En 2017, le conseil municipal de Munich a pris la décision d’abandonner LiMux, la distribution de Linux créée spécialement pour la ville, afin d’adopter pleinement Windows 10 d’ici 2020. Les élus de la ville avaient, à l’époque, voté à une majorité de 50 contre 25 la migration de l’ensemble des postes alors sous Linux vers Windows 10. Après Munich, une importante migration de Linux vers Windows vient d’être annoncée en Basse-Saxe, un État fédéré d'Allemagne (ou Land).
La Basse-Saxe a en effet décidé de marcher dans les pas de Munich et de faire migrer, à son tour, des milliers d’ordinateurs de Linux vers Windows. Les autorités ont expliqué qu’un grand nombre des agents de terrain et des services de support téléphonique du Land utilisait déjà Windows et que de ce fait, il paraissait tout à fait logique de procéder à une standardisation. « L'unification des systèmes de postes de travail existants simplifiera les procédures et facilitera le développement logiciel pour le réseau KONSENS », a expliqué un porte-parole du ministère des Finances de la Basse-Saxe.
Le projet prévoit un décaissement de 5,9 millions d’euros pour l’année à venir auxquels s’ajouteront 7 millions d’euros par an pour les années suivantes. La durée de la migration n’a pas encore été communiquée. Le porte-parole du ministère des Finances a ajouté qu’il était trop tôt pour fournir un calendrier de migration en Basse-Saxe et qu’en raison de la complexité de la tâche, un cadre plus détaillé de la question ne serait pas disponible avant la fin de l’année.
Les autorités de la Basse-Saxe vont d'abord réaliser une analyse axée sur les coûts et les bénéfices de la migration. Mais la voix empruntée est vivement critiquée par la Free Software Foundation Europe (FSFE). « Il est déjà évident que la consolidation souhaitée du paysage informatique va dans la mauvaise direction », déclare Max Mehl, le responsable de la FSFE qui ajoute qu’au lieu de « profiter de l'opportunité d'étendre l'infrastructure existante des systèmes Linux, l'État retourne volontairement dans une cage de dépendances artificielles de fabricants individuels ». Citant en exemple le Schleswig-Holstein (voisin de la Basse-Saxe qui a décidé d’abandonner Windows pour l’open source), le responsable de la FSFE a expliqué ce qu’il considère comme une stratégie IT plus tournée vers l’avenir.
Le membre du directoire de l’Open Source Business Alliance allemande, Holger Dyroff fait remarquer que la tendance générale est à une plus grande adoption de l’open source. « À regret, nous devons accepter que les autres choisissent une voie différente dans leur projet particulier. Ce qui nous déplaît, c'est que ces projets ne se concentrent pas sur les besoins des utilisateurs, mais semblent fixer une certaine application ou un système d'exploitation donné sans analyse fonctionnelle et des prix, au nom de la consolidation », a expliqué Dyroff. Il continue en faisant remarquer que lorsque le gouvernement achetait d’autres biens, il ne spécifiait pas une marque et qu’il se contentait de fournir des exigences et de demander un prix. Toute chose qui, pour lui, contribue à la saine concurrence pour les marchés publics.
Il faut préciser que l’open source n’est cependant pas exclu du tableau en Basse-Saxe. Dans le cadre de la mise en place de nouveaux processus, la possibilité d’utiliser des logiciels libres testés sera toujours présente.
Source : Heise Online
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Le , par Bill Fassinou
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