Depuis le vendredi 3 août, Google Maps représente la Terre sous forme de globe et non plus de planisphère. Une mise à jour qui a été annoncée par l’éditeur d’Android sur son compte Twitter officiel : « Avec le mode 3D Globe sur Google Maps desktop, la projection du Groenland n’a plus la taille de l’Afrique ».
Dans cette annonce, le choix du Groenland comme point de départ était délibéré, puisque le pays aurait autrefois été à peu près de la même taille que l'Afrique, bien que le continent soit 14 fois plus grand. Cette représentation de la Terre par un globe virtuel est proposée en dézoomant. Une pratique courante avec Google Earth, mais auparavant, Google Maps se cantonnait à une représentation par un planisphère (une projection plane), même avec un recul à l'extrême.
Vous pouvez manipuler le globe à votre guise : vous pouvez le faire tourner, effectuer un zoom avant ou arrière, bref les habitués de Google Earth ne seront certainement pas dépaysés.
Comme l’équipe l’a expliqué, le mode Globe ne fonctionne que sur desktop. Il semblerait que les principaux navigateurs sont pris en charge. Vous pourrez donc l’essayer sur Chrome, Firefox et même Edge.
C'est en fait une solution face un reproche récurrent formulé à l'encontre de Google Maps depuis plusieurs années. Jusqu'à présent, Google Maps (sauf lors de son premier lancement) utilisait seulement la projection dite de Mercator qui projette la planète sur une surface plane.
Ce choix a été fait pour conserver les bons angles sur la carte et en tenant compte du fait que les utilisateurs exploitent majoritairement la vue au niveau de la rue de Google Maps. Par contre, il y a une distorsion avec un zoom arrière. Les distances et surfaces à proximité des pôles terrestres sont déformées, alors que la cohérence reste bonne au niveau de l'équateur.
Précisons que cette solution s’appuie sur WebGL.
La version mobile de Google Maps, à la fois l’application et le site Web, montre toujours le monde comme un planisphère. Google Maps a été lancé pour la première fois il y a plus de 13 ans, il est à espérer que 13 autres années ne seront pas nécessaires pour que Google Maps mobile ne reçoive à son tour le mode 3D Globe.
Un contexte qui dérange ?
Google Maps compte plus d’un milliard d’utilisateurs. Les API de Google Maps sont utilisés par bon nombre de sites Web pour ajouter des informations sur des cartes ou par des internautes pour divers services (place de stationnement, proposition de lieux à visiter, heures d’ouverture et de fermeture des magasins, numéro pour contacter une entreprise, etc.).
Le 2 mai, Google a annoncé une refonte complète de son offre professionnelle Google Maps. Il faut préciser que si Google Maps est gratuit pour les utilisateurs finaux, l’offre ne l’est pas pour les entreprises et les professionnels.
« À compter du 11 juin, vous aurez besoin d'une clé API valide et d'un compte de facturation Google Cloud Platform pour accéder à nos produits principaux. Une fois que vous aurez activé la facturation, vous aurez accès à vos 200 $ d'utilisation mensuelle gratuite à utiliser pour nos produits Cartes, itinéraires et lieux. Au fur et à mesure de la croissance de votre entreprise ou des pics d'utilisation, notre plan évoluera avec vous. De plus, avec l'infrastructure globale de Google Maps, vous pourrez évoluer sans penser à la capacité, la fiabilité ou la performance », a déclaré Google.
Ces changements, qui impliquent de renseigner obligatoirement un code de carte bleue, se traduisent par une explosion des prix pour les usages professionnels avec une réduction drastique du volume d’affichages gratuits autorisés.
Le quota gratuit de 25 000 cartes affichées par jour sur un site web passe maintenant à 28 000, mais par mois (soit en moyenne moins de 1000 par jour). C'est-à-dire 25 fois moins qu'avant. Pendant ce temps, la tarification au-delà du quota gratuit passe de 0,50 $ les 1000 cartes affichées à 7 $. Elle a été multipliée par 14. Un site qui affiche en moyenne 10 000 cartes par jour passe donc de 0 $ avant la nouvelle politique tarifaire à 1904 $ par mois (30 jours). Ceux qui étaient proches de la limite gratuite de 25 000 affichages par jour - disons 24 000 par exemple - devront désormais s'acquitter d'une facture de plus de 4800 $ par mois, pour un service qu'ils utilisaient gratuitement juste un mois plus tôt.
Cette nouvelle politique tarifaire va bien sûr affecter de nombreuses personnes physiques ou morales, sans oublier les collectivités territoriales qui comptent sur le service de cartographie de Google pour offrir certains services à leurs populations.
Face donc à tous ces professionnels, entreprises et autres acteurs qui tentent déjà de trouver des alternatives, il serait judicieux de se demander si Google ne se lance pas dans une opération de séduction pour tenter de convaincre les acteurs qui sont dans le doute que sa solution dispose de plus d'atouts que la concurrence.
Source : Twitter Google Maps, Le Monde
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Le calendrier de cette modification vous semble-t-il lié de près ou de loin aux critiques formulés par les développeurs suite à l'explosion des prix de Maps ?
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Le , par Stéphane le calme
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