La CNIL connaît une augmentation constante de son activité, illustrant une réelle prise de conscience collective des risques et des droits inhérents à la place sans cesse croissante du numérique dans la société. Par ailleurs, l’application en mai 2018 du règlement général sur la protection des données (RGPD) renforce le besoin d’un accompagnement complet et adapté de la CNIL à chaque secteur d’activité ».
Néanmoins, il convient de noter que le budget de la CNIL n’a pas connu une grande évolution, malgré le fait que l’État a pris conscience du fait que les nouvelles technologies occupent une place prépondérante dans tous les pans de la société.
En effet, depuis 2011, le budget oscille entre 15 et 17 millions d’euros, avec un pic observé en 2015 et 2016, années pendant lesquelles la CNIL a bénéficié d’un budget de plus de 18 millions d’euros.
Evolution du budget de la CNIL depuis l’an 2000
Dans son rapport annuel, nous pouvons constater que les effectifs de la CNIL ont été en légère hausse. La Commission a rapporté 198 emplois en 2018, contre 192 en 2015, 195 en 2016 et 198 en 2017.
Ces recrutements viendront donc épauler une CNIL en première ligne sur les enjeux du RGPD, que ce soit pour accompagner les entreprises, par exemple en mettant à disposition des outils pour évaluer sa conformité, gérer les tentatives d’escroquerie et réceptionner les nombreuses plaintes.
Source : projet de loi des finances 2019, CNIL (rapports annuels), budget de la CNIL
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi :
Biométrie sur le lieu de travail : la CNIL lance une consultation publique sur le futur règlement type, dans l'environnement professionnel
La CNIL met en demeure les entreprises Teemo et Fidzup, car leurs applis de tracking publicitaire pistent illégalement les utilisateurs
RGPD : la Quadrature du Net et 12 000 internautes déposent des plaintes à la CNIL, pour attaquer les GAFAM en recours collectif
La CNIL a présenté son rapport d'activité sur l'année 2017, la Commission note une augmentation de 59 % de son audience
Compteur Linky : La CNIL juge que le consentement des clients n'est pas recueilli dans des conditions conformes