
Le nouveau règlement de l’Union européenne connu sous le nom de RGPD ou Règlement général sur la protection des données régissant la protection de la vie privée des internautes a donné le droit aux utilisateurs de réclamer l’ensemble des données collectées sur eux par un service ou une entreprise.
Depuis l’entrée en vigueur du RGPD en mai dernier, de nombreuses entreprises technologiques sont désormais tenues de répondre aux demandes des utilisateurs concernant les données stockées à leur sujet sur la ou les plateformes des sociétés concernées.
Récemment, Peter Steinberger, un développeur autrichien et utilisateur de l’application Spotify s’est intéressé aux informations relatives à sa personne en possession de Spotify, une société qui propose des services de streaming de musiques.
Spotify précise sur son site Web qu’il collecte les informations personnelles de ses utilisateurs lors de leur inscription au service qu’il fournit, en scrutant l’utilisation qui est faite de ce service, au moment de fournir des fonctionnalités supplémentaires à l’utilisateur et par le biais de parties tierces (des annonceurs et des partenaires pour l’essentiel).
Pour ses besoins de fonctionnement, Spotify peut collecter les données personnelles suivantes sans l’autorisation de l’utilisateur :
- votre adresse mail, votre date de naissance, votre sexe, votre code postal et votre pays ;
- les messages échangés via Spotify et les interactions avec l’équipe de Service Client Spotify ;
- des données techniques pouvant inclure des informations sur les URL, les données des cookies, votre adresse IP, les types de périphériques que vous utilisez pour accéder ou vous connecter au service ;
- Les données du capteur mobile générées par les mouvements ou l’orientation pouvant être utiles pour proposer des fonctionnalités spécifiques du service.
Spotify évoque également sur son site des catégories de données personnelles que son service n’est autorisé à recueillir qu’avec le consentement préalable de l’utilisateur. Il s’agit des données mobiles volontaires (incluant les photos, les données vocales et les contacts), des données de paiement, des données relatives aux concours, sondages et tirages au sort et enfin des données marketing.
Avec un peu de patience, Peter Steinberger a réussi à obtenir l’intégralité de son archive de données qui est stockée chez Spotify (environ 250 Mo de données). Il a découvert le suivi intense de toutes les interactions possibles qu’il a pu effectuer sur cette plateforme, avec des détails incluant jusqu’à la manière dont il redimensionne la fenêtre de l’application.
En plus des « éléments utiles et normalement déclarés » que Spotify surveille en permanence, Peter Steinberger s’est rendu compte en décortiquant les archives le concernant que cette appli conserve des traces remarquables d’à peu près tout ce qu’il fait, même lorsque ces éléments peuvent paraitre aux yeux de l’utilisateur complètement inutiles. Il cite, par exemple, la marque des écouteurs qu’il utilise, la façon dont il règle le volume en écoutant une chanson ou encore toutes les interactions imaginables au niveau de l’interface utilisateur (incluant même le redimensionnement des fenêtres).
Il déplore le fait qu’une bonne partie des données collectées par Spotify sont inutiles pour le service et ne sont probablement pas exploitées. Alors que le RGPD était censé recadrer l’activité des entreprises technologiques et réduire certaines pratiques abusives ou inutiles, il semblerait que la stratégie de ces entreprises demeure la même : « collectons tout ce que font nos utilisateurs et nous déciderons quoi en faire plus tard ».
Source : Twitter, Spotify
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