L’intelligence artificielle (IA) est synonyme de nouvelles opportunités. Elle permet à une multitude de protagonistes d’élaborer des technologies innovantes, génériques ou personnalisées, habituellement tributaires des algorithmes qui les accompagnent et du matériel qui sous-tend leur fonctionnement (des puces dédiées à l’IA en l’occurrence).
Sous réserve que la taille du marché cible soit suffisante pour justifier de la démarche industrielle, de nombreuses sociétés technologiques ont décidé de fortement s’impliquer dans ce secteur en pleine effervescence et hautement stratégique. Tesla, l’entreprise américaine spécialisée dans la conception de véhicules électriques autonomes, est l’une d’entre elles.
En septembre dernier, un article de la CNBC laissait déjà présager que Tesla souhaitait s’impliquer davantage dans le développement de puces personnalisées dédiées à l’intelligence artificielle après le recrutement du vétéran d’AMD Jim Keller, le père de l’architecture Zen récemment débauché par Intel, et d’autres spécialistes de la conception de puces graphiques en provenance d’AMD (Ganesh Venkataramanan, Bill McGee ou encore Dan Baley). Tesla avait également recruté Andrej Karpathy à la tête de sa division Intelligence Artificielle et Autopilot Vision.
En décembre dernier, Tesla a annoncé qu’il développait des puces dédiées à l’IA pour ses véhicules autonomes. Plus récemment, à l’occasion de la présentation des résultats financiers trimestriels du groupe, Elon Musk, actuel PDG du groupe, a révélé qu’après trois années passées à travailler sur le développement d’une puce dédiée à l’IA, Tesla aurait enfin réussi à mettre au point un processeur viable pour ses voitures électriques autonomes.
Baptisé « ;Hardware 3 ;», ce processeur devrait être intégré à l’avenir dans les véhicules Tesla (sur les modèles S, X et 3 notamment) et gérer les calculs en rapport avec les capacités de pilotage autonome des voitures. D’après Tesla, son nouveau processeur Hardware 3 est jusqu’à dix fois plus performant que la puce NVIDIA Drive dédiée à l’IA équipant les produits de la marque à l’heure actuelle. La puce de NVIDIA ne pourrait traiter que 200 images par seconde, contre 2000 pour la Hardware 3 de Tesla. Elle aurait déjà été testée sur le terrain. Le Hardware 3 devrait faire son apparition officielle dès l’an prochain.
Pete Bannon, un ancien d’Apple qui a travaillé sur le développement des SoCs A5 à A9 de la marque à la pomme, a remplacé Jim Keller chez Tesla. C’est désormais lui qui assure le développement de la nouvelle génération de puces dédiées à l’IA du fabricant de véhicules autonomes. En tant que responsable du projet Hardware 3 chez Tesla, il est confiant sur le potentiel du nouveau processeur et a déclaré à ce propos : « ;nous avons l’avantage de savoir à quoi ressemblent nos réseaux neuronaux, et comment ils vont évoluer à l’avenir ;».
Tesla utilise actuellement du matériel basé sur la technologie de NVIDIA pour faire fonctionner son système d’aide à la conduite. Mais l’entreprise souhaite désormais réduire sa dépendance vis-à-vis de fournisseurs tiers comme NVIDIA pour un élément aussi vital. La firme s’est donné pour objectif de livrer ses premiers véhicules entièrement autonomes d’ici 2019, mais propose pour le moment des véhicules semi-autonomes exploitant sa technologie Autopilot.
Au dernier trimestre, Tesla a enregistré une perte record de 718 millions USD. Son PDG a cependant tenu à rassurer en insistant sur le fait que son entreprise devrait renouer dès le second semestre de l’année avec la rentabilité.
Source : Seeking Alpha
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Le , par Christian Olivier
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